Malpertuis, de Jean Ray

Un chef-d’oeuvre fantastique, qui confronte le simple de la vie quotidienne avec les grands mythes fondateurs de l’occident, voila ce qu’est ce grand livre : Malpertuis, de Jean Ray.

Malpertuis, c’est le nom d’une demeure magnifique, dans laquelle vit un vieil homme, Cassave, proche de la mort. Son héritage sera colossal, mais sans descendants directs. Il convoque donc de possibles futurs héritiers, choisis par lui, et leur propose un étrange marché : ils vivront à Malpertuis, et le dernier en vie héritera (si c’est un homme et une femme, ils se devront se marier, et partager).

Mais dans cette quotidienneté, le fantastique entre toujours par effraction : qu’est-ce qui se joue réellement ici ? Qui sont tous ces personnes réunies là ? Et que cherche vraiment Cassave ?

Véritable chef-d’oeuvre, et sans conteste l’un des meilleurs romans de Jean Ray, ce livre aux voix multiples qui s’entrecroisent touche à ce qu’est réellement le fantastique : une zone de non-droit du réel, zone qui ici prend la forme d’une maison grimaçante…

À noter que ce roman a été adapté au ciéma (avec Orson Welles en Cassave !), qu’il est cité de manière très régulière par tous les auteurs de fantastiques, et qu’une excellente maison d’édition, ne publiant que du fantastique, a pris pour nom celui de ce roman !