Vincent Monteil et Théodore Monod, ex-dono.

En 1966 Vincent Monteil, Centurion qui émancipe, offre ses mémoires intitulées « Soldat de Fortune », imprimées chez Grasset, à Olga et Théodore Monod. De Jérusalem à Dakar en passant par Séoul et Hanoï ce soldat de fortune va oeuvrer pour la décolonisation.

Envoi de Vincent Montes à Olga et Theodore Monod

Envoi de Vincent Montes à Olga et Theodore Monod

Monteil et Monod se connaissent, il partage la même croyance en l’Homme. Citons le très bon article de Jean Moncelon sur son site dédié aux pèlerins d’Orient. « En 1963, Théodore Monod est élu à l’Académie des Sciences. Cette nomination le pousse à demander un successeur à la tête de l’IFAN. Ce sera Vincent Monteil qui était directeur du Département Islam depuis 1959. Vincent Monteil, disciple de Louis Massignon, et dernier survivant de cette époque, a raconté ses années à Dakar dans un ouvrage malheureusement épuisé, Soldat de fortune. Théodore Monod quittera donc Dakar et d’une certaine manière l’Afrique en 1965, non sans quelque nostalgie, mais avec aussi une conviction qu’il gardera jusqu’à la fin de sa vie : « L’Occident c’est l’individualisme. L’Afrique c’est le groupe. Ces deux systèmes ne sont pas compatibles. L’un est hélas en train de détruire l’autre ». »

Et le deuxième paragraphe de son ouvrage qui exprime les valeurs de son parcours : « Je suis resté longtemps un soldat de fortune. Né dans la tradition coloniale, mais dans le non-conformisme familial, j’ai passé un quart de siècle sous l’uniforme. Au moins deux fois, dans ma vie militaire, au Tonkin et au Maroc, j’ai vu amener mon drapeau. Pourtant je n’ai pas le cœur brisé et l’évolution des choses me semble juste et normale. Après tant de cris d’amertume poussés par tant de soldats perdus, pourquoi ne ferais-je pas entendre la voix d’un officier de tradition, de vocation et de fortune, qui n’a jamais pu croire que décoloniser pût être un déshonneur ou un crime? »

Ici la page sur Monteil sur le site Jean Moncelon.