La revue « La Cuisinière Cordon-bleu », année 1896

L’article de cette semaine risque de mettre vos papilles en émoi ! La librairie Abraxas a le plaisir de partager avec vous cette véritable trouvaille : la compilation des revues « La Cuisinière Cordon-Bleu » parue en 1896. Un livre et surtout son auteure, fondateurs dans l’histoire de la cuisine à la française…

Page de titre de la revue La Cuisinière Cordon Bleu 1896

Page de titre de la revue La Cuisinière Cordon Bleu 1896

Une revue consacrée à la cuisine

En janvier 1895, Marthe Distel -fait rare pour une femme à l’époque, décide de fonder une revue consacrée à la cuisine. Le magazine paraît toutes les semaines et comporte bien sûr des recettes (illustrées), mais aussi des conseils relatifs à la nutrition, des présentations d’aliments et même des offres d’emploi dans la restauration !

Pour la deuxième année de parution de la revue, Marthe Distel décide d’offrir à ses abonnés des cours de cuisine avec des chefs renommés. Les recettes ainsi enseignées sont par la suite publiées dans le magazine. Une idée gagnante qui accroît sans cesse le nombre d’abonnés. A la mort de Marthe Distel, à la fin des années 1930, la revue rebaptisée entre-temps « Le Cordon Bleu » compte 25 000 abonnés ! Rapidement, le magazine devient dépendant des cours dispensés en évoluant en journal officiel de l’école de cuisine ainsi fondée. Sa publication s’arrête dans les années 1960 et sera remplacée par des livres de recettes thématiques.

Pourquoi le Cordon Bleu?

La journaliste n’a pas choisi le titre de sa publication au hasard. Il fait référence à l’ordre du Saint-Esprit, une distinction du XVIe s. accordée par la monarchie à ses plus illustres sujets. On reconnaissait les chevaliers de l’ordre à la croix de Malte qu’il portaient, elle-même suspendue à un ruban bleu… Et rien n’était trop beau pour agréer et contenter ces personnages émérites, pour lesquels on organisait « des festins de cordons bleus« . Avec le temps, l’expression est passée des porteurs des cordons bleus aux organisateurs desdits festins puis aux cuisiniers.

La Cuisinière Cordon Bleu 1896

La Cuisinière Cordon Bleu 1896

 Les écoles Cordon-Bleu

Pour attirer plus d’abonnés et récompenser ses fidèles lecteurs, Marthe Distel décide donc d’organiser des cours de cuisine. Dès le début, des professionnels reconnus répondent présent à son invitation. Le premier cours a lieu le 4 janvier 1896 et s’offre le luxe de la toute dernière avancée technologie: l’électricité, et plus particulièrement le four électrique. Suite aux succès des cours associés à « La Cuisinière Cordon-Bleu » -et ce à travers le monde entier, ce qui était un extra devint une entité à part entière, notamment à l’aide du chef Henri-Paul Pellaprat. Au fil des décennies, Le Cordon Bleu se développa et prospéra jusqu’à devenir une véritable institution parisienne. Aujourd’hui, près d’une quarantaine d’écoles ont fleuri dans les plus grandes villes du monde, répandant à travers leur enseignement, l’art de la cuisine à la française.

En définitive, la revue « Le Cordon-Bleu », en publiant les recettes de l’école éponyme a participé à la codification de la gastronomie française. Les définitions et exemples donnés donnant forme et substance à des idées souvent exprimées pour la première fois sur papier. Vous reprendrez bien un peu de Bastion de cailles à la Vauban ?

La Cuisinière Cordon Bleu
Mots de la fin
« de 11 »