Égypte antique, ostraca et écriture hiératique

L’égyptologie n’a cessé de déchaîner les passions depuis sa naissance au XVIIIe siècle, sous l’impulsion de Napoléon Bonaparte. De « Napoléon en Égypte » de Barthélémy aux œuvres de Maspero, en passant par la ruineuse et fastueuse édition de la « Description de l’Égypte »(1809-1829), sans oublier le « Voyage dans la haute et la basse Égypte »  illustré par Vivant Denon (1803)… Quelques titres évocateurs qui rappellent que l’édition française est bien le lieu de l’expression de cette passion égyptienne. Au programme : hiéroglyphes, ostraca et autres antiquités. Vous l’aurez compris, nous vous emmenons cette semaine vers des temps anciens dont les découvertes et les secrets n’en finissent pas de nous fasciner !

Ostraca égyptiens

Ostracon et ostracisme

Les profanes se demanderont -à raison, quelle peut bien être la signification de ce mot aux sonorités barbares. Dans l’Antiquité, l’écriture était peu répandue et les supports restaient rares et onéreux. C’est pourquoi, il était courant de faire du recyclage en récupérant des tessons de poterie, éclats de calcaire ou fragments de céramique afin d’en faire un support d’écriture au quotidien. Les grecs nommèrent ces petits support des ostraca (oui, on dit un ostracon et des ostraca). Ils furent d’ailleurs utilisés par de nombreuses civilisations pendant des siècles (grecque, romaine et bien sûr égyptienne). Concrètement, leur usage était destiné à des formes éphémères d’écriture : aide-mémoire, brouillon ou bref rapport militaire pour n’en citer que quelques-unes. Le plus souvent, l’ostracon était jeté après avoir rempli sa mission. A la différence du papyrus ou du marbre et autres supports pérennes destinés à l’écriture officielle, l’ostracon témoigne du quotidien des peuples antiques.

Dans la Grèce Antique, et à Athènes notamment, la pratique du bannissement avait cours. Les membres de l’assemblée devaient pour cela voter en inscrivant sur un tesson de poterie l’identité de la personne dont il était question. Cette procédure d’éloignement était appelée ostracisme, nous vous laissons deviner pourquoi.

En Égypte antique, les ostraca permettaient notamment aux apprentis scribes de s’exercer avant de passer au coûteux papyrus réservé aux notes officielles. Les ostraca sont donc un support privilégié pour s’exprimer avec plus de liberté et permette -outre l’apprentissage de l’écriture, de créer des dessins explicatifs ou satiriques. Il faut en revanche savoir que la conservation des ostraca est délicate : les tessons se brisent, l’encre s’efface… Les plus lisibles se trouvent généralement dans les pays les plus chauds et secs comme la Lybie, la Syrie et bien sûr l’Égypte!

A History of Egypt from the End of the Neolithic period to the Death of Cleopatra VII B.C. 30 (8 volumes)

Quelques livres sur l’égyptologie chez Abraxas

Si nous avons choisi d’aborder ce sujet, c’est pour pouvoir vous présenter nos fabuleux exemplaires de livres en la matière!

  • Catalogues d’Ostraca (rares)

-« Documents de fouilles de l’Institut Français d’Archéologie Orientale du Caire : Catalogue des ostraca hiératiques littéraires de Deir El-Médineh (Tomes I et II)« , de Georges Posener. Ils concernent les ostraca hiératiques littéraires de Deir El-Médineh.

-« Documents de fouilles de l’Institut Français d’Archéologie Orientale du Caire : Catalogue des ostraca hiératiques non littéraires de Deir El-Médineh (5 volumes)« , de Serge Sauneron et Jaroslav Cerny. Ils concernent les ostraca hiératiques non littéraires de Deir El-Médineh.

-« Documents de fouilles de l’Institut Français d’Archéologie Orientale du Caire, Tome II : Catalogue des ostraca figurés de Deir El-Médineh (2 volumes, fascicules 1 à 4 et planches)« , de J. Vandier d’Abbadie. Ils concernent les ostraca figurés de Deir El-Médineh.

  • « Revue d’égyptologie »

Cette revue annuelle publiée par la Société française d’égyptologie, est la plus vieille revue scientifique de France consacrée au sujet. Nous vous en proposons quelques exemplaires ici.

  • « Annales du service des antiquités de l’Egypte »

Il s’agit de la revue officielle du Conseil suprême des antiquités égyptienne, une institution créée en 1858 par le français Auguste Mariette dans le but de surveiller les fouilles et d’en diffuser les découvertes. Nos exemplaires via ce lien.

  • Autres pépites

-« A History of Egypt from the End of the Neolithic period to the Death of Cleopatra VII B.C. 30 (8 volumes)« , de E. A. Wallis Budge.

-« Iamblichus de mysteriis aegyptiorum, chaldaeorum, assyriorum proclus in platonicum alcibiadem de anima, atque demone. idem de sacrificio« , ouvrage attribué à Jamblique sur « les mystères égyptiens ».

-« Le Nil – 24 aquarelles d’après nature« , de A. E. Brehm et Dumichen.

-« Lettres sur l’Egypte, où l’on offre le parallèle des moeurs anciennes et modernes de ses habitans, où l’on décrit l’état, le commerce, l’agriculture, le gouvernement du pays, et la descente de S. Louis à Damiette… (3 volumes)« , de Claude Savary.

Jetez un coup d’oeil sur les photos des livres en question grâce au diaporama ci-dessous :

Le Nil- 24 aquarelles
Aquarelles de Charles Verner
« de 17 »