« Le monde dans la Lune » de John Wilkins, un ouvrage de 1655 !

Cette semaine, Abraxas-Libris vous propose un voyage dans le temps et l’espace. Rendez-vous au XVIIe siècle, à l’époque où la Lune n’est guère plus qu’un disque qui brille dans la nuit. Vers 1650, « Le monde dans la Lune » pose une théorie « farfelue » : et si la Lune était une planète ? Un livre rare et riche de l’Histoire fascinante des sciences. En vieux françois bien évidemment !

Pièce de titre au dos

Pièce de titre au dos

Un trésor qui traverse les âges

Tenir un livre du milieu du XVIIe siècle n’est pas chose courante, et c’est toujours avec précaution et enchantement que l’on feuillette ses pages. Plus proche de la date d’invention de l’imprimerie que de celle la liseuse électronique, « Le monde dans la Lune » est le témoin  palpable d’une époque révolue. Plus concrètement, il est en excellent état pour un livre de plus de 350 ans. D’après une note figurant au 1er contre-plat, l’ouvrage a été « lavé et relié [en] 1861 ». Sa couverture est en plein parchemin, probablement de récupération : des restes d’écriture manuscrite sont encore parfaitement visibles. Cette technique, assez usuelle aux XIXe et début du XXe siècle produit parfois des résultats imparfaits. Ici cependant, la reliure a été soigneusement réalisée et ne souffre d’aucun défaut.

Détail remarquable : le frontispice ornant le début de l’ouvrage. Y sont représentés des pontes de la science, i.e. Copernic, Galilée et Kepler. Des savants qui ont servi de référence à John Wilkins.

Fronitspice avec Copernic, Galilée et Kepler

Frontispice avec Copernic, Galilée et Kepler

John Wilkins, homme de sciences et homme de foi

Né en 1614 en Angleterre, John Wilkins est élevé dans une famille aux valeurs puritaines. Il commence ses études supérieures à l’âge de 13 ans et obtient son Master of Arts degree en 1934. Parallèlement, il entre dans les ordres et endosse par la suite diverses fonctions ecclésiastiques. A l’âge de 24 ans, John Wilkins publie son premier ouvrage : « The Discovery of a World in the Moone », suivit deux ans plus tard par une version plus complète, celle retenue pour  la traduction française de 1655. Fait intéressant, son essai est rédigé en anglais (et non en latin, langue de la science), preuve que l’auteur cherche à atteindre un large public.

En 1641, l’auteur publie anonymement un nouvel ouvrage, dans un tout autre domaine : la cryptographie. Son « Mercury, or The Secret and Swift Messenger » sera par la suite utilisé par les leaders de la Première Révolution anglaise. Pour ses 34 ans, Wilkins est nommé directeur du Wadham College d’Oxford, puis du Trinity College en 1659. A la suite de quoi il fonde la Royal Society, une institution historique dont le but est de promouvoir les sciences. Wilkins travaille également à la création d’une nouvelle écriture compréhensible internationalement et d’une unité de mesure universelle, qui donnera plus tard le mètre ! Suite à la Restauration anglaise de 1660, notre savant est congédié et décide alors de se consacrer plus pleinement à l’Église. Il finira évêque de Chester, une position élevée dans la hiérarchie catholique.

John Wilkins réussit à faire cohabiter ses deux « religions » : la science et sa foi chrétienne. Pour cela, il choisit d’intégrer la volonté de son Dieu à ses raisonnements scientifiques. Il garde cependant un esprit critique vis-à-vis des interprétations littérales de la Bible.

Page de titre

Page de titre

L’historie de Wilkins vous a plu ? Apprenez-en plus sur ses théories en lisant notre fiche produit. Encore une fois, ce livre de 1655 est très rare et en excellent état de conservation pour son âge ! En le prenant dans vos mains, vous sentirez l’odeur des siècles passés. Alors, êtes-vous prêt à remonter le temps ?

Le monde dans la Lune, John Wilkins
Extrait
« de 8 »