Pour éditer notre premier livre il nous fallait une occasion spéciale, François Asselinier nous l’a offerte et nous sommes très heureux et très fiers de vous présenter son dernier livre : Pour saluer Charles Baudelaire (et Charles Asselineau), à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du poète.
L’auteur, écrivain et bibliophile, n’en est pas à son premier coup. Nous lui devons – sous un autre nom – deux très belles préfaces, l’une au Spleen de Paris et l’autre aux Fleurs du Mal, réédités par ses soins et imprimés à l’Imprimerie alençonnaise, successeur de Poulet-Malassis. Nous lui devons aussi un roman, Les Pays chimériques, tout imprégné de Baudelaire.
De la bibliophilie donc, extrêmement bien documentée, mais également un emballement pour la littérature, la langue et une tendresse jamais démentie pour son auteur de prédilection, Charles Baudelaire dont il nous semble entendre la voix tant François Asselinier est empli de sa vie et de ses œuvres, empli au point de rêver ce que personne n’a encore osé imaginer…
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Se sont-ils rencontrés, Baudelaire qui courait tous les hommes de lettres américains de passage à Paris, espérant recueillir la moindre bribe d’information concernant Edgar Allan Poe, et Herman Melville en voyage de repos et d’agrément, reprenant son souffle juste avant de s’immerger dans son chef-d’oeuvre Moby-Dick ? En 1849, fin novembre – début décembre, avec certitude les deux étaient là, à Paris, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Se sont-ils croisés ? causé ? Et que se sont-ils dit ? Baudelaire a-t-il permis à Melville d’accoucher de Moby-Dick tel que nous le connaissons ? Melville a-t-il suggéré à Baudelaire la forme définitive que celui-ci finira par donner à ses Fleurs du Mal ? De cette rencontre possible, probable même, rêvée en tout cas, François Asselinier à trouvé un témoin, un témoin indirect mais un témoin : Charles Asselineau, le grand ami de Baudelaire, son premier biographe, le maître d’oeuvre de la publication des œuvres complètes du poète après son décès.
Le titre inscrit le livre dans une lignée : celle qui naît avec Jean Giono et son Pour saluer Melville bien sûr, et se poursuit avec Michel Le Bris et son Pour saluer Stevenson – même si Stevenson ne tient pas autant de place que Melville, loin s’en faut, dans le récit de François Asselinier.
A l’occasion du 150e anniversaire de la mort de Charles Baudelaire – le 31 août 1867 – , il a paru légitime de vouloir une nouvelle fois lui rendre hommage et, en passant, rendre également hommage à son fidèle et dévoué ami, ami aujourd’hui bien oublié.
Extrait : « Vous doutez n’est-ce pas ? cher ami… Vous doutez franchement de ma rencontre, de mon gam avec Melville… Vous pensez que, peut-être, j’ai inventé toute cette histoire… Que pendant des années je vous ai raconté des garnousettes comme disent les Belges, pour me moquer de vous, me payer gentiment votre tête, me jouer de votre crédulité… Ne dites pas non ! Je sais que vous doutez ! Vos yeux me le disent assez, et depuis assez longtemps… Eh bien allez-y ! Ouvrez ma malle, vous verrez… Allez-y !… Ouvrez, sacré saint Ciboire de sainte Maquerelle ! Ouvrez crénom !… – J’ouvre – Prenez-le, le premier livre, tout à droite, prenez-le… – Je le prends. Un gros volume, superbement relié, plein maroquin janséniste, au dos ces cinq nerfs très fins sont le travail, c’est certain, de Lortic, Lortic forcément, son relieur… Les initiales C.B. au bas du dos, en haut Moby-Dick, Herman Melville au-dessous, rien d’autre, aucune fioriture.
– Ouvrez le… – Je l’ouvre, et je tombe sur cet envoi, pleine page :
Arrowhead, january 1852
To Charles Beaudelaire
the poet, the whaler,
in recollection of a good gam, a « bon causerie »
in the middle of the ocean, in Paris,
from another whaler
Herman Melville
How many barrels by now ?
– sperm whale of course.
J’en reste bouche bée… »
Il a été tiré de cet ouvrage 550 exemplaires répartis comme suit :
50 exemplaires sur vergé conqueror sous couverture blanche côtelée, signés par l’auteur, dont 20 hors commerce. (H. C.) à 35 euros.
et 500 exemplaires sur papier olin rough sous couverture lie-de-vin à 20 euros.
A destination des consoeurs et confrères qui souhaiteraient commander des exemplaires pour la revente merci de nous contacter par mail ou par téléphone au 02 99 66 78 68.
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Difficile de ne pas tomber dans les lieux communs en faisant le bilan sur l’année passée. Que le temps s’est vite enfui, que de pages se sont tournées… Votre librairie s’ancre dans le temps pour que vous puissiez vous raccrocher à un objet, une pensée intemporels: le livre. Insensibles aux modes, nos rayons s’arrangent au gré des livres cherchant asile le temps de trouver un nouveau foyer. Pour ceux qui n’ont pas la possibilité de venir nous voir, voici une petite visite guidée de nos rayons pour Noël, qui nous l’espérons donneront aussi envie à ceux qui le peuvent, de venir flâner en boutique !
Pour commencer, quittons nos sentiers d’hiver pour l’Asie! Cuisine, sociologie, romans et même Bollywood, nous vous proposons une immersion culturelle des plus dépaysantes.
Retrouvez notre sélection de livres sur le pays de Gandhi en rayon bien sûr, mais aussi en ligne:
Retour aux livres avec des ouvrages de collection et un peu de Bande-dessinée.
-Nous avons eu il y a quelques temps un arrivage de 500 exemplaires de la collection Pléiade, il en reste encore, mais ces classiques partent vite! Parfait pour un cadeau de dernière minute…
-Notre vitrine de bandes-dessinée, qui plaira aux petits comme aux plus grands!
La visite de Noël est maintenant terminée. N’hésitez pas à venir par vous-même explorer nos nombreux rayonnages. Sans oublier la pochothèque, située à quelques mètres de la boutique principale. Nous espérons vous avoir donné envie de vous plonger dans les livres, à Bécherel et quelques idées de cadeaux pour votre entourage ou vous-même!
L’équipe d’Abraxas-Libris vous renouvelle tous ses voeux pour Noël et la Nouvelle Année et vous dis à bientôt!
Rappel des jours de fermeture pour les fêtes: les dimanche 24, lundi 25 décembre 2017 et le lundi 1er janvier 2018.
De 1979 à 1990, les défuntes Éditions Néo (Nouvelles Éditions Oswald) ont occupé une place, sinon éminente, du moins remarquable et en tout cas entièrement à part, dans le domaine de l’édition française. Sans exagération aucune, l’on peut dire que les Éditions Néo ont, en leur temps, fait figure de projet pionnier et avant-gardiste en matière de littérature fantastique.
Car contrairement aux États-Unis, où, dans les années 70-80, les publications « de genre » comptaient une centaine de nouveaux titres chaque mois (Patrice Duvic en sera lui-même abasourdi lors d’un voyage outre-atlantique au début des eightees), la France faisait à cette époque figure de « mauvaise élève », se contentant de sortir péniblement quelques dizaines d’ouvrages par an.
A l’heure même où Lovecraft était traduit derrière le Rideau de Fer (dans la Hongrie de János Kádár) et où la science-fiction soviétique, se jouant de l’implacable censure du Kremlin, déployait ses fastes chromatiques jusque dans le monde libre, la France, désespérément fidèle à son austère esprit cartésien, demeurait à tout le moins frileuse, pour ne pas dire récalcitrante, vis-à-vis de la littérature fantastique.
Certes, quelques dizaines de titres (pas forcément les meilleurs) furent présentés, dans la France « libéralisée » de Giscard, par la Librairie des Champs-Élysées (collection « Le Masque Fantastique ») et par la Bibliothèque Marabout aux Éditions Stock. Les Éditions Denoël, dans leur collection « Présence du Futur », avaient elle aussi – il est vrai – présenté quelques maîtres du genre, Ray Bradbury en tête, mais sans faire preuve de beaucoup d’audace éditoriale. Pour ne pas effrayer la bonne bourgeoisie bien-pensante, déjà passablement défrisée par Mai-68 , mieux valait s’en tenir rigoureusement aux auteurs « sages », quitte à laisser dans l’ombre une pléthore de talents subversifs…
Portées par le tandem Hélène Oswald et Pierre-Jean Oswald, les Éditions Néo arrivèrent avec fracas sur le devant de la scène littéraire fantastique en 1979. Les lecteurs de l’époque se souviennent encore des couvertures mythiques de Jean-Michel Nicollet, glauques et effrayantes à souhait, qui tranchaient radicalement avec les timides illustrations de Tibor Csernus au « Masque Fantastique ».
En choisissant d’emblée de donner la voix à des auteurs inconnus du public francophone, les Éditions Néo ont initié l’élan d’un intense mouvement d’engouement pour le roman fantastique, qui culminera avec l’excellente collection « Pocket Terreur », dirigée de 1989 à 2003 par le regretté Patrice Duvic, et par la collection « J’ai Lu épouvante », de moindre qualité (passons sur la très médiocre collection « Gore » au Fleuve Noir, d’une vulgarité inouïe et d’une indigence affligeante).
Bien plus, en prenant le pari risqué de présenter des auteurs phares méconnus du public français, les Éditions Néo conférèrent rapidement leurs lettres de noblesse à la littérature fantastique, grâce à un travail éditorial d’une qualité rare et par un soin méticuleux apporté à la fabrication du livre, à tel point que lecteur pouvait avoir l’impression d’acheter un objet de luxe à bas prix. Acquérir un Jean Ray (déjà édité auparavant) en format Néo, c’était presque comme acheter du Zola en Pléiade, toutes proportions gardées.
Avec leur emblématique collection « Fantastique/SF/Aventure », Hélène et Pierre-Jean Oswald misèrent d’emblée sur Robert E. Howard, le père de « Conan le Barbare », proposant au public des œuvres de première classe tels que « Le Pacte Noir » et « Kull, le Roi Barbare », qui offraient un dépaysement radical dans les terres sombres de la Dark Fantasy. Mais la véritable révélation allait venir avec l’édition complète des œuvres de Clark Ashton Smith, dont Lovecraft lui-même chanta les louanges. Parmi les amateurs chevronnés de littérature fantastique, nul n’a oublié « La Gorgone », « L’Île Inconnue » ou encore « L’Empire des Nécromants », récit stupéfiant qui osait aborder de manière frontale le thème sulfureux de la nécrophilie (alors que l’auteure française Gabrielle Wittkop, en publiant « Le Nécrophile » chez Régine Deforges en 1972, s’était immédiatement attirée les foudres de la censure gaulliste – à tel point que son livre fut interdit par Pompidou en personne, avant de rester invisible pendant vingt-six ans, jusqu’à sa réédition aux Éditions La Musardine en 1998).
Graham Masterton, un autre auteur percutant dont les œuvres célèbrent sans fard les noces d’Éros et de Thanatos, eut également droit à tous les honneurs (mérités) de la part des Éditions Néo : grâce au formidable travail du traducteur François Truchaud, le public français put découvrir des œuvres choc d’une éclatante qualité littéraire, telles que « Rituel de Chair », « Le Démon des Morts », « Le Jour J du Jugement », « Le Portrait du Mal » (lauréat du Prix Julia-Verlanger 1988) ou encore « Le Miroir de Satan », somptueuse variation sanglante sur le thème d’ « Alice de l’autre côté du miroir » de Lewis Carroll (réédité dans la collection « Pocket Terreur » dès 1991, l’ouvrage s’est au fil du temps vendu à plusieurs dizaines de milliers d’exemplaires dans l’Hexagone).
Signalons encore William Hope Hodgson, auteur brillant et raffiné (un précurseur injustement oublié de Lovecraft), qui fut remis à l’honneur grâce au flair imparable du couple Oswald, prompt à dénicher les chef-d’œuvres cachés ou invisibles. Dès le début des années 80, le public français put frissonner avec des titres évocateurs comme « La Chose dans les Algues », « L’Horreur Tropicale » et « Les Pirates Fantômes », aujourd’hui fort recherchés et vendus à prix d’or sur les sites de vente en ligne…
Loin de se limiter au fantastique, les Éditions Néo, à travers diverses collections hétéroclites, publièrent pendant dix ans de nombreux romans policiers (notamment les œuvres de Robert Bloch, maître incontesté du suspense – « Psychose », « Le Train pour l’Enfer », « Les Yeux de la Momie », « Retour à Arkham », etc.), ainsi que des récits d’aventure et de science-fiction, établissant en quelques années un impérissable patrimoine littéraire. Qu’Hélène Oswald et son défunt mari en soient remerciés : sans leurs admirables efforts, un pan entier de la littérature serait demeuré totalement méconnu du grand public, ce qui eût été fort dommage.
Après une cessation d’activité en 1990, suite à l’apparition d’une concurrence effrénée (« Pocket Terreur » et « J’ai Lu épouvante » notamment), Hélène et Pierre-Jean Oswald poursuivirent ensuite leurs travaux au sein des Éditions Les Belles Lettres, qui hébergèrent la collection « Le Grand Cabinet noir » de 1998 à 2000 (jusqu’au décès de Pierre-Jean Oswald) – laquelle accueillit d’anciens livres parus chez Néo, mais aussi des inédits de l’anglais Colin Wilson, l’expert incontesté de l’occultisme et de l’ésotérisme.
Actuellement, la Librairie Abraxas-Libris propose à Bécherel un panel variable d’ouvrages parus aux Éditions Néo ainsi qu’au « Grand Cabinet noir », permettant ainsi aux lecteurs de découvrir ou de redécouvrir les chefs-d’œuvres oubliés de la littérature « de genre ».
Publié en 1967, à titre strictement confidentiel, cet album de photographies érotiques expose les réalisations du talentueux photographe Pierre Jousson. L’édition de 1967 n’est pas signée, mais celle-ci a été reproduite un an plus tard sous les auspices de Régine Deforges, avant d’être immédiatement frappée d’interdiction par le gouvernement conservateur de De Gaulle, ce qui n’a pas peu contribué à accentuer sa rareté.
Faisant montre d’une provocante audace, qui rejette absolument toute pudibonderie, Pierre Jousson propose ici une série de photographies libertines, où deux modèles anonymes (un homme et une femme) s’unissent en toute licence sous le regard complice de l’objectif. Ces instantanés surprenants dégagent un érotisme des plus singuliers, Pierre Jousson n’ayant pas son pareil pour magnifier sur pellicule la fusion sensuelle des chairs – des corps qui se trouvent et qui se troublent.
Par ailleurs, le clair-obscur fuligineux du noir et blanc accentue de manière provocante les poses lascives des modèles, et instaure un saisissant contraste entre les peaux immaculées et l’arrière-plan ténébreux (les scènes sexuelles se déroulant dans un lieu entièrement plongé dans le noir, à l’exception des corps des modèles éclairés par une douce lumière tamisée).
Les planches des photographies sont entrecoupées de feuillets contenant quelques épigrammes fort grivoises de Louise Labé et de Pierre de Ronsard, qui enveloppent d’une fragrance capiteuse le contenu de l’album – au demeurant très épicé :
« Baise m’encor, rebaise-moi et baise ;
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux :
Je t’en rendrai quatre plus chauds que la braise. »
Tout l’album baigne ainsi dans une atmosphère d’ardente volupté, ce qui fait de cet ouvrage un véritable objet de collection, rare et précieux – et tout à fait unique en son genre. En 1967, les productions d’art érotique étaient produites dans la plus complète clandestinité, du fait d’une rigide censure gouvernementale – l’ouragan Emmanuelle, incarnée par la légendaire Sylvia Kristel, n’ayant pas encore ébouriffé le public français… Qu’on se souvienne aussi que, quelques années auparavant, l’éditeur Jean-Jacques Pauvert avait été poursuivi par le Ministère public pour avoir osé promouvoir Sade et éditer l’intégrale des œuvres du Divin Marquis… Il était visiblement périlleux d’aimer les plaisirs de la vie dans la France gaulliste d’après-guerre, et l’on ne peut que saluer la hardiesse artistique de Pierre Jousson, qui s’est inscrit en faux contre le rigorisme hypocrite de son temps.
Dans cet album édité de manière confidentielle, le photographe Pierre Jousson propose uniquement des situations hétérosexuelles, tout autre schéma intime étant à l’époque impensable. Car, un an avant Mai-68, qui fit souffler sur l’Hexagone un formidable vent de liberté, la France végétait sous le règne étouffant de « Tante Yvonne » et de sa réfrigérante chape de plomb morale. La revue gay « Arcadie », dirigée par le très bourgeois André Baudry, et qui proposait des nus timides de couples masculins à ses abonnés, passa ainsi sous les fourches caudines de la justice française, pour avoir eu le courage de s’écarter des « normes » établies.
On peut dire la même chose de l’album Érotiques de Pierre Jousson, qui, par son originalité et son audace, reste le témoignage irremplaçable d’une époque que l’on voudrait croire à jamais révolue, nonobstant l’offensive actuelle des nouveaux puritains.
(photo de la réédition de 1968, différente de celle vendue par Abraxas-Libris, qui propose l’édition rarissime de 1967, éditée à une poignée d’exemplaires)
Halloween est derrière nous, mais ce fantôme est toujours d’actualité. Retour cette semaine sur un véritable monstre de la littérature et du cinéma. Maintes fois décliné au théâtre, au cinéma ou en musique, « le Fantôme de l’Opéra » -roman fantastique de notre Gaston Leroux national, s’est élevé au rang d’œuvre culte internationale. Au point de rendre fous certains nord-américains, collectionneurs invétérés de l’œuvre sous toutes ses formes. Avec sa couverture customisée, celle que nous vous présentons aujourd’hui est unique!
Piqûre de rappel
Un petit résumé pour ceux qui auraient oublié -ou ne connaîtraient pas- l’histoire du Fantôme de l’Opéra, écrit en 1910 par Gaston Leroux. Une succession d‘événements mystérieux ayant lieu à l’Opéra Garnier force la direction à admettre l’impossible: le lieu est hanté par un fantôme. Un fantôme pour le moins matérialiste, puisqu’il réclame 20 000 francs par mois et une loge privée afin d’éviter de futurs « accidents ».
Erik, notre fantôme ne tarde pas à succomber aux charmes de la jeune chanteuse Christine Daaé auprès de qui il se fait passer pour l’Ange de la musique. Cependant, cette dernière et son promis Raoul de Chagny ne tardent pas à découvrir la vérité. On en apprend plus sur Erik et son visage défiguré. Entre-temps celui-ci ravit la belle Christine et la séquestre dans son repaire. Raoul se lance donc à sa recherche et n’hésite pas à affronter les stratagèmes et pièges tendus par Erik, ancien prestidigitateur. L’amour et l’abnégation du couple amoureux viendront à bout des ruses d’Erik, qui touché par leur amour prendra le chemin de la repentance…
Pour l’anecdote, la loge réservée au Fantôme de l’Opéra (la n°5) existe toujours et une plaque à son nom rend hommage à la légende.
Le film de 1925
L’édition que nous vous proposons est la seconde édition parue en 1926, juste après celle américaine de 1925 (mais qui ne comporte que 4 photos). et s’inspire du film américain de 1925 en en reprenant des extraits de film pour illustrer le roman. Réalisé par Rupert Julian, il s’agit de la première version cinéma du livre et est bien sûr muet. Les têtes d’affiche sont Lon Chaney (Erik), Mary Philbin (Christine) et Norman Kerry (Raoul). La plupart des bâtiments parisiens présents dans le film -Opéra Garnier, Palais Royal et Notre-Dame, ont réellement été filmés à Paris. La laideur du Fantôme était tellement réussie que la production avait prévu dans les cinémas des sels d’ammoniac pour ranimer les spectateurs épouvantés!
Une oeuvre culte
Gaston Leroux s’est inspiré d’une légende pour écrire son livre, qui a lui-même servi de base à des dizaines de films, pièces de théâtre, comédies musicales et autres ballets. Promis, nous n’en citerons que quelques uns:
Comédie musicale (théâtre) The Phantom of the Opera d’Andrew Lloyd Webber et Charles Hart (1986)
Le ballet chorégraphié par Roland Petit avec une musique de Marcel Landowski (1980)
L’incontournable film musical Phantom of the Paradise réalisé par Brian de Palma avec la musique de Paul Williams
D’autres « produits dérivés » existent aussi tels que des titres de musique (Iron Maiden, J.-P. Capdevielle ou Nightwish), des bandes dessinées et mangas mais aussi des séries et d’innombrables parodies et références à travers le monde culturel.
Par ailleurs, les premières éditions de Gaston sont très recherchées dans le monde de la bibliophilie. Pour rappel, quelques titres du maître du suspense:
Le parfum de la Dame en noir, Chéri Bibi ou encore Le mystère de la chambre jaune aux éditions Pierre Lafitte
Ce n’est pas une simple trouvaille, mais un véritable trésor visuel que la librairie vous propose cette semaine ! Les naturalistes, amoureux des oiseaux mais aussi collectionneurs en tous genres vont pouvoir découvrir une très belle rareté. Il s’agit de 14 planches sous chemise représentant 44 gravures d’oiseaux égyptiens et syriens réalisées avec le procédé Jacomet. Elles sont accompagnées de cahiers d’explication et de classification des espèces signées Jules-César Savigny et Victor Audouin. Découvrez avec nous l’histoire du conquérant et du scientifique, de l’architecte et de l’imprimeur qui se cache derrière cette oeuvre magnifique.
Les expéditions napoléoniennes
L’histoire originelle des ces gravures remonte au début du XIXe siècle, du temps où Napoléon avait pour ambition de conquérir l’Egypte. Outre son armée, l’empereur y a aussi emmené une importante délégation de scientifiques et artistes, dont les observations seront consignées dans l’un de chefs-d’oeuvre de l’édition française: La description de l’Egypte. Cette entreprise monumentale compte pas moins de 23 volumes, dont 13 consacrés aux gravures (ce qui représente plus de 1000 planches quasi-intégralement en noir). Un défi logistique et technique, puisque l’expédition a nécessité de nouveaux moyens pour aider fabricants de papier, les graveurs et les imprimeurs à mener à bien leur tâche hors-norme (certains formats de papier pouvaient aller jusqu’au mètre carré).
Les planches d’oiseaux dont il est question aujourd’hui, appartiennent naturellement à la série des Oiseaux, dont l’étude a été confiée à Jules-César Savigny (botaniste/zoologiste/ornithologue). Les planches originales ont été réalisées à la gouache.
Fernand Pouillot et le Jardin de Flore
Grand architecte de formation, Fernand Pouillon (1912-1986) nourrit d’autres passions qu’il finit par assouvir avec humanisme et talent. Il s’essaiera aussi à la littérature avec un roman écrit en prison et la publication de ses mémoires en 1968. Ce n’est ni à l’un ni à l’autre que nous faisons référence aujourd’hui, mais au Fernand Pouillon éditeur. Celui qui crée en 1974 le Jardin de Flore. Une maison d’édition dont le but avoué est l’excellence bibliophilique. S’entourant des meilleurs spécialistes et artisans d’art et du livre (dont fait partie Daniel Jacomet cité plus bas), il cherche à rééditer à 250 exemplaires la fine fleur des ouvrages d’art et d’architecture du XVe au XXe siècle. Il souhaite également réaliser des oeuvres originales à l’aide de méthodes artisanales autour de certains thèmes de prédilections comme les jardins, les bijoux ou encore les oiseaux…
Le procédé Jacomet
Véritable artisan du livre, Daniel Jacomet s’est consacré à la recherche de techniques toujours plus poussées dans les domaines de la phototypie, du pochoir et du vieillissement du papier. Des techniques avantageusement utilisées lors de la production de fac-similés de documents anciens (« gravures et dessins rehaussés, aquarelles, pastels, sanguines et manuscrits »). A tel point que son nom est donné au procédé qu’il a élaboré et il est aujourd’hui établi que ce dernier « tend vers une fidélité de reproduction reconnue comme unique au monde« . Ainsi Jacomet compte parmi ses réalisations des fac-similés du Manuscrit B de De Vinci, celui de Champollion, mais aussi des carnets de dessins de grand maîtres peintres (Picasso, Gauguin, Matisse…)*. C’est Daniel Jacomet lui-même qui a reproduit les 14 planches de la suite des Oiseaux et procédé, entièrement à la main et avec l’aide de Jean-Marie Le Danois, à la mise en couleurs des oiseaux. Ceux-ci, au nombre de 44, sont représentés grandeur nature. Admirez plutôt!
*Plus d’informations concernant le procédé Jacomet sur le site de l’imprimeur (un savoir-faire qu’il a transmis à ses descendants).
L’été nous quitte lentement et avec lui le temps des crèmes glacées… La trouvaille de ce mois d’octobre porte sur une technologie révolutionnaire dont on ne saurait plus se passer : le réfrigérateur! « Le livre de glace » ou « The Ice book » est le premier ouvrage à traiter du sujet après l’invention des premières « machines frigorifiques ». Découvrez comment faire de la glace, entretenir sa machine frigorifique ou bien réaliser de savoureuses glaces aux fruits ou même au vin!
Glace et conservation des aliments
Avant l’invention du réfrigérateur au début du XIXe siècle, l’homme – qui a compris assez tôt l’intérêt du froid pour la conservation des aliments, a de tous temps cherché des moyens de tenir au frais son garde-manger. Dès l’Antiquité en effet, les romains et les grecs utilisaient la neige des montagnes qu’ils transportaient et stockaient dans des fosses isolées avec des végétaux afin de s’en servir comme glacière (il en existe des vestiges dans le Jura ou en Belgique notamment). Outre son aspect pratique, la réfrigération éveilla les riches gourmets d’Europe, qui à partir du XVIe siècle plébiscitèrent les boissons rafraîchissantes et les douceurs glacées. Ce goût pour le froid ne tarda pas à faire de la vente de neige et glace un commerce florissant, qui connait son apogée au XIXe siècle où toute une filière se met en place.
La glace, prélevée à la surface d’étendues d’eau douce gelées est stockée dans des glacières avant d’être transportée, principalement par bateau et train dans le monde entier. Dans les années 1830-40, certains navires à vapeur transportaient de la glace depuis l’Amérique du Nord jusqu’en Europe et d’un bout à l’autre du Commonwealth (des Indes britanniques en Australie!). Principalement destinée à l’industrie agroalimentaire, la glace révolutionne son fonctionnement en repoussant les frontières de la conservation, les wagons frigorifiques permettant ainsi de transporter de la viande, des fruits et légumes d’un bout à l’autre du continent nord-américain notamment. Idem pour les pêcheurs pour qui l’utilisation de glace sur les bateaux leur permettait de rester plus longtemps en mer.
A l’apogée du commerce de la glace à la fin du XIXe siècle, les deux principaux exportateurs sont l’Amérique du Nord et la Norvège. Le premier emploie près de 90 000 ouvriers dans le secteur et le second exporte un million de tonnes de glace par an, et ce grâce à un système original consistant à utiliser un réseau de lacs artificiels. Peu avant la Première Guerre Mondiale, la production artificielle de glace prend le pas sur les récoltes d’hiver.
Invention de la machine frigorifique
Plusieurs avancées technologiques et dépôts de brevets se succèdent:
Le premier brevet, déposé en 1834 par l’américain Jacob Perkins concerne la réfrigération à l’éther utilisant le cycle de compression de vapeur.
En 1850, le français Ferdinand Carré invente une machine fonctionnant à l’ammoniaque.
C’est en 1851 que la machine frigorifique est utilisée pour la première fois à l’échelle industrielle. Un imprimeur écossais émigré en Australie du nom de James Harrison remarque que l’éther qu’il utilise pour nettoyer ses caractères d’imprimerie refroidissait remarquablement le métal en s’évaporant. Il utilise lui aussi un système de compression qui lui fournit des résultats probants. Cependant en 1860, sa machine est encore trop chère comparée à la glace d’importation, et James Harrison fait faillite.
En 1858, le français Charles Tellier améliore le système de Harrison et ouvre l’utilisation de la machine frigorifique à l’usage domestique mais aussi au transport réfrigéré.
Entre-temps, une femme du nom de Nancy Johnson de Philadelphie dépose en 1843 le brevet de la sorbetière. Son fonctionnement et de nombreuses recettes de glaces, crèmes et autres desserts glacés sont expliqués dans « Le Livre de Glace » (écrit par Thomas Masters) dont nous vous proposons la traduction française de 1845. Rappelons que les ouvrages sur ce thème, celui de la glace sont d’une grande rareté. A vos cornets!
Tournons-nous cette semaine vers les lumières de la ville, et quelle ville: Paris ! Un Paris des années 1930, photographié par Brassaï et raconté par Paul Morand. Une belle mosaïque de ses habitants -du clochard à la danseuse de cabaret en passant par l’aristocrate et le couple amoureux- et lieux emblématiques pour obtenir au final un portrait esthétique et émouvant. Le tout souligné par le noir profond et mystérieux de l’héliogravure. Êtes-vous prêts pour découvrir un « Paris de Nuit » empreint de nostalgie?
Brassaï, photographe et touche-à-tout venu de l’Est
Né en Hongrie en 1899, Brassaï -de son vrai nom Gyula Halasz- choisit son pseudonyme en hommage à sa ville natale -Brasso-. En 1903, sa famille rejoint pour un an le père à Paris, alors professeur de littérature à la Sorbonne et amoureux éperdu de la capitale. Par la suite, Brassaï étudie les Beaux-Arts à Budapest, avant d’être enrôlé dans la cavalerie austro-hongroise pendant la Première Guerre Mondiale. Une fois son service terminé, il prend la plume et devient journaliste à Berlin, tout en y poursuivant des cours artistiques et devient ami avec Kandinsky. En 1924, il retourne vivre à Paris et apprend la langue française en lisant Proust. Il vit alors à Montparnasse et ne tarde pas à se lier avec Jacques Prévert, Henry Miller, Jean Genet ou Picasso, qu’il photographiera plus tard.
« Je n’ai plus peint pendant cinq à six ans, car la vie était trop passionnante et je l’ai vécue pleinement et ardemment.«
Recoiffant sa casquette de journaliste, il s’arme désormais d’un appareil photo et tombe en amour avec ce médium. Il publie son premier recueil (Paris de nuit) en 1932, qui rencontre un large succès commercial. Brassaï ne sera pas professeur de dessin comme il l’avait prévu mais photographe, influencé par André Kertész, mais aussi Georges de la Tour. Le clair-obscur est en effet omniprésent dans son oeuvre.
Surnommé par Henry Miller « l’Oeil de Paris », Brassaï fera également des clichés de mode (pour Christian Dior), mais aussi de graffiti bien avant que ce support soit considéré comme un art (couverture de Paroles, Jacques Prévert). Brassaï s’essaya par ailleurs à d’autres arts, tels que le cinéma (« Tant qu’il y aura des bêtes ») ou la littérature. Il est d’ailleurs nommé chevalier des Arts et des Lettres en 1974 puis de la Légion d’honneur deux ans plus tard.
Paul Morand, l’ambassadeur écrivain
Né en 1888 à Paris, Paul Morand est le fils d’un peintre haut-fonctionnaire et le neveu du directeur du cabinet du Président de la République. Le jeune Morand baigne donc dans les milieux de l’art parisien et de la haute-fonction publique. Nommé, à 24 ans, attaché de l’Ambassade de France à Londres puis dans toute l’Europe, il commence à mener une vie mondaine, qui le conduit à rencontrer Cocteau et Proust. Inspiré par ce dernier il s’essaie à la poésie. A 29 ans, il publie sa première nouvelle au Mercure de France. Romans, essais, nouvelles, chroniques et même portraits de villes (d’où sa collaboration avec Brassaï sur « Paris, de nuit »), il ne s’arrêtera plus d’écrire tout en poursuivant sa carrière d’ambassadeur.
Progressivement, il devient un auteur à la mode apprécié à la fois du grand public et des critiques. Il participe au bouillonnement culturel de l’entre-deux-guerres, se liant par exemple au peintre Pascin. Mais Morand va faire le mauvais choix politique en s’associant au gouvernement de Vichy : il devient en 1943 ambassadeur à Bucarest. La guerre terminée, il doit démissionner et s’exiler à Montreux, puis à Vevey (Suisse). Le temps aidant, son rôle en tant que collaborateur durant la guerre sera oublié et il sera élu à l’Académie française en 1968.
L’héliogravure et son rendu unique
Ce procédé d’impression découle directement de l’héliographie -invention révolutionnaire du français Nicéphore Niépce, ancêtre de la photographie. Il existe plusieurs types d’héliogravure, tel que la rotogravure utilisée aujourd’hui dans l’industrie graphique quand de très longs tirages sont demandés (à plusieurs millions d’exemplaires). En ce qui concerne « Paris, de nuit », il s’agit d’un procédé artisanal plus qualitatif, dont la singularité le destine aux tirages photographiques d’art.
Il s’agit d’un procédé d’impression en creux, à l’instar de la gravure au burin ou en taille-douce, et non en relief (gravure sur bois ou typographie) ou à plat (lithographie ou offset). La photographie est utilisée sous forme d’une diapositive additionnée d’une couche de gélatinephotosensible. Elle est ensuite tramée et appliquée sur une plaque de cuivre. L’ensemble est alors insolé puis soumis à la morsure d’un acide permettant de graver les parties sombres profondément et les parties claires de façon plus légère. La plaque est maintenant prête à recevoir l’encre et le papier. Une fois sous presse cylindrique, l’encre se dépose sur le papier « donnant des gris plus ou moins denses selon l’épaisseur de l’encre déposée ». La trame reste invisible et l’on obtient ainsi des noirs très profonds là où la couche d’encre est épaisse, alors qu’elle est très fine dans les parties claires. Voilà pourquoi le rendu des clichés de Brassaï obtenu sur héliogravure est aussi intense et unique!
Afin de visualiser plus facilement ce procédé, vous pouvez visionner cette vidéo sur le sujet!
Le 4 août prochain aura lieu la 22e Nuit du Livre à Bécherel. Marché du livre, expositions, spectacles et dédicaces sont prévus pour une soirée exceptionnelle ! Cette année, le thème donné est « Nuit d’encre« . Le polar est donc à l’honneur et les différentes animations vous feront (re)découvrir « les multiples facettes de la littérature policière ». Tous les amoureux du polar, du livre mais aussi tous les curieux sont attendus pour ce rendez-vous mythique de la Cité du Livre !
Programme de la Nuit d’encre
Le vendredi 4 août, le marché du livre prendra place à partir de midi et se terminera exceptionnellement à minuit.
Trois spectacles/animations se dérouleront tout au long de la journée dont celui des Docteurs polar, qui vous interrogeront sur la gravité de vos symptômes afin de vous prescrire le polar qu’il vous faut!
Un atelier d’écriture sur le thème de l’énigme.
De la musique avec en début de soirée une nouvelle de Denis Falgeul mise en musique, suivie par un peu de guinguette avec le Petit Bal de Poche.
Profitons de cet événement pour vous présenter un rayon phare de la pochothèque d’Abraxas-Libris: le rayon polar! Pour se faire plaisir à petit prix, retour sur des auteurs et des collections cultes.
Agatha Christie. Avec près de 70 romans, 160 nouvelles et 20 pièces de théâtre, elle est la romancière britannique la plus lue au monde!
Ses personnages cultes Hercule Poirot et Miss Marple ont été de nombreuses fois adaptés sur grand et petit écran. La Reine du Crime tient une place de choix dans nos étagères puisqu’environ 250 de ses oeuvres y résident (toutes éditions confondues).
Charles Exbrayat. Ici, l’humour se mêle au polar pour un résultat détonnant! Publiés dans la collection « Le Masque« , (re)découvrez Exbrayat et ses réparties truculentes.
Frédéric Dard. Et son indissociable commissaire San Antonio. Un autre monument de l’humour sauce policière. Vous ne tomberez pas en rade avec nos 270 exemplaires! Si vous êtes collectionneur, nous vous proposons les « Oeuvres complètes de San Antonio » en 26 volumes, comprenant les derniers volumes parus, difficiles à se procurer.
Leslie Charteris. Autre personnage culte de la littérature policière: Simon Templar dit Le Saint. Retrouvez à la pochothèque la Marque du Saint apposée sur de nombreux livres, synonyme d’autant d’aventures réjouissantes!
La pochothèque – littérature policière c’est aussi :
Quelques centaines d’autres polars répartis chez Rivages noir, Folio policier, Picquier, Librio, Carré noir, collection Oscar (Denoël) etc. Sans oublier les collections spécifiques: polar grivois avec la série Brigade Mondaine, le polar régional (Breizh Noir).
Enfin, les plus jeunes aussi ont droit à leur policier avec notamment les Cascade ou Castor Poche Policiers mais également les indispensables Bibliothèques Verte et Rose, avec les aventures d’Alice, du Club des 3, 5 ou 7 ou encore Fantômette!
Avis aux bibliophiles amateurs de littérature policière, nous vous invitons à découvrir les « Douze meilleurs romans policiers« , une anthologie de collection à ne pas rater!
Nous vous donnons donc rendez-vous vendredi jusqu’à minuit pour une nuit des plus noires! Située dans la même rue que la pochothèque, n’hésitez pas à explorer la boutique principale d’Abraxas, vous y trouverez entre autres:
Cette semaine, Abraxas-Libris souhaite partager avec vous plus qu’une oeuvre littéraire, mais un pan entier de notre oralité : « Le Cabinet des Fées »*. Cette série monumentale compte pas moins de 41 volumes et compile des centaines de contes que nous ont légués nos aïeux. Un homme est à l’origine de ce travail extraordinaire de collecte: le chevalier Charles-Joseph de Mayer. Résultat, les récits d’auteurs désormais classiques comme Charles Perrault ou Jean-Jacques Rousseau côtoient les contes d’illustres anonymes. Il était une fois…
Un extraordinaire travail de compilation !
L’auteur de cette initiative se nomme Charles-Joseph de Mayer et est né à Toulon en 1751. Ce chevalier a plusieurs cordes à son arc, dont les métiers d’éditeur et de polygraphe (un rédacteur généraliste de l’époque). Il participe de ce fait à plusieurs projets : en travaillant au Mercure de France mais aussi à la Bibliothèque universelle des romans du marquis de Paulmy (1775). Ce dernier a déjà entamé un travail semblable de collecte de contes de fées. C’est qui ce incite de Mayer à continuer la quête de son côté et à faire paraître le fruit de son travail entre 1785 et 1789 ; il s’intitulera « Collection choisie des contes de fées ou autres contes merveilleux » plus simplement appelée « Le Cabinet des Fées ». La quête du chevalier consiste à recueillir les contes populaires parvenus jusqu’à son siècle et ainsi les sauver de l’oubli. Attention, le compilateur ne se contente pas de consigner tous les contes auxquels il a accès. Il suit une ligne éditoriale en excluant notamment les contes jugés licencieux. De Mayer donne en effet beaucoup d’importance à l’aspect « éducatif » des contes. Il s’exprime ainsi dans sa préface :
« La morale mise en action, & présentée sous les traits de la fiction, est certainement l’idée la plus heureuse pour faire couler sans force & sans gêne les sentimens de la vertu dans un jeune cœur.«
Par ailleurs, les contes étrangers (orientaux principalement) sont bien représentés car source d’inspiration pour beaucoup d’auteurs français et également très populaires. Il n’y a donc pas de frontières géographiques dans le recueil et il en va de même en ce qui concerne le genre du récit. En effet, ce dernier ne se limite pas au conte de fées, il englobe de façon générale le merveilleux mais comprend aussi les récits non-empreints d’éléments magiques.
Quand Charles Perrault côtoie l’anonymat de la mémoire collective
Aux XVII et XVIIIe siècle, de nombreux auteurs -connus et moins connus, ont déjà écrit voire repris des contes de fées. Voici une liste non-exhaustive de quelques écrivains (ou traducteurs) et contes présents dans « Le Cabinet des Fées ».
Enfin, pour agrémenter ces milliers de pages, notre compilateur a fait appel à M. Marillier, illustrateur de son état et au maître graveur Nicolas Delaunay. Chaque volume est donc accompagné de trois gravures -gravures dont vous pouvez voir un extrait dans le diaporama ci-dessous.
Le travail du Chevalier de Mayer fait écho à un projet cousin d’Outre-Rhin autrement plus célèbre: celui des frères Grimm qui débuteront leur entreprise vingt ans plus tard. Il s’agit là de la même quête : celle de collecter les contes populaires de leur langue natale afin de sauvegarder leur souvenir et leurs enseignements pour les générations futures.
*Il manque un tome à notre édition qui compte donc 40 volumes.
4 Jan 2018
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Pour saluer Charles Baudelaire
et Charles Asselineau
Récit
par
François Asselinier
Pour éditer notre premier livre il nous fallait une occasion spéciale, François Asselinier nous l’a offerte et nous sommes très heureux et très fiers de vous présenter son dernier livre : Pour saluer Charles Baudelaire (et Charles Asselineau), à l’occasion du 150e anniversaire de la mort du poète.
L’auteur, écrivain et bibliophile, n’en est pas à son premier coup. Nous lui devons – sous un autre nom – deux très belles préfaces, l’une au Spleen de Paris et l’autre aux Fleurs du Mal, réédités par ses soins et imprimés à l’Imprimerie alençonnaise, successeur de Poulet-Malassis. Nous lui devons aussi un roman, Les Pays chimériques, tout imprégné de Baudelaire.
De la bibliophilie donc, extrêmement bien documentée, mais également un emballement pour la littérature, la langue et une tendresse jamais démentie pour son auteur de prédilection, Charles Baudelaire dont il nous semble entendre la voix tant François Asselinier est empli de sa vie et de ses œuvres, empli au point de rêver ce que personne n’a encore osé imaginer…
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Se sont-ils rencontrés, Baudelaire qui courait tous les hommes de lettres américains de passage à Paris, espérant recueillir la moindre bribe d’information concernant Edgar Allan Poe, et Herman Melville en voyage de repos et d’agrément, reprenant son souffle juste avant de s’immerger dans son chef-d’oeuvre Moby-Dick ? En 1849, fin novembre – début décembre, avec certitude les deux étaient là, à Paris, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Se sont-ils croisés ? causé ? Et que se sont-ils dit ? Baudelaire a-t-il permis à Melville d’accoucher de Moby-Dick tel que nous le connaissons ? Melville a-t-il suggéré à Baudelaire la forme définitive que celui-ci finira par donner à ses Fleurs du Mal ? De cette rencontre possible, probable même, rêvée en tout cas, François Asselinier à trouvé un témoin, un témoin indirect mais un témoin : Charles Asselineau, le grand ami de Baudelaire, son premier biographe, le maître d’oeuvre de la publication des œuvres complètes du poète après son décès.
Le titre inscrit le livre dans une lignée : celle qui naît avec Jean Giono et son Pour saluer Melville bien sûr, et se poursuit avec Michel Le Bris et son Pour saluer Stevenson – même si Stevenson ne tient pas autant de place que Melville, loin s’en faut, dans le récit de François Asselinier.
A l’occasion du 150e anniversaire de la mort de Charles Baudelaire – le 31 août 1867 – , il a paru légitime de vouloir une nouvelle fois lui rendre hommage et, en passant, rendre également hommage à son fidèle et dévoué ami, ami aujourd’hui bien oublié.
Extrait : « Vous doutez n’est-ce pas ? cher ami… Vous doutez franchement de ma rencontre, de mon gam avec Melville… Vous pensez que, peut-être, j’ai inventé toute cette histoire… Que pendant des années je vous ai raconté des garnousettes comme disent les Belges, pour me moquer de vous, me payer gentiment votre tête, me jouer de votre crédulité… Ne dites pas non ! Je sais que vous doutez ! Vos yeux me le disent assez, et depuis assez longtemps… Eh bien allez-y ! Ouvrez ma malle, vous verrez… Allez-y !… Ouvrez, sacré saint Ciboire de sainte Maquerelle ! Ouvrez crénom !… – J’ouvre – Prenez-le, le premier livre, tout à droite, prenez-le… – Je le prends. Un gros volume, superbement relié, plein maroquin janséniste, au dos ces cinq nerfs très fins sont le travail, c’est certain, de Lortic, Lortic forcément, son relieur… Les initiales C.B. au bas du dos, en haut Moby-Dick, Herman Melville au-dessous, rien d’autre, aucune fioriture.
– Ouvrez le… – Je l’ouvre, et je tombe sur cet envoi, pleine page :
Arrowhead, january 1852
To Charles Beaudelaire
the poet, the whaler,
in recollection of a good gam, a « bon causerie »
in the middle of the ocean, in Paris,
from another whaler
Herman Melville
How many barrels by now ?
– sperm whale of course.
J’en reste bouche bée… »
Il a été tiré de cet ouvrage 550 exemplaires répartis comme suit :
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