8 Sep 2018
Les aventures de Tintin en noir et blanc
Lorsqu’on prononce les mots « Tintin en noir et blanc », le grand public pense immanquablement à « Tintin au Pays des Soviets » paru en 1930. Et pourtant, entre 1931 et 1941, ce ne sont pas moins de huit albums de Tintin qu’Hergé a fait éditer en format noir et blanc : « Tintin au Congo » (1931), « Tintin en Amérique » (1932), « Les Cigares du Pharaon » (1934), « Le Lotus Bleu » (1936), « L’Oreille Cassée » (1937), « L’Ile Noire » (1938), « Le Sceptre d’Ottokar » (1939), et enfin « Le Crabe aux Pinces d’Or » (1941), épisode fameux entre tous, puisqu’il marque la première apparition du Capitaine Haddock dans l’univers de Tintin.
En dehors du cercle des collectionneurs chevronnés, d’aucuns pourraient se questionner quant à l’intérêt de ces albums (étant donné que ceux-ci ont depuis été réédités en couleur). Ce qui en constitue l’attrait principal, c’est que les dessins d’Hergé ne sont pas tout à fait les mêmes que dans les rééditions ultérieures. Ainsi, dans l’édition de 1938 de « L’Ile Noire », les inénarrables jumeaux policiers Dupond et Dupont arborent des visages aux expressions martiales, pour ne pas dire belliqueuses, beaucoup plus prononcées, ce qui agrémente le récit d’un suspense supplémentaire. De même, le noir et blanc ajoute à l’ensemble de l’histoire une indéniable tension dramatique, qui est plus atténuée dans l’édition en couleur.
En dehors même de la superbe patine des pages et de l’évidente beauté plastique de ces albums, la rareté extrême de ces éditions constitue à elle seule une qualité primordiale pour tout collectionneur de Tintin qui se respecte ! D’autant plus que chaque album est agrémenté de quatre pages en couleur, où figurent plusieurs scènes-clés du récit (par exemple, le périple en avion de Dupond et Dupont dans « L’Ile Noire »), isolées de manière splendide, ce qui renforce l’aspect « culte » de ces éditions.
La Librairie Abraxas-Libris propose, outre un triptyque « collector » en noir et blanc ( »Le Sceptre d’Ottokar/ »Tintin en Amérique »/ »Le Crabe aux Pinces d’Or »), un coffret regroupant en petit format l’intégralité des éditions originales de Tintin. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une pièce maîtresse dans l’édition des œuvres d’Hergé, qui ravira aussi bien les collectionneurs aguerris que les néophytes émerveillés (« Tintin au Congo » mis à part, pour des raisons évidentes – Hergé s’est heureusement rattrapé ensuite avec le discours humaniste de « Coke en Stock« ). Grâce à cette magnifique entreprise de réédition, la magie de Tintin traverse, intacte et sans cesse renouvelée, les décennies pour se décliner dans tous les formats (dont le plus récent est une adaptation filmique des plus soignées par le grand Spielberg).
Entre autres raretés indispensables, Abraxas-Libris vend actuellement pas moins de neufs Tintin en langue bretonne (disponibles de manière limitée, puisque ce type d’ouvrage a pour habitude de partir très vite !), ainsi que divers trésors singuliers, tel que Tintin et moi : entretiens avec Hergé, le truculent Tintin & Co de Michael Farr, ou bien encore le somptueux album (60 vignettes couleurs) d’Hergé consacré à la Marine (des origines à 1700). Ces ouvrages rarissimes ont tendance à ne pas rester longtemps disponibles sur le site d’Abraxas-Libris : ainsi, les éditions noir et blanc de l’ « Ile Noire » et du « Lotus Bleu » ont d’ores et déjà trouvé preneur !
5 Fév 2019
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Citadelles & Mazenod: les « musées de l’imaginaire »
Les amateurs d’art connaissent à coup sûr cette maison d’édition incontournable dans le milieu de l’Histoire de l’Art. Iconographie abondante, recherches à haute tenue intellectuelle et présentation esthétique, chaque parution a la particularité de pouvoir plaire aux connaisseurs comme aux profanes. Une trentaine d’ouvrages est à retrouver aux Neiges d’Antan !
Le meilleur du livre d’art à la française
C’est en 1936 que les Éditions Mazenod voient le jour, avec pour singularité la publication de collections monographiques. Avec notamment « La Galerie des hommes célèbres » dirigée entre autres par Pierre Francastel et Bernard Dorival, « Les Œuvres célèbres » dirigée par Raymond Queneau, plus récemment « L’Art et les grandes cités » ou encore « Art et Nature ». La collection « L’Art et les Grandes Civilisations« , que nous mettons en avant aujourd’hui a été conçue en 1965 par André Leroi-Gourhan. En plus de 50 ans d’existence, ce sont près de 40 titres qui ont été publiés (sans compter les mises à jour régulières). Un nombre de titres qui peut surprendre, mais jusqu’en 1984 – année qui correspond au départ de Lucien Mazenod et à l’arrivée de Françoise de Waresquiel à la tête des Éditions (par la suite rebaptisées « Citadelles & Mazenod »), la société ne publiait qu’un seul et unique ouvrage par an – un cas unique dans l’édition française ! Et une longévité peu commune pour une collection.
Le secret de ce succès?
Une ligne éditoriale et une qualité d’impression ultra-exigeantes. En effet, les Éditions Mazenod font tout simplement appel aux meilleurs auteurs de leur spécialité en histoire de l’art (français comme étrangers). « Dès lors, l’entreprise a pu bénéficier d’une place originale au sein de l’édition d’art en France, garantie par la force unique de deux réseaux commerciaux parallèles et complémentaires, librairie et courtage, qui permettent des tirages sans commune mesure avec ceux de leurs confrères. » Ce qui leur permet également de rayonner dans le monde entier (Europe, États-Unis, Japon).
Voici la liste des « Arts et Grandes Civilisations » disponibles aux Neiges d’Antan (quelques autres sont également trouvables chez Abraxas-Libris) :
Soit une trentaine d’ouvrages en excellent état, avec leur jaquette et emboîtage et dont le prix se situe entre 40€ et 100€.