Jacques le Fataliste l’édition originale, an cinquième de la république.

Où l’on en profite pour relire la Lettre sur le commerce des livres de 1763

Deux volumes in-8 relié demi veau brun à coin, (à l`anglaise), pièce de titre de maroquin rouge, tome : I : 1 ff, puis 286 pp. dont les 22 premières sont numérotés en chiffres romains, tome II : 1 ff. 320 pp., Chez Buisson en l`an cinquième de la république ; il manque malheureusement les 2 ff. des pages de faux titres, coiffes et mors supérieur abimés, intérieur frais.

Bon exemplaire de ce titre très important dans l`histoire de la littérrature française. Jacques le fataliste et son maître est un roman de Denis Diderot, dont l`écriture s`étend de 1771 jusqu`à la mort de l`auteur. Ce roman a fait l`objet de nombreuses éditions posthumes, dont la première en 1796. Avant d`être pour la première fois édité en France en 1796 (édition posthume) Jacques le fataliste sera connu en Allemagne grâce, notamment, aux traductions de Schiller (traduction partielle en 1785) et Mylius (1792). Ce roman complexe, déconcertant et déroutant par ses digressions (sans doute l`Oeuvre de Diderot la plus commentée) puise pour partie son inspiration dans l`ouvrage de Laurence Sterne, Vie et opinions de Tristram Shandy paru quelques années auparavant (1759-1763).

Diderot, travailleur infatigable, n’espérait que la reconnaissance de la postérité. À ce sujet, on lira en particulier sa correspondance avec Falconet.

L’image de Diderot a évolué avec le temps. En effet, la date de publication de ses œuvres est parfois fort éloignée de la date de rédaction. Une part importante de son œuvre, dont des textes majeurs comme Jacques le Fataliste et Le neveu de Rameau, n’a été publiée qu’après son décès ; certains textes n’étant même apparus qu’au XXe siècle. Il faut aussi distinguer la parution dans la Correspondance littéraire de Grimm des publication en volumes : le public atteint n’est pas le même. C’est pour cette raison que, pour autant que faire se peut, on distingue pour chaque œuvre la date de rédaction, de parution dans la Correspondance littéraire et l’édition en volume.

Il y a deux raisons principales à ces délais. D’une part, la censure du XVIIIe et ses sanctions résignaient les auteurs trop audacieux à la prudence. Diderot, fortement impressionné par son emprisonnement à Vincenne, n’y était que plus soumis.

Notre période est riche en réflexion autour des droits d’auteur, de la liberté, de la propriété intelectuelle, Diderot fut victime de la censure… Il porte une réflexion sérieuse sur le métier de libraire, qui lui aussi à du soucis ce faire. Pour relire en ligne ce texte important. Ce plaidoyer de Diderot contre la concurrence commerciale appliquée au monde de l’édition, qui préfigure l’idée de l’exception culturelle. : Lettre sur le commerce des livres ou sur papier aux éditions des Mille et une nuits (22 octobre 2003) collection la petite collection.

Quatrième de couverture
Il est des textes dont l’intérêt est tel que l’on finit par oublier les circonstances qui entourèrent leur publication et qui deviennent quasi intemporels, presque éternels, ainsi en est-il de la Lettre sur le commerce de la librairie de Denis Diderot. Si la Lettre a acquis un tel statut, c’est au prix d’un véritable détournement de signification. Intitulée initialement Mémoire sur la liberté de la presse, fondatrice en matière de défense de la liberté d’expression, elle a pris un tout autre sens dans l’Histoire. Rédigée fin 1763, publiée seulement en 1861, brandie par Bernard Grasset en 1937 pour contrer les propositions du ministre Jean Zay, puis à nouveau lors des débats préparatoires au vote de la loi (sur la propriété intellectuelle et littéraire) de mars 1957, elle est aujourd’hui tirée du linceul où dorment les grandes œuvres, comme chaque fois qu’un péril réel ou supposé semble menacer le monde de l’édition.

Bien évidemment ce livre fait parti de nos trouvailles à retrouver sur notre site www.abraxas-libris.fr