Quoi de plus plaisant pour l’amateur de bédé que d’ouvrir un album et d’y retrouver, au-dessus de son prénom manuscrit, un dessin original ? Réalisé par l’auteur, il confère une valeur singulière à l’ouvrage ainsi orné. Une valeur à la fois affective et pécuniaire.
Fans
Vous n’avez pas peur de faire la queue des heures durant pour un dessin de votre illustrateur favori ? Munis d’un casse-croûte vous assiégez le stand d’un éditeur, posé sur un siège pliant ? Oui ? Alors vous êtes un authentique chasseur de dédicaces! Mais seriez-vous prêts à vous battre pour ce même dessin ? Peut-être pas… Pourtant, cela arrive parfois sur les plus grands salons et pour les auteurs les plus renommés. « Le fan déçu n’est pas toujours facile à gérer », expliquait il y a quelques années le responsable d’un stand à Angoulême.
Entre promotion et création, l’acte de dédicacer un album à un lecteur, en ajoutant une illustration originale à l’identité du fan, fait couler beaucoup d’encre.
Un véritable business
Pour certains, la revente d’un album dédicacé est devenue assez lucrative pour en faire une activité à part entière. En effet, mettre sur un site de vente en ligne un ouvrage fraîchement signé peut rapporter beaucoup au « lecteur ». Qui n’est plus un fan passant un moment privilégié avec son illustrateur favori mais un spéculateur profitant du travail d’autrui.
Lors d’un salon, il n’est en effet pas rare qu’un dessinateur passe une journée à dédicacer sans pour autant toucher un centime pour ce « bonus » d’encre.
Cette pratique de revente soulève assez de questions pour que des auteurs, dégoûtés, cessent de soulever leur crayon lors des festivals. Sur certains stands de salons, on a institué le tirage au sort de tickets pour obtenir ce moment précieux avec l’illustrateur. Ce qui a conduit à d’autres dérives, comme la revente dudit ticket gagnant !
Faut-il rémunérer les auteurs présents sur les salons et les festivals ? Doivent-ils exiger de leurs acheteurs un supplément pour la réalisation d’une dédicace ? Éditeurs, auteurs, organisateurs… les avis divergent et le débat n’est pas clos. Il ne le sera sans doute jamais.Aux grands salons certains amateurs préfèrent les séances en librairie. Ces lieux plus intimistes permettent souvent de passer un moment complice avec le dessinateur.
Que vous soyez chasseur d’autographes, de dédicaces ou de simples amateurs de dessins originaux, les albums que nous vous proposons, dédicacés avant cette ère de spéculation, ont tous ce petit quelque chose en plus qui ouvre le cadre de l’ouvrage à d’autres univers… parfois plus coquins !
Sources : Le Parisien libéré, France Info, RTBF, Wikipedia, Le Monde, lambiek.net
Lorsqu’on prononce les mots « Tintin en noir et blanc », le grand public pense immanquablement à « Tintin au Pays des Soviets » paru en 1930. Et pourtant, entre 1931 et 1941, ce ne sont pas moins de huit albums de Tintin qu’Hergé a fait éditer en format noir et blanc : « Tintin au Congo » (1931), « Tintin en Amérique » (1932), « Les Cigares du Pharaon » (1934), « Le Lotus Bleu » (1936), « L’Oreille Cassée » (1937), « L’Ile Noire » (1938), « Le Sceptre d’Ottokar » (1939), et enfin « Le Crabe aux Pinces d’Or » (1941), épisode fameux entre tous, puisqu’il marque la première apparition du Capitaine Haddock dans l’univers de Tintin.
En dehors du cercle des collectionneurs chevronnés, d’aucuns pourraient se questionner quant à l’intérêt de ces albums (étant donné que ceux-ci ont depuis été réédités en couleur). Ce qui en constitue l’attrait principal, c’est que les dessins d’Hergé ne sont pas tout à fait les mêmes que dans les rééditions ultérieures. Ainsi, dans l’édition de 1938 de « L’Ile Noire », les inénarrables jumeaux policiers Dupond et Dupont arborent des visages aux expressions martiales, pour ne pas dire belliqueuses, beaucoup plus prononcées, ce qui agrémente le récit d’un suspense supplémentaire. De même, le noir et blanc ajoute à l’ensemble de l’histoire une indéniable tension dramatique, qui est plus atténuée dans l’édition en couleur.
En dehors même de la superbe patine des pages et de l’évidente beauté plastique de ces albums, la rareté extrême de ces éditions constitue à elle seule une qualité primordiale pour tout collectionneur de Tintin qui se respecte ! D’autant plus que chaque album est agrémenté de quatre pages en couleur, où figurent plusieurs scènes-clés du récit (par exemple, le périple en avion de Dupond et Dupont dans « L’Ile Noire »), isolées de manière splendide, ce qui renforce l’aspect « culte » de ces éditions.
La Librairie Abraxas-Libris propose, outre un triptyque « collector » en noir et blanc ( »Le Sceptre d’Ottokar/ »Tintin en Amérique »/ »Le Crabe aux Pinces d’Or »), un coffret regroupant en petit format l’intégralité des éditions originales de Tintin. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une pièce maîtresse dans l’édition des œuvres d’Hergé, qui ravira aussi bien les collectionneurs aguerris que les néophytes émerveillés (« Tintin au Congo » mis à part, pour des raisons évidentes – Hergé s’est heureusement rattrapé ensuite avec le discours humaniste de « Coke en Stock« ). Grâce à cette magnifique entreprise de réédition, la magie de Tintin traverse, intacte et sans cesse renouvelée, les décennies pour se décliner dans tous les formats (dont le plus récent est une adaptation filmique des plus soignées par le grand Spielberg).
Difficile de ne pas tomber dans les lieux communs en faisant le bilan sur l’année passée. Que le temps s’est vite enfui, que de pages se sont tournées… Votre librairie s’ancre dans le temps pour que vous puissiez vous raccrocher à un objet, une pensée intemporels: le livre. Insensibles aux modes, nos rayons s’arrangent au gré des livres cherchant asile le temps de trouver un nouveau foyer. Pour ceux qui n’ont pas la possibilité de venir nous voir, voici une petite visite guidée de nos rayons pour Noël, qui nous l’espérons donneront aussi envie à ceux qui le peuvent, de venir flâner en boutique !
Pour commencer, quittons nos sentiers d’hiver pour l’Asie! Cuisine, sociologie, romans et même Bollywood, nous vous proposons une immersion culturelle des plus dépaysantes.
Retrouvez notre sélection de livres sur le pays de Gandhi en rayon bien sûr, mais aussi en ligne:
Retour aux livres avec des ouvrages de collection et un peu de Bande-dessinée.
-Nous avons eu il y a quelques temps un arrivage de 500 exemplaires de la collection Pléiade, il en reste encore, mais ces classiques partent vite! Parfait pour un cadeau de dernière minute…
-Notre vitrine de bandes-dessinée, qui plaira aux petits comme aux plus grands!
La visite de Noël est maintenant terminée. N’hésitez pas à venir par vous-même explorer nos nombreux rayonnages. Sans oublier la pochothèque, située à quelques mètres de la boutique principale. Nous espérons vous avoir donné envie de vous plonger dans les livres, à Bécherel et quelques idées de cadeaux pour votre entourage ou vous-même!
L’équipe d’Abraxas-Libris vous renouvelle tous ses voeux pour Noël et la Nouvelle Année et vous dis à bientôt!
Rappel des jours de fermeture pour les fêtes: les dimanche 24, lundi 25 décembre 2017 et le lundi 1er janvier 2018.
Nous continuons notre tour d’horizon de l’univers de la bande dessinée, avec cette semaine un point sur les tirages de tête. Si vous êtes collectionneur, vous en possédez peut-être dans vos vitrines. Il est aussi possible que vous n’ayez jamais entendu parler de ce terme de bibliophilie. Dans les deux cas, nous vous en disons plus sur ces parutions à part dans le monde de la BD !
Tirage de tête et tirage de luxe
En bande dessinée, il existe de nombreuses possibilités de commencer et/ou d’étoffer une collection et notamment grâce aux pièces d’exception que représentent les tirages de tête. Ces derniers sont aujourd’hui des versions enrichies d’albums déjà parus (dans la plupart des cas). Une qualité d’impression supérieure, un format plus grand… en plus d’une présentation plus luxueuse, le tirage de tête (TT) est souvent signé par le ou les auteur(s) et comprend quelquefois des bonus (figurine en carton, ex-libris* ou marque-page par exemple). Leurs tirages se situent en général entre 50 et 1000 exemplaires.
A l’origine, lorsque l’impression des bandes dessinées se faisait encore « artisanalement« , les tirages de tête avaient une autre signification. En effet, les premières impressions étaient réalisées sur du papier de meilleure qualité, car les plaques d’encrage encore neuves permettaient une impression optimale. Les tirages de tête étaient donc issus du début de processus et équivalaient à l’édition originale, souvent signée par l’auteur. Leur nombre limité, la beauté du papier et la netteté des caractères en faisaient déjà des tirages prisés des bibliophiles.
Aujourd’hui, plusieurs « tirages de luxe » existent, allant du tirage limité (moins limité que le TT) au tirage de libraire. Ils peuvent (re)paraître à diverses occasions comme une date anniversaire, la sortie d’une intégrale, etc. Les tirages de libraire ou d’éditeur sont plus souvent appelés « Hors Commerce » et sont réservés à l’auteur et à ses proches. Ces exemplaires, que l’ont retrouve parfois en circulation sont d’autant plus prisés qu’ils sont rares !
Les tirages de tête à dénicher à Abraxas-Libris
Outre sa rareté, les TT a un autre intérêt. Ceux qui perpétuent l’esprit des tirages de tête des débuts offrent à l’amateur de BD une véritable plongée dans les coulisses de la publication. On parle là des TT dont le grand format se rapproche de la taille des planches originales, parfois même encore en noir et blanc ou sans cases, permettant de découvrir des détails parfois invisibles en format grand public. Certains TT comme ceux du titre « Le Scorpion » sont d’ailleurs reconnus pour leur qualité exceptionnelle et leurs à-côtés qui proposent une immersion inédite dans l’univers de la série. Rien à voir donc avec certains tirages de luxe qui se contentent de changer de couverture et d’ajouter quelques croquis inédits.
Voici la liste des tirages de tête et de luxe que nous vous proposons chez Abraxas-Libris, si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à venir les voir dans les vitrines de notre boutique !
Les amateurs de bande dessinée sont à l’honneur cette semaine chez Abraxas-Libris ! Retour sur l’histoire de la Collection du Lombard, des publications qui sont entrées dans les annales de la bande dessinée. Replongeons-nous avec délice dans les exploits de Michel Vaillant, les aventures de Dan Cooper, de Pom et Teddy ou encore de Lefranc…
Dargaud-Lombard, une amitié franco-belge
C’est en 1936 que Georges Dargaud fonde sa maison d’édition. Bien que publiant principalement dans le domaine de la presse familiale, Dargaud cherche aussi à explorer le secteur de la bande dessinée. Il lance son premier périodique BD en 1943 (« Allo les jeunes »), suivi 3 ans plus tard par « Bob et Bobette ». C’est durant cette même année que les Éditions du Lombard voient le jour du côté de nos voisins belges. Son but premier étant d’assurer la diffusion du « Journal Tintin ». Cet hebdomadaire créé à l’initiative de Raymond Leblanc, fondateur des Éditions du Lombard, réunit des talents de renom tels que E. J. Jacobs (« Blake et Mortimer »), Jacques Laudy (« Hassan et Kaddour »), Paul Cuvelier (« Corentin ») et bien sûr Hergé (« Tintin »).
Au lendemain de la seconde guerre mondiale, Georges Dargaud décide de lancer l’édition française du « Journal Tintin », suite à sa rencontre cruciale avec Raymond Leblanc. En 1955, Dargaud approfondit l’idée en décidant de publier les albums issus du journal. C’est ainsi que que la collection « Une histoire du journal Tintin » prend vie et fait exister ses héros indépendamment. En 1986 et 1989, Lombard et Dargaud rejoignent le groupe Média-Participation, chaque maison gardant une ligne éditoriale indépendante.
Le Lombard, une collection culte
Que ce soit dans son édition belge avec Le Lombard ou française avec Dargaud, la collection du Lombard reste une référence dans le monde de la bande dessinée. Les collectionneurs ne manquent pas de prêter attention à certains détails a priori sans importance pour les profanes : toile au dos rouge, quatrième de couverture à damiers bleus ou verts ou dite « à la peau d’ours », présence du timbre Tintin en dernière page ou encore le dernier titre marqué au 4e plat… La qualité d’impression de l’époque n’a par ailleurs rien à voir avec celle d’aujourd’hui. En effet, les couleurs, plus intenses et contrastées accrochent l’œil pour un rendu plus authentique, moins lisse que nos publications modernes. Autant de détails qui donnent des indices sur la rareté d’un ouvrage, la preuve qu’il s’agit bien d’une édition originale, sa particularité et sa valeur.
Voici la liste des ouvrages de bande dessinée -pour la plupart en édition originale française ou belge, proposée par notre librairie. Nous vous invitons à cliquer sur le titre pour accéder à de plus amples informations.
Depuis, les éditions Dargaud ont largement participé à rendre la bande dessinée populaire. Quelques auteurs cultes qu’elles ont publié : Uderzo et Goscinny, Enki Bilal, Gotlib, Bretécher, Druillet, Fred, Greg, Cabu, pour n’en citer que quelques uns ! Quant aux éditions originales dont nous vous avons parlé aujourd’hui, elles sont idéales pour se lancer dans une nouvelle collection de BD. En effet, comparativement à des publications très prisées en éditions originales du type Dupuis (comme les « Spirou » ou « Gaston Lagaffe »), elles restent très abordables. Vous cherchiez un cadeau de Noël ?
Zoom cette semaine sur une interprétation décalée de la Seconde Guerre Mondiale. Celle de Victor Dancette et surtout d’Edmond-François Calvo, qui réunissent leurs talents sous la forme d’une bande-dessinée à l’influence cartoon et Disney. Leur projet se nomme « La bête est morte ! La guerre mondiale chez les animaux » et comprend deux fascicules.
Nous vous proposons en librairie leur édition originale !
Une satire animalière sanglante
Sous ses airs de cartoon destiné aux enfants, « La bête est morte ! » n’en est pas moins une satire violente de la seconde guerre mondiale. Le dessin de Calvo n’a rien d’édulcoré et n’épargne pas les enfants de certaines visions d’horreur, à l’instar du dessin de la gare de Bécon-les-Bruyères qui reproduit avec un réalisme cru les atrocités de la guerre. Bien que patriotes, à l’image de leur public, les auteurs restent lucides sur les origines de la guerre ainsi que sur les erreurs commises par la France, comme le contournement de la « Ligne Livarot » (Maginot) par les forces allemandes. Les références historiques et culturelles ne manquent pas. On pense notamment à la libération de Paris, représentée par un hommage au tableau « La liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix.
Dancette et Calvo utilisent leur propre dénomination pour personnifier leurs protagonistes à plumes et à poils. Ainsi les allemands sont les loups, avec à leur tête « le Grand Loup, toujours en fureur » secondé par « le Cochon Décoré » (Hermann Göring). Dans le camp des Alliés nous retrouvons : les américains représentés par les bisons , les belges par les lionceaux, les britanniques par les dogs et les français pas les lapins, grenouilles, écureuils et cigognes. La « bête » présente dans les titres, « déchaînée », puis « terrassée » étant bien évidemment une allégorie du nazisme.
Calvo, digne représentant de « l’école française »
Edmond-François Calvo est né en 1892 dans la Seine-Maritime de parents commerçants. Il s’essaye à plusieurs métiers, d’artisan du sabot à aubergiste avant de passer définitivement au dessin, mais seulement en 1938. De 1919 à 1921, Calvo fait ses armes au « Canard Enchainé » en tant que caricaturiste. En 1938 il collabore avec les publications Offenstadt en illustrant notamment les revues jeunesse « Fillette« , « L’épatant » et « Junior« .
C’est en illustrant « La bête est morte ! » en 1944 et 1945 que Calvo entre dans la postérité. Le succès est immédiat et tel que Walt Disney le contacte pour lui proposer de travailler dans ses studios. Calvo refuse et se plonge dans différents projets personnels : « Rosalie« , le « Cricri journal » ou encore « Moustache et Trotinette ». A l’image d’autres dessinateurs pour enfants de sa génération (Marijac, Auguste Liquois, Jean Trubert, Le Rallic et Roger Lécureux), Calvo serait probablement tombé dans l’oubli sans cet ouvrage phare. Ces dignes représentants de l’école française seront en effet éclipsés peu de temps après par l’essor de l’école belge (années 1950). Pour l’anecdote, notre incontournable dessinateur et scénariste de bande dessinée Albert Uderzo rendait souvent visite à Calvo, en qui il disait reconnaître son maître.
Nous vous proposons donc de (re)découvrir cette BD incontournable de notre Histoire. Les amateurs du genre connaissent peut-être le « Maus« * de l’américain Art Spiegleman, qui dans les années 1972 et 80 transpose le génocide juif dans un univers animalier. A noter que son vénérable ancêtre « La bête est morte ! » est la première bande dessinée à mentionner l’existence de la Shoah. Une édition originale assez rare dans cet état de conservation et qui n’a rien perdu de son mordant.
Le célébrissime et adulé Bob Morane est né de l’imagination fertile de l’auteur belge Henri Vernes en 1953, pour la collection de poche « Marabout Junior » publiée par l’éditeur André Gérard. Ce justicier aventurier éternellement âgé de trente-trois ans, orphelin aux yeux gris, ex-pilote de chasse multi-décoré, ingénieur polyglotte et expert en arts martiaux, reporter amateur d’armes et de voitures, est le héros de plus de deux cents dix romans et quatre-vingt bandes dessinées.
Depuis le premier roman, La vallée infernale, ses aventures se déclinent en plusieurs cycles dont voici les principaux : Le Cycle d’Ananké (6 volumes), le cycle de l’Ombre jaune (38 volumes), le cycle Miss Ylang-Ylang (13 romans), le cycle du Tigre (6 romans), le cycle du Docteur Xhatan (5 romans), le cycle du crapaud (4 romans).
Parcourant le monde dans le but de résoudre quantités d’énigmes et de défier des dictateurs, au cœur des jungles des cinq continents ou dans des univers parallèles, Bob Morane court au devant d’aventures totalement rocambolesques, se frottant à des ennemis redoutables et souvent puissants : Monsieur Ming (dit l’Ombre Jaune), son ennemi juré, Miss Ylang-Ylang, le docteur Xhatan, Jules Laborde alias Le Tigre, les Crapauds…
Après les Editions Marabout, qui publient pas moins de 81 romans, les aventures de Bob Morane sont éditées par la Librairie des Champs Elysées, de 1978 à 1981. On trouve 34 titres dont 11 inédits essentiellement consacrés à la continuité des cycles Ananké, l’Ombre Jaune et Le Tigre. Il s’agit d’une édition intéressante pour les collectionneurs, dont nous avons quelques titres à la vente. De 1988 à 1991, les Editions Fleuve Noir prennent le relais. La collection comporte 46 numéros dont 8 inédits.
Successivement illustrées par Pierre Joubert, Henri Lievens, William Vance, Patrice Sanahujas, René Foller, Franck Leclerq…, les couvertures annoncent la couleur et attirent l’oeil du public jeunesse, initialement visé par les Editions Marabout : elles promettent de l’aventure, du dépaysement, de l’action. Couplées aux titres percutants de Henri Vernes, elles participent à l’immense succès de cette inépuisable série.
Dès 1959, l’aventurier est aussi le héros de bandes dessinées publiées chez Lefrancq puis chez Dargaud – Lombard, d’abord illustrées par Dino Attanasio, puis par Forton et Vance. Nous possédons quelques numéros en librairie, à voir ici.
A découvrir en librairie, une vingtaine d’exemplaires des Aventures de Pif le chien, animal à l’allure anthropomorphe issu de la classe populaire, né du crayon de José Cabrero Arnal. Pif apparaît pour la première fois le 28 mars 1948 dans le quotidien l’Humanité, puis dans son supplément hebdomadaire l’Humanité Dimanche.
Publiées à partir de décembre 1952 dans Vaillant le journal le plus captivant, par une maison d’éditions affichant ses affinités avec le Parti Communiste Français, les Aventures de Pif le chien deviennent des histoires comiques et bon enfant destinées à un public jeunesse et ne servent plus vraiment de prétexte à la dénonciation des injustices sociales de l’époque. Pif devient rapidement l’un des héros les plus célèbres de la bande dessinée.
Malgré le tracé précis du personnage, un peu figé dans des cases assez vides, l’aspect arrondi des formes a souvent généré sa comparaison avec les dessins de Walt Disney et leur univers empreint de gaieté. Les aventures de Doudou, l’enfant de la maisonnée, de Pif le chien et de son ennemi le chat bagarreur Hercule, offrent des combinaisons infinies pour alimenter l’histoire : les alliances se font et de défont entre ces trois personnages dans le but d’éviter les punitions de Tonton et Tata, le précepteur et son épouse tyrannique. C’est ce jeu d’alliances sans cesse renouvelé qui engendre la farce, provoquant le sourire du lecteur.
Mais Pif le chien ne se contente pas de son rang de vedette dans les périodiques qui l’ont vu naître. Il est aussi, à partir de 1950, le héros de magazines portant son nom, en particulier Les Aventures de Pif le chien dont nous vous proposons une vingtaine d’exemplaires.
Les superbes couvertures en couleurs signées par Arnal témoignent de l’incontestable talent du dessinateur catalan. De 1950 à 1953 (12 numéros), puis de 1954 à 1957 (16 numéros), et enfin de 1958 à 1967 (112 numéros), ce périodique propose principalement des strips publiés sans le quotidien l’Humanité.
Nos exemplaires sont en très bel état et sont proposés depuis cette semaine en vitrine dans notre librairie. N’hésitez pas à venir les consulter !
C’est peu de dire que les tirages (impressions) des bandes dessinées anciennes n’ont rien à voir avec les tirages récents. Tout le monde sait que les aventures de Tintin commencèrent en noir et blanc, que certaines planches furent modifiées à travers le temps. Les couleurs, les cartons, les dos, tout a changé, et le charme de l’impression ancienne s’en est allé. C’est le cas également pour Alix, dont nous présentons ici le premier album en édition originale : Alix l’intrépide. Après une édition en noir et blanc et en couleurs dans le journal tintin en 1948, la première aventure sort en album en 1956. Parmi nos dernières trouvailles on pourra redécouvrir les aventures de Chick Bill en Arizona. Dans les années 50 émerge également un des auteurs phares de l’écurie Spirou avec les aventures de Johan et Pirlouit, j’ai nommé PEYO. Nous attirons également votre attention sur ce rare album « Chlorophylle et les conspirateurs« . C’est à cette période que l’album devient populaire et rentre chez monsieur tout le monde, il n’en reste pas moins que les tirages restent faibles et que la fragilité de ces ouvrages en font des objets de collection. Des objets plein de nostalgie ! (Nos bandes dessinées en 1950 – 1960 c’est ICI)
13 Oct 2023
0 CommentsDe l’or en bulles
Quoi de plus plaisant pour l’amateur de bédé que d’ouvrir un album et d’y retrouver, au-dessus de son prénom manuscrit, un dessin original ? Réalisé par l’auteur, il confère une valeur singulière à l’ouvrage ainsi orné. Une valeur à la fois affective et pécuniaire.
Fans
Vous n’avez pas peur de faire la queue des heures durant pour un dessin de votre illustrateur favori ? Munis d’un casse-croûte vous assiégez le stand d’un éditeur, posé sur un siège pliant ? Oui ? Alors vous êtes un authentique chasseur de dédicaces! Mais seriez-vous prêts à vous battre pour ce même dessin ? Peut-être pas… Pourtant, cela arrive parfois sur les plus grands salons et pour les auteurs les plus renommés. « Le fan déçu n’est pas toujours facile à gérer », expliquait il y a quelques années le responsable d’un stand à Angoulême.
Entre promotion et création, l’acte de dédicacer un album à un lecteur, en ajoutant une illustration originale à l’identité du fan, fait couler beaucoup d’encre.
Un véritable business
Pour certains, la revente d’un album dédicacé est devenue assez lucrative pour en faire une activité à part entière. En effet, mettre sur un site de vente en ligne un ouvrage fraîchement signé peut rapporter beaucoup au « lecteur ». Qui n’est plus un fan passant un moment privilégié avec son illustrateur favori mais un spéculateur profitant du travail d’autrui.
Lors d’un salon, il n’est en effet pas rare qu’un dessinateur passe une journée à dédicacer sans pour autant toucher un centime pour ce « bonus » d’encre.
Cette pratique de revente soulève assez de questions pour que des auteurs, dégoûtés, cessent de soulever leur crayon lors des festivals. Sur certains stands de salons, on a institué le tirage au sort de tickets pour obtenir ce moment précieux avec l’illustrateur. Ce qui a conduit à d’autres dérives, comme la revente dudit ticket gagnant !
Faut-il rémunérer les auteurs présents sur les salons et les festivals ? Doivent-ils exiger de leurs acheteurs un supplément pour la réalisation d’une dédicace ? Éditeurs, auteurs, organisateurs… les avis divergent et le débat n’est pas clos. Il ne le sera sans doute jamais.Aux grands salons certains amateurs préfèrent les séances en librairie. Ces lieux plus intimistes permettent souvent de passer un moment complice avec le dessinateur.
Que vous soyez chasseur d’autographes, de dédicaces ou de simples amateurs de dessins originaux, les albums que nous vous proposons, dédicacés avant cette ère de spéculation, ont tous ce petit quelque chose en plus qui ouvre le cadre de l’ouvrage à d’autres univers… parfois plus coquins !
Sources : Le Parisien libéré, France Info, RTBF, Wikipedia, Le Monde, lambiek.net