20 Déc 2016
0 CommentsUn détour par le rayon jeux rétro d’Abraxas-Libris
Parce qu’Abraxas, ce n’est pas que des livres, nous vous emmenons à la découverte de notre petit rayon consacré au jeu. Puzzles, casses-têtes en bois, jeux de société rétro et petites voitures de collection, vous ne tarderez pas à retomber en enfance ! Et à l’approche de Noël, ce sont autant d’idées originales pour faire plaisir aux petits comme aux grands enfants !
Puzzles, casses-tête et jeux de société
Parce que les jeux sont aussi un moyen d’apprendre et de rêver, Abraxas vous présente son rayon ludique. Pour respecter la philosophie de notre librairie de livres anciens, restons dans les jeux qui ont fait les beaux jours de notre enfance (d’accord, celle des enfants ayant connu l’ère pré-internet). Pour les amateurs de modélisme, nous avons en réserve plusieurs voitures de collection : Lamborghini Countach 5000, Porsche 356 B ou Ferrari 365 GTS-4 pour ne citer qu’elles. Les plus patients pourront travailler leur sens du détail avec nos puzzles (de 500 pièces pour la plupart). Tandis que ceux qui aiment se torturer les méninges pourront tester leur capacité à résoudre des problèmes avec les nombreux casse-têtes que nous vous proposons ! Sans oublier les jeux de sociétés, tels que nos incontournables jeux de dames, un Trioker (mais si, le jeu à base de triangles en bois permettant de créer des figures) et autres joyeusetés. De quoi occuper les longues soirées d’hiver tout en restant éloignés de nos chers écrans !
Un peu d’ésotérisme avec le jeu de Marseille surréaliste d’André Breton
Nous avons acquis récemment un jeu de Marseille rare de par son originalité. Il s’agit d’un jeu de cartes revisité en version surréaliste, à l’initiative d’André Breton. Ce dernier a fait appel à un collectif d’artistes afin de redessiner les cartes et leurs figures notamment. Parmi eux, Max Ernst, André Masson, André Breton, Oscar Dominguez ou encore Jacqueline Lamba. Que vous soyez intéressé par l’ésotérisme* ou amateur d’art surréaliste, vous ne pouvez qu’apprécier le caractère fascinant de l’objet.
Pour l’histoire, ce jeu de Marseille a été créé en 1940 dans des circonstances très particulières. En effet, en cette période de guerre, de nombreuses personnalités politiques, artistiques ou scientifiques (dont André Breton fait partie) sont recherchées par les autorités allemandes. Un Comité américain de secours, chapeauté par Eleanor Roosevelt est mis en place pour aider ces réfugiés à quitter le territoire français. C’est dans ces circonstances que le journaliste Varian Fry loue une villa à Marseille. Y sont accueillis l’écrivain Victor Serge et sa famille, le couple André Breton et Jacqueline Lamba, ainsi que plusieurs autres artistes dont ceux cités ci-dessus. Les artistes, en tentant de continuer leurs activités ont l’idée de créer un jeu de cartes en s’inspirant du célèbre Tarot de Marseille. Seulement, ils décident de changer les noms et les honneurs, afin d’en finir avec les « persistantes valeurs sociales des figures ». En définitive, les rois, reines et valets sont remplacés par des génies, mages et sirènes et sont représentés par des personnages marquants de l’histoire ou de la littérature.
18 Juin 2017
0 CommentsLa Collection Patrie, une plongée dans l’histoire… et la propagande de guerre
Nous nous replongeons cette semaine dans une période sombre de l’Histoire : les guerres mondiales. Avec cependant un élan irrépressible de patriotisme et d’admiration pour nos héros tombés au combat pour l’amour de la « Patrie ». Vous l’aurez deviné, le sujet de ce papier porte sur la littérature populaire et la propagande de guerre au travers de la fameuse Collection Patrie, des Editions Rouff. Un hommage aux anciens combattants doublé d’un amour déraisonné de la nation. Aux armes, et caetera!
Collection Patrie, caractéristiques
C’est en février 1917 que le premier numéro de la série voit le jour, sous l’impulsion de l’éditeur Frédéric Rouff (fils du fondateur de la maison d’édition Jules Rouff). Sa ligne éditoriale : raconter chaque semaine un fait de guerre réel, de façon plus ou moins romancée. Chaque épisode se concentre sur un conflit toujours en cours ou bien résolu et met en avant un personnage (Général Leclerc, Satanas), une action action collective (« Clandestins contre Gestapo« , téléphonistes) ou un lieu (Belfort, Tokio, Corse). Le tout en glorifiant l’action de l’armée française et en diabolisant l’ennemi absolu d’outre-Rhin (« L’espionnage Boche en Suisse« ).
Les épisodes paraissent donc à une fréquence hebdomadaire sous la forme de fascicules de 24 pages, d’environ 15 x 20 cm et au dos agrafé. Une particularité séduisante pour les lecteurs de l’époque : la couverture invariablement illustrée et en couleurs représentant des hommes et des engins militaires au cœur de l’action! Parfois, quelques illustrations en noir et blanc se glissent même dans le texte. Etant données les restrictions ayant cours durant ces périodes de guerre, les tirages originaux souffrent d’une impression de mauvaise qualité. En effet, le papier et a fortiori le bon papier se fait rare et la littérature populaire n’est pas prioritaire sur la liste des industries demandeuses de papier. C’est pourquoi la Collection Patrie fait -dès que cela est possible, l’objet de nombreuses réimpressions. Le succès populaire est au rendez-vous et même le passage de son prix de 10 à 30 centimes ne décourage pas le lecteur, friand de ces histoires ô combien d’actualité alors.
La collection paraîtra en 4 séries entre 1917 et 1951, regroupant en tout près de 300 épisodes :
Les artisans de la Collection Patrie
Au fil des séries, la collection Patrie a fait appel à une quarantaine d’auteurs, dont le plus célèbre n’est autre que Léon Groc (1882-1956). Cet écrivain populaire des plus prolixe et aux pseudonymes multiples est alors connu pour ses romans policiers, de science-fiction et sentimentaux. Il prendra également en charge la direction littéraire de la collection. D’autres auteurs eux aussi issu de la littérature populaire prennent la plume pour la collection Patrie :
–Gustave Le Rouge (1867-1938), écrivain, poète, essayiste, critique et journaliste
–Georges Spitzmuller (1866-1926), écrivain, dramaturge, journaliste et librettiste
–Georges-Gustave Toudouze (1877-1972, à ne pas confondre avec son père Gustave Toudouze également écrivain), écrivain, historien et journaliste
–Jean Petithuguenin (1878-1939), romancier, traducteur
En ce qui concerne les illustrations -de couverture notamment, beaucoup sont réalisées par un certain Gil Baer (1863-1931). Illustrateur de métier, il réalise à côté de la collection Patrie (et autres publications dramatiques) des dessins humoristiques. Sa carrière l’amènera à travailler avec Le Pèle Mêle, La Chronique parisienne ou encore Le Petit Français Illustré.