Le livre que nous vous présentons aujourd’hui fut et restera le point culminant du travail de l’éditeur et imprimeur Léon Curmer (1801-1870).
Ce qui frappe en premier lieu quand on ouvre « Les évangiles des dimanches et fêtes de l’année » , c’est la qualité extraordinaire des reproductions, (surtout lorsqu’on la met en regard des techniques disponibles à l’époque). C’est également la grande précision et la justesse des commentaires et descriptions qui l’accompagnent.
Les 2 premiers volumes comportent 401 chromolithographies en couleurs, reproduites d’après des livres d’heures et des manuscrits anciens, avec une attention particulière sur le rendu des miniatures, bordures et autres décorations. Ce travail est tout simplement magnifique. Même nos yeux de bibliophile habitués aux chromolithographies sont éblouis à chaque page, tant par la variété des couleurs que par la complexité des impressions et la soin apporté au choix de l’iconographie reproduite.
Le dernier volume, appendice aux évangiles, contient la liste des souscripteurs. Certains sont prestigieux, et au premier rang d’entre eux, nous pouvons lire Napoléon III en personne.
Ce volume contient également les actions de grâces, illustrées de 80 photographies originales d’après d’anciennes gravures sur cuivre. Ces dernières pages font de ce livre un des tous premiers livres illustrés par photographie.
Ce volume, enfin, propose toutes les notices, l’ornementation de l’appendice, la classification des diverses écoles de peinture des manuscrits.
Pierre Larousse dira dans son dictionnaire : « M. Curmer a entrepris la reproduction en couleur des anciens manuscrits. Il y a réussi au-delà de toute espérance. Il a fouillé et exploré toutes les bibliothèques du continent et de l’Angleterre, il n’existe pas un manuscrit capital qui ne soit pas représenté dans ses éditions des Evangiles des Dimanches. Ce dernier ouvrage surtout, par la haute importance des reproductions, leur variété, leur authenticité, restera comme l’un des plus beaux livres qu’on ait jamais tenté d’exécuter » (Larousse du XIX°, tome 5, page 684). Les deux premiers volumes sont montés sur onglets, et les trois volumes sont reliés plein maroquin rouge du Levant.
Notre exemplaire comporte la page de titre avec la date de 1872 couplée à la mention : « réimprimé par Bachelin-Deflorenne », mais suivi par la page de titre portant la date de 1864. Comme certains spécialistes l’ont relevé, on peut à juste titre penser que Curmer avait fait imprimer un peu plus de 800 exemplaires (nombre donné par la liste des souscripteurs). Ségouin et Bachelin-Deflorenne auraient donc récupéré les exemplaires disponible à la mort de Curmer et les auraient vendus. Cet état de fait est d’ailleurs confirmé par le bon de commande de l’ouvrage, qui se trouve dans notre exemplaire, dans lequel Ségouin dit être actuellement le propriétaire de l’ouvrage dans une quantité fort restreinte. Il ajoute même que le livre ne sera pas réédité, les pierres étant depuis longtemps effacées. Ségouin vend le livre 1000 francs, en feuilles. L’ancien propriétaire de notre exemplaire a acheté ce volume et une bible pour 1200 francs.
Description de notre exemplaire :
3 volumes in-4°, 28 x 20,5 cm, reliés plein maroquin rouge du levant : le volume I contient 3 feuillets montés sur onglet (comme toutes les planches des deux premiers volumes) comprenant le titre avec la date d’impression par Curmer (1864) et le titre avec la date Ségouin (1872), plus une autre chromo donnant les adresses de Ségouin et Bachelin Deflorenne, puis 38 planches numérotées de III à XLI, puis 170 planches (169 numérotées), et pour finir IV planches pour la table. Le deuxième volume : 2 planches non numérotées, puis la numérotation reprend de 172 à 361 puis 4 planches non numérotées et enfin V planches pour les tables. Le troisième volume comprend : XXXII pages, 172 pages non paginées, puis 154 pages, 6 pages non paginées, puis 255 pages, puis 3 pages non paginées, une petite dizaine de feuillets comportent des rousseurs dans le troisième volume, très bel exemplaire de ce MAGNIFIQUE livre qui préfigure le travail que feront les éditeurs de Fac-Simile de la fin du XX° siècle comme Fac-Simile Verlag à Luzern. Un chef d’oeuvre de technique de l’impression !
En vitrine cette semaine 8 volumes de Paul Lacroix, Paris, édités par la Librairie de Firmin-Didot et Cie et magnifiquement illustrés de chromolithographies et de figures sur bois.
Connu sous les pseudonymes P.L. Jacob ou Bibliophile Jacob, Paul Lacroix (1806-1884) est un érudit, auteur de romans et de livres d’histoires, mais il est surtout l’ « homme livre », celui qui a su le mieux parler des livres et de son amour inconditionnel pour eux.
Ses publications historiques et bibliographiques qui concernent la vie artistique et culturelle du Moyen-Âge au XVIIIe siècle, restent des modèles et sont devenues une source d’inspiration, mêlant érudition et facilité de lecture.
Octave Uzanne (homme de Lettres, bibliophile et éditeur, 1851-1931) le choisit d’ailleurs comme maître à penser et écrit dans une épître dédicatoire placée en tête de la Guirlande de Julie, en 1875 « heureux ou non dans l’avenir, ayant votre exemple comme guide et votre mérite comme but, je marcherai fièrement en avant ». Dans le revue Livre, il le décrit comme « un causeur intarissable, spirituel, délicat, un narrateur exquis, qui savait faire revivre ses souvenirs avec une précision et un charme de jeunesse inoubliables. »
C’est un procédé d’impression lithographique (reproduction par impression de dessins tracés sur une pierre calcaire) en couleurs, fondé sur la quadrichromie, théorisé et mis en pratique par Godefroy Engelmann (1788-1839). Cette technique permet d’obtenir une multitude de nuances possibles en utilisant des impressions successsives des trois couleurs primaires, cyan, jaune et magenta, auxquelles on ajoute le noir mais égalements des ors.
Vous pouvez retrouver les ouvrages de Paul Lacroix sur notre site :
Venez découvrir en librairie la série des « Biggles » dans sa quasi intégralité !
Nous proposons à la vente la série quasi complète des romans « Biggles », consultable ici, comprenant les romans publiés par les Presses de la Cité (hormis trois : « Les héros de Biggles », « Biggles au Pérou », « Biggles chasse le millionnaire ») ; la totalité des romans publiés chez Arthaud ; cinq volumes des Editions G.P. dans la collection spirale. La série est en bon état général.
James Bigglesworth, alias Biggles, est le héros mondial et intemporel de littérature jeunesse imaginé par William Earl Johns dans les années 30. Pilote de la première guerre mondiale, au Royal Flying Corp, W. E. Johns reste militaire jusqu’en 1931 en tant qu’instructeur de vol. Puis il se tourne vers l’écriture et crée un héros positif, Biggles, dans le but d’enthousiasmer le jeune lectorat par ses exploits.
Aviateur britannique né aux Indes en 1899, éduqué en Angleterre pour des raisons de santé, Biggles apprend à piloter pendant la Première Guerre mondiale et devient chef d’escadrille, avant de rejoindre la Royal Air Force quand la Seconde Guerre mondiale est déclarée. Après la guerre, il poursuit sa carrière dans l’aviation et ses missions secrètes en tant qu’agent pour l’Intelligence Service britannique.
Le personnage, héros d’une série de 98 romans et de plusieurs nouvelles, apparaît pour la première fois dans le récit The White Fokker, publié dans le premier numéro de Popular Flying Magazine. Ses aventures passionnantes et documentées, en Angleterre et dans des contrées exotiques, inspirées des propres expériences de l’auteur, reflètent admirablement l’ambiance de l’époque. La série connaît un grand succès dès l’avant-guerre. Thèmes de l’aviation et de la découverte du monde, scénario solide, personnages bien campés qui offrent une pluralité narrative, suspense, sentiments positifs et élévation morale : autant d’ingrédients qui justifient l’enthousiasme du public jeunesse.
Les Presses de la Cité éditent les premières aventures de Biggles dès 1946. Le succès s’essouffle à partir du début des années soixante. Les Presses de la Cité arrêteront alors la série mais le héros continuera à vivre dans d’autres collections avant de connaître un nouvel âge d’or avec la bande dessiné.
Les Presses de la Cité publieront de nombreux autres titres du Captain Johns mettant en scène d’autres héros : King, dit Gimlet, Worrals, l’aviatrice, Steeley le détective, etc. Nous en proposons certains exemplaires ici.
Le célébrissime et adulé Bob Morane est né de l’imagination fertile de l’auteur belge Henri Vernes en 1953, pour la collection de poche « Marabout Junior » publiée par l’éditeur André Gérard. Ce justicier aventurier éternellement âgé de trente-trois ans, orphelin aux yeux gris, ex-pilote de chasse multi-décoré, ingénieur polyglotte et expert en arts martiaux, reporter amateur d’armes et de voitures, est le héros de plus de deux cents dix romans et quatre-vingt bandes dessinées.
Depuis le premier roman, La vallée infernale, ses aventures se déclinent en plusieurs cycles dont voici les principaux : Le Cycle d’Ananké (6 volumes), le cycle de l’Ombre jaune (38 volumes), le cycle Miss Ylang-Ylang (13 romans), le cycle du Tigre (6 romans), le cycle du Docteur Xhatan (5 romans), le cycle du crapaud (4 romans).
Parcourant le monde dans le but de résoudre quantités d’énigmes et de défier des dictateurs, au cœur des jungles des cinq continents ou dans des univers parallèles, Bob Morane court au devant d’aventures totalement rocambolesques, se frottant à des ennemis redoutables et souvent puissants : Monsieur Ming (dit l’Ombre Jaune), son ennemi juré, Miss Ylang-Ylang, le docteur Xhatan, Jules Laborde alias Le Tigre, les Crapauds…
Après les Editions Marabout, qui publient pas moins de 81 romans, les aventures de Bob Morane sont éditées par la Librairie des Champs Elysées, de 1978 à 1981. On trouve 34 titres dont 11 inédits essentiellement consacrés à la continuité des cycles Ananké, l’Ombre Jaune et Le Tigre. Il s’agit d’une édition intéressante pour les collectionneurs, dont nous avons quelques titres à la vente. De 1988 à 1991, les Editions Fleuve Noir prennent le relais. La collection comporte 46 numéros dont 8 inédits.
Successivement illustrées par Pierre Joubert, Henri Lievens, William Vance, Patrice Sanahujas, René Foller, Franck Leclerq…, les couvertures annoncent la couleur et attirent l’oeil du public jeunesse, initialement visé par les Editions Marabout : elles promettent de l’aventure, du dépaysement, de l’action. Couplées aux titres percutants de Henri Vernes, elles participent à l’immense succès de cette inépuisable série.
Dès 1959, l’aventurier est aussi le héros de bandes dessinées publiées chez Lefrancq puis chez Dargaud – Lombard, d’abord illustrées par Dino Attanasio, puis par Forton et Vance. Nous possédons quelques numéros en librairie, à voir ici.
A découvrir en librairie, une vingtaine d’exemplaires des Aventures de Pif le chien, animal à l’allure anthropomorphe issu de la classe populaire, né du crayon de José Cabrero Arnal. Pif apparaît pour la première fois le 28 mars 1948 dans le quotidien l’Humanité, puis dans son supplément hebdomadaire l’Humanité Dimanche.
Publiées à partir de décembre 1952 dans Vaillant le journal le plus captivant, par une maison d’éditions affichant ses affinités avec le Parti Communiste Français, les Aventures de Pif le chien deviennent des histoires comiques et bon enfant destinées à un public jeunesse et ne servent plus vraiment de prétexte à la dénonciation des injustices sociales de l’époque. Pif devient rapidement l’un des héros les plus célèbres de la bande dessinée.
Malgré le tracé précis du personnage, un peu figé dans des cases assez vides, l’aspect arrondi des formes a souvent généré sa comparaison avec les dessins de Walt Disney et leur univers empreint de gaieté. Les aventures de Doudou, l’enfant de la maisonnée, de Pif le chien et de son ennemi le chat bagarreur Hercule, offrent des combinaisons infinies pour alimenter l’histoire : les alliances se font et de défont entre ces trois personnages dans le but d’éviter les punitions de Tonton et Tata, le précepteur et son épouse tyrannique. C’est ce jeu d’alliances sans cesse renouvelé qui engendre la farce, provoquant le sourire du lecteur.
Mais Pif le chien ne se contente pas de son rang de vedette dans les périodiques qui l’ont vu naître. Il est aussi, à partir de 1950, le héros de magazines portant son nom, en particulier Les Aventures de Pif le chien dont nous vous proposons une vingtaine d’exemplaires.
Les superbes couvertures en couleurs signées par Arnal témoignent de l’incontestable talent du dessinateur catalan. De 1950 à 1953 (12 numéros), puis de 1954 à 1957 (16 numéros), et enfin de 1958 à 1967 (112 numéros), ce périodique propose principalement des strips publiés sans le quotidien l’Humanité.
Nos exemplaires sont en très bel état et sont proposés depuis cette semaine en vitrine dans notre librairie. N’hésitez pas à venir les consulter !
Autrefois largement associé à une culture populaire, le roman policier ou « polar » a depuis longtemps acquis ses lettres de noblesse et élargi son lectorat à toutes les catégories sociales.
Le goût pour le polar se développe surtout entre 1920 et 1950 avec l’accroissement de la criminalité en milieu urbain et donc, des interventions policières.
Des faits divers rapportés par la presse, des conflits politiques internationaux, du malaise des sociétés modernes né un genre aux multiples facettes : délits, meurtres, espionnages, rebondissement et suspens…le polar encourage le lecteur à déjouer les pièges des criminels, résoudre les énigmes aux côtés de détectives, de policiers ou d’anti-héros et lui offre ainsi une place très privilégiée.
Nous vous présentons 3collections historiques de polars :
Un Mystère troisième collection par ordre d’importance consacrée à la littérature policière en France (avec la Série noire et le Masque). Cette collection des Presses de la Cité compte 769 titres publiés entre 1949 et 1966. Sans se limiter à un seul genre policier, la collection « Un Mystère » propose aussi bien des romans de procédures policières, des whodunit (romans à énigmes), des hard-boiled (romans noirs) que des romans d’espionnage.
L’Empreinte est une collection spécialisée dans le roman policier, publiée entre 1932 et 1940 par la Nouvelle Revue Critique sous la direction d’Alexandre Ralli, elle compte 183 numéros. Elle se consacre pour l’essentiel à la fine fleur des romans policiers britanniques. Jugée comme l’une des meilleures collections de l’époque, elle reparaîtra sous le nom L’Empreinte-Police entre 1946 et 1949, aux éditions « La Maitrise du livre » , pour 35 numéros (dont 17 reprises d’oeuvres de la précédente collection).
Série Noire est une collection de polars fondée en 1945 par Marcel Duhamel, dans laquelle se mêlent, de façon constante, violence et humour. Les grandes tendances du roman noir américain et français y sont largement représentées et on peut noter l’usage récurrent de l’argot. Elle se distingue aisément par une esthétique qui fait sa notoriété (pochette cartonnée noire et jaune avec une jaquette noire et liseré blanc). Série Noire signe la révélation d’une nouvelle forme de roman policier, qui plonge le lecteur dans la réalité malsaine de la rue, côtoyant truands et criminels.
Et 3 grands noms du roman policier :
Erle Stanley Gardner (1889-1970), écrivain américain est le créateur du personnage Perry Masson, l’avocat détective, interprété à la télévison par Raymond Burr.
Ellery Queen est à la fois, un pseudonyme collectif utilisé par deux écrivains, Manford Lepofsky, alias Manfred Bennington Lee (1905-1971) et Daniel Nathan, alias Frederic Dannay (1905-1982) et le nom du héros principal des romans d’une série du même nom.
Keene Day (1904-1969) est un écrivain américain, il a écrit une trentaine de romans policiers parus pour la plupart dans la collection »Série Noire ».
Nous vous proposons de découvrir notre belle série d’une quarantaine d’images en couleurs de l’illustratrice belge Jeanne Hebbelynck (1891-1959). La quasi totalité des images est éditée dans les années 30 par Desclée de Brouwer qui incite Jeanne Hebbelynck à illustrer des livres pour enfants, essentiellement à caractère religieux, dont elle rehaussera elle-même la plus grande partie. Elle collabore ainsi avec Marcelle Vérité (« Petits contes de chez nous », vers 1930), Camille Melloy (« Sur la Terre comme au Ciel » (1933), Cinq contes de Noël » (1934), « L’âne de Bethléem »), Elisabeth Wauters de Besterfeld (« La merveilleuse histoire de la Sainte Vierge » (1940)), Jeanne Cappe (« Trois histoires de Noël »). Nos illustrations, en très bel état, sont tirées de ces ouvrages.
L’artiste a cependant illustré deux ouvrages de littérature jeunesse dépourvus de thèmes religieux : « Arlequin » (1937) et « Légende de la reine Astrid racontée aux petits », de Jean Mallech (1936), dont nous proposons également des lithographies tirées à part.
Miniatures, images pieuses représentant des scènes de la vie de Marie et de l’Enfant Jésus, scènes de village en fête, enfants qui jouent, paysages champêtres, les travaux de Jeanne Hebbelynck sont souvent réalisés en petit format, privilégiant les formes arrondies aux contours bien marqués et les couleurs éclatantes, un graphisme épuré. L’illustratrice influencera notamment les travaux de Josette et Suzanne Boland dont nous avons également plusieurs illustrations à la vente.
Nous vous invitons à venir découvrir ces illustrations qui ont marqué un tournant dans l’imagerie religieuse destinée au jeune public.
Tout le monde connaît les affiches scolaires Rossignol. Nous sommes heureux de vous présenter ici leurs prédécesseurs, celles que l’on affichait également dans les collèges, mais voilà un peu plus de cent ans.
Ces planches du règne animal, basées sur les théories de Georges Cuvier, ont étés adaptées par Achille Comte et imprimées en 1833, à Paris, à la librairie médicale de Crochard. Professeur d’histoires naturelles de son vivant, Achille Comte a enrichi, par de nombreuses publications, l’apprentissage des sciences naturelles.
Les gravures que nous proposons sont en noir et blanc (il en existe d’autres tirages, très rares, qui furent rehaussés en couleur). Les différents animaux y sont classés par genre, ici : les vertébrés.
La collection complète comportait 91 tableaux : le titre avec le portrait de Cuvier, un tableau d’introduction, puis une première division : les vertébrés (33 planches), une deuxième : les mollusques (11 planches), une troisième : les crustacés, arachnides, annélides et insectes (37 planches), et enfin, une quatrième et dernière division : les rayonnés (8 planches). Cette organisation animale reprend les théories de Georges Cuvier, basées sur les types d’os et d’organes. En effet, selon lui, chaque espèce était identifiable à partir de son squelette ou d’une partie de ce dernier. C’est pourquoi, dans la partie gauche des planches, les caractères qui permettent d’identifier chaque famille sont décrits et explicités. Puis chaque animal est représenté par une image, ainsi que par son nom en latin et en français.
La sensibilisation à la biodiversité a longtemps décorée nos murs d’école. Souhaitons qu’elle y revienne. Il est grand temps.
Quoiqu’il en soit, ces planches historiques sont très décoratives, et, à défaut d’enseigner les valeurs de la biodiversité, elles garniront sans doute fort joliment de futurs cabinets de curiosité.
Nous présentons actuellement plus de 70 livres écrits par Jean De La Varende et provenant de la même bibliothèque. A travers cette petite partie d’une collection qui nous le savons a été plus grande c’est l’histoire d’une amitié réciproque entre l’auteur normand et Monsieur Jacques Démolin, bibliophile collectionneur, membre de l’association des amis de Jean de La Varende et abonné au publication de « Présence de la Varende » que ces livres racontent. Plus d’une centaine de ses nouvelles ont été publiées dans des recueils de 1959 à 2009 par ces associations. Ici ce sont de très beaux tirages sur japon nacré que nous présentons. Pour les ouvrages imprimés de son vivant que nous proposons à la vente, la plupart possèdent un envoi à Jacques Démolin parfois enrichis de jolis dessins de la main de La Varende. On notera la présence exceptionnelle dans cette collection d’une pièce rarissime : Geoffroy Hay Comte de Nétumières 1885 – 1907 accompagnée d’une jolie lettre. Dont nous vous offrons ici le contenu (il y a sans doute quelques approximations dans la transcription) :
« Je vous écris terrassé d’effusion latente. Mais est-ce possible ? Mais peut-on le croire ? C’est d’une telle générosité que, bien-sûr je vous en sais capable, tout en restant un peu « sonné » amicalement. Merci, mille et mille fois. A mon tour puis-je vous envoyer une rarissime plaquette – Geoffroy Hay Comte de Nétumières parue en 1906, consacrée à l’un de mes amis mort accidentellement et qui m’a profondément attristé pour dix ans. Je la lui avais consacré dans l’anonymat il y a 30 ans. J’ai presque tout brûlé. Mais ne l’ai je pas donné, à vous ? Un mot en hâte, qu’elle vienne vous trouver, en vous disant mon affection émue. La Varende. » L’exemplaire porte la dédicade suivante : « Pour notre cher ami J. Démolin, avec vive affection, en souvenir de souvenir, Jean de La Varende » :
« Suite d’illustrations pour Le Grand Meaulnes d’Alain Fournier » est l’un des livres d’artiste réalisés par Laure Albin-Guillot, photographe française majeure de l’entre deux guerres. Avec la complicité d’auteurs tels que Paul Valéry, Henri de Montherlant, André Gide, Maurice Garçon…, Laure Albin-Guillot produira plusieurs ouvrages combinant littérature et photographie, ouvrages qu’elle qualifiera de « livres de bibliophilie ». Pour Le Grand Meaulnes, ce sont 17 planches en noir et blanc illustrant chacune une phrase tirée du roman d’Alain Fournier. Les petits personnages créés par Louise-Demée Chevallier, comme des poupées en pâte à sel, sont mis en scène dans des décors d’intérieurs ou dans des scènes champêtres. La photographe use d’une veine pictorialiste, accentuant les ombres et les flous pour donner à ces « tableaux » une profondeur dramatique.
La succession des photographies déroulent l’histoire du roman en livrant des images qui se nourrissent des différents arts observés ou pratiqués par la photographe : peinture, théâtre, cinéma, art décoratif.. Cette Suite d’illustrations pour le Grand Meaulnes est aussi un témoin essentiel de l’histoire de la photographie, qui, depuis ses débuts, se cherche une légitimité artistique. Portraitiste, photographe de nus, de paysages, de natures mortes, auteur de reportages, publicitaire, Laure Albin-Guillot est ainsi l’une des premières en France à avoir envisagé une application décorative de la photographie. Photographiant par exemple les préparations microscopiques collectionnées par son mari, Laure Albin-Guillot a acquis une expérience de la mise en forme de l’infiniment petit et c’est cette expérience qu’elle met au service des scènes miniatures ici travaillées pour mettre en lumière, comme un petit théâtre d’ombres, la force poétique du roman d’Alain Fournier.
28 Mai 2015
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Le livre que nous vous présentons aujourd’hui fut et restera le point culminant du travail de l’éditeur et imprimeur Léon Curmer (1801-1870).
Les 2 premiers volumes comportent 401 chromolithographies en couleurs, reproduites d’après des livres d’heures et des manuscrits anciens, avec une attention particulière sur le rendu des miniatures, bordures et autres décorations. Ce travail est tout simplement magnifique. Même nos yeux de bibliophile habitués aux chromolithographies sont éblouis à chaque page, tant par la variété des couleurs que par la complexité des impressions et la soin apporté au choix de l’iconographie reproduite.
Le dernier volume, appendice aux évangiles, contient la liste des souscripteurs. Certains sont prestigieux, et au premier rang d’entre eux, nous pouvons lire Napoléon III en personne.
Ce volume contient également les actions de grâces, illustrées de 80 photographies originales d’après d’anciennes gravures sur cuivre. Ces dernières pages font de ce livre un des tous premiers livres illustrés par photographie.
Ce volume, enfin, propose toutes les notices, l’ornementation de l’appendice, la classification des diverses écoles de peinture des manuscrits.
Pierre Larousse dira dans son dictionnaire : « M. Curmer a entrepris la reproduction en couleur des anciens manuscrits. Il y a réussi au-delà de toute espérance. Il a fouillé et exploré toutes les bibliothèques du continent et de l’Angleterre, il n’existe pas un manuscrit capital qui ne soit pas représenté dans ses éditions des Evangiles des Dimanches. Ce dernier ouvrage surtout, par la haute importance des reproductions, leur variété, leur authenticité, restera comme l’un des plus beaux livres qu’on ait jamais tenté d’exécuter » (Larousse du XIX°, tome 5, page 684). Les deux premiers volumes sont montés sur onglets, et les trois volumes sont reliés plein maroquin rouge du Levant.
3 volumes in-4°, 28 x 20,5 cm, reliés plein maroquin rouge du levant : le volume I contient 3 feuillets montés sur onglet (comme toutes les planches des deux premiers volumes) comprenant le titre avec la date d’impression par Curmer (1864) et le titre avec la date Ségouin (1872), plus une autre chromo donnant les adresses de Ségouin et Bachelin Deflorenne, puis 38 planches numérotées de III à XLI, puis 170 planches (169 numérotées), et pour finir IV planches pour la table. Le deuxième volume : 2 planches non numérotées, puis la numérotation reprend de 172 à 361 puis 4 planches non numérotées et enfin V planches pour les tables. Le troisième volume comprend : XXXII pages, 172 pages non paginées, puis 154 pages, 6 pages non paginées, puis 255 pages, puis 3 pages non paginées, une petite dizaine de feuillets comportent des rousseurs dans le troisième volume, très bel exemplaire de ce MAGNIFIQUE livre qui préfigure le travail que feront les éditeurs de Fac-Simile de la fin du XX° siècle comme Fac-Simile Verlag à Luzern. Un chef d’oeuvre de technique de l’impression !
Pour acquérir cet ouvrage c’est ici : « les évangiles des fêtes et des dimanches par Curmer »