4 Déc 2015
0 CommentsModes et Manières d’aujourd’hui, 1922 : Fernand Siméon
Ce ne sera qu’en 1922, que la septième et dernière chemise de la série « Modes et Manières d’aujourd’hui » paraîtra. Elle sera réalisée par Paul Valéry et Fernand Siméon.
Le tirage de cette chemise est sur le même mode que celui de la chemise précédente : si les 12 premiers exemplaires sont toujours sur papier Japon des Manufactures de Shidzuoka, réimposé, dédicacé, et proposant, chacun, un original du dessin ayant servi à l’une des 12 planches de la chemise, ainsi qu’une suite en deux tons, les exemplaires suivants ne sont plus sur papier Japon. Ils sont tirés sur Papier Vélin de Cuve. Tout d’abord, 17 exemplaires sont proposés dédicacés, avec des remarques originales. Et enfin, 271 exemplaires complètent le tirage.
Les planches de cette sixième publication sont donc de Fernand Siméon :
- Planche 1 : La Jeune Mère
- Planche 2 : Piano et chant
- Planche 3 : Danse
- Planche 4 : Amazone
- Planche 5 : Aux Courses
- Planche 6 : La Chasseresse
- Planche 7 : L’Homme volant
- Planche 8 : Intérieur
- Planche 9 : La Parure
- Planche 10 : L’Attentat
- Planche 11 : Bric-à-brac
- Planche 12 : L’Écran
Paul Valéry (1871-1945), écrivain, poète et philosophe français, fait partie du panthéon des auteurs du XXe siècle. Bien qu’ayant commencé des études de droit, après une école dominicaine où ses parents l’avaient inscrite, il commence à écrire et à publier, à partir de 1889. Sa poésie d’alors est fortement inscrite dans la mouvance symboliste, et l’amène à côtoyer Pierre Louÿs, André Gide et surtout Stéphane Mallarmé. C’est en 1892 qu’il va commencer, selon ses propres dires, à s’éveiller à sa réelle « vie de l’esprit ». Il se consacre alors totalement à l’écriture, philosophique tout autant que fictionnelle ou poétique. Toujours fidèle à la vision poétique mallarméenne, il privilégie la maîtrise formelle, et place le sens en second plan, prétextant que « [ses] vers ont le sens qu’on leur prête ». Il se verra reconnu et comblé d’honneurs après la Première Guerre Mondiale. Il devient membre de l’Académie Française en 1925, où il prend la place d’Anatole France (qu’il parvient à ne pas citer une seule fois dans son discours de réception, en représaille de la position d’Anatole France contre la poésie de Stéphane Mallarmé), premier dépositaire d’une chaire de poétique au Collège de France en 1937… Durant toutes ces années, et les années qui suivent, sa curiosité intellectuelle le mène également dans les parages de la nouvelle physique, et il côtoie des scientifiques et philosophes comme Raymond Poincaré, Louis de Broglie, Henri Bergson ou Albert Einstein. Refusant de collaborer lors de l’Occupation, et allant même jusqu’à prononcer l’éloge funèbre d’Henri Bergson (dénigré par Vichy car d’origine juive), il est démit de ses nombreuses fonctions par le gouvernement. Membre du Front National de la Résistance, il mourra quelques semaines à peine après la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Fernand Siméon (1884-1928) est un peintre, illustrateur et graveur français. Élève de l’École des arts décoratifs, il y apprend et perfectionne son art de la peinture et surtout de l’eau-forte. C’est Auguste Lepère qui l’initie à la gravure sur bois. Il participera à de nombreux projets de cette époque, amenant surtout son style typique et sa maîtrise artistique dans le monde du livre, mais également dans celui des tapisseries, pour les Manufactures d’Aubusson.
9 Avr 2016
0 CommentsModes et Manières d’aujourd’hui : les plaques d’impressions !
Comme vous le savez maintenant, notamment grâce à nos différents articles sur ce blog, la série de publications « Modes et manières d’aujourd’hui » représente le meilleur de la mode du début du XXe siècle, par les artistes l’ayant faite, au plus haut de leur art.
Nous vous proposons aujourd’hui des éléments de l’histoire intime de cette publication, à savoir certaines plaques ayant servi à imprimer certaines des compositions des deux premières chemises (celle de Georges Lepape en 1912 et celle de Charles Martin en 1913).
Pour la chemise de 1912, réalisée par Georges Lepape, nous proposons 5 plaques de zinc (4 avec deux illustrations, et 1 avec une seule), ce qui permis à Pierre Corrard de faire imprimer 9 (sur les 12) compositions qui forment cet album. Ce sont les planches I (La Toilette), II (L’Entr’acte), III (Les papillons), IV (La Balançoire), V (Les Coussins), VI (Le Verger), VII (Le Festin), VIII (Les Hermines) et XII (Travesti) dont on peut apercevoir comme une genèse.
La deuxième série de plaques, pour la chemise de Charles Martin en 1913, en compte 3 (deux double et une simple), et offre comme le miroir renversé de 5 compositions, les planches II (La Neige), VIII (Les Lucioles), IX (La Passerelle), X (L’Orage) et XI (Les Cerises).
Il est toujours extrêmement émouvant, pour un amoureux des livres, et des beaux livres, de tenir entre les mains des éléments qui permirent à ces magnifiques compositions de prendre vie…
Ces deux séries de plaques seront présentes sur notre stand (le F18) au salon du Grand Palais, à Paris, du 21 au 24 avril.