16 Juin 2016
Les Bêtes du Walhalla, de George Chesbro
Je dois à un ami (qui signe sur le net du nom de Henri Bademoude) ma découverte de George Chesbro.
Le personnage principal de ses romans est comme ce qu’il nous propose : un mélange étonnant, détonnant, et incroyablement enthousiasmant. Robert Frederickson, l’enquêteur de l’agence qu’il a monté avec son frère (Garth, un ex-flic), est un freak… Un nain, accrobate de cirque, qui était connu, au sommet de sa gloire, sous le nom de Mongo le Magnifique. Il est bien entendu d’une grande agilité, connaît plusieurs techniques avancées de combat, mais il est aussi doué d’un QI hors-norme, et fut professeur de criminologie…
Ce roman-ci, foisonnant, est à l’image de tous les autres : jouissif de trouvailles et d’intelligence, tout en appuyant là où ça ne fait pas toujours beaucoup de bien…
Le neveu de Mongo vient de mourir. Suicide. C’était un geek pur jus : petit génie de l’informatique, rôliste, et vouant un culte à Tolkien et à son oeuvre. Mais lorsque Mondo commence à y regarder de plus prêt, on aperçoit comme l’ombre d’un projet auquel semble participer le Pentagone…
Auteur prolifique mais trop peu connu, George Chesbro propose des romans d’une belle complexité, qui fleurtent toujours plus ou moins avec les territoires du fantastique (parfois la science-fiction, lorsqu’il aborde le thème des manipulations génétiques…)
Si vous ne connaissez pas ce romancier d’exception (je pèse mes mots), qu’une plongée dans le sombre de l’âme humaine ne vous fait pas peur, et que les romans transgenres vous enthousiasment, il faut vraiment que vous lisiez George Chesbro !
12 Juil 2016
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La Nuit du Jabberwock, de Fredric Brown
Voici (re)venir un des Dieux de mon Panthéon : FRÉDRIC BROWN !
Frédric Brown était correcteur pour les pulps, ces petits magazines édités chaque mois sur papier de mauvaise qualité (d’où le nom de pulp, faisant référence au papier utilisé), et consacré aux littératures de genre (policier, science-fiction, etc.). Et c’est là, en se frottant au plus proche des textes et de leur facture, qu’il a pris le virus : il s’est mis à écrire.
Des romans policiers, beaucoup. Simplement deux romans de science-fiction (dont l’incroyable Martiens Go Home !, dont j’ai déjà parlé ici). Mais surtout des nouvelles, dans tous les genres, de toutes tailles (il maîtrise incroyablement les très (voire très très) courtes nouvelles, comme dans Fantômes et farfafouilles !)
L’une de ses très grandes réussites (je réalise que cette entame de phrase, je peux l’employer pour toutes ses oeuvres…), c’est un roman policier étrange et fascinant : La Nuit du Jabberwock. Doc Stoeger, directeur du journal local et grand amateur de whisky et de littérature (il voue un culte à Lewis Carroll) vient de boucler son édition. Il va, comme à son habitude, au bistrot de l’autre côté de la rue. En passant la porte, c’est comme s’il traversait le miroir… Il se retrouve dans le monde de son idole, avec des gangsters qui croisent des borogoves… Il tente d’éviter, comme il peut, les tueurs et les cadavres, mais surtout le Jabberwock, qui s’est lancé à ses trousses. En une seule nuit, tout se précipite. Est-ce que tout a basculé pour lui ? Est-il fou ou est-il réellement passé de l’autre côté du miroir ? Sinon : quoi d’autre ?
D’ailleurs, toi, le lecteur : est-ce que tu lis un roman policier ou un roman fantastique ?…
En tout cas, ce qui est certain, c’est que c’est un sacré bon roman ! À lire, sans hésitation !