Les pays chimériques par François Asselinier

Notre coup de coeur de la rentrée littéraire 2008 : « les pays chimériques » par François Asselinier

Il y a chez François Asselinier de cette phrase de Rimbaud « il faut être absolument moderne ». Monsieur Asselinier est doué et certains jounalistes ne s’y trompent pas. Je reproduis ici la critique de Georges Guitton « Ouest France ». Magnifique critique à laquelle je n’ai rien à ajouter.

Aimer Baudelaire, être hanté par Baudelaire et pénétrer ses « pays chimériques », telle est la vie de François Asselinier, médecin de profession, éditeur il y a quelques années d’une merveilleuse et authentique édition des Fleurs du mal. Pour sa première tentative romanesque, l’auteur a pris pour nom le patronyme de sa mère, Asselinier, nom qui sonne très proche de celui d’un ami de Baudelaire, Charles Asselineau.

Dans Les Pays chimériques, Asselinier joue de la sublime confusion qui lui permet de superposer jusqu’à les confondre sa propre vie et celle de Baudelaire. Trois récits en réalité : celui d’un séjour au Soudan en tant que jeune médecin ; celui de sa propre enfance plus ou moins délaissée et la vie du poète que transperce une enfance négligée de collégien reclus. Des « correspondances » s’établissent entre les trois itinéraires, tous trois plombés par le même malheur de vivre, malheur du non-amour né d’un insupportable abandon parental.

Le roman-poème d’Asselinier est sombre. Il commence par la description clinique de l’excision dans le Soudan d’hier. Point de départ d’une litanie de mutilations morales et d’un chapelet de ressentiment. Le narrateur partage avec son héros-écrivain la conscience crue d’une horreur cachée, celle d’être mal-aimé, d’être incompris. Oui, tous deux se comprennent. Les paroles du poète s’intercalent comme autant de preuves, de marques de connivence. Et cette amitié littéraire au-delà de la mort a quelque chose d’infiniment touchant. Elle touche au coeur de l’être et sans doute au coeur de la littérature. Avec grandeur et panache. En sortant de ce roman atypique, on entend les chansons de Baudelaire gronder sur une musique neuve.

Les Pays chimériques, François Asselinier, édition Les Perséides, 190 p., 18 €.

Vous pouvez le commander à la librairie Abraxas-Libris « contact@abraxas-libris.fr » qui pour l’occasion c’est faite déposante de livre neuf.