Arrachez les bourgeons tirez sur les enfants, Kenzaburo Oé, 1958

Dans ce roman écrit en 1958 (édité ici chez gallimard, collection l’imaginaire, 2012) Oé décrit avec une intensité poétique bouleversante, le parcours de ces enfants à qui ont a retirés le droit de vivre. L’écriture d’Oé possède un grand pouvoir évocateur, attachée à décrire l’instant présent, elle mêle la chaire, la neige, le sang et les larmes. Ils, oui ils n’ont presque plus d’identité, ils sont en centre de redressement et la guerre n’arrange pas leur situation, partout où ils vont, ils sont étrangers, ils ont perdu leur humanité, on les traite comme des monstres. Comment garder son humanité quand le seul rapport au monde est la violence ? Voilà la question que pose Oé sans donner de réponse. « Camarades, je suis le dernier ! » aurait pu dire le héros de ce livre comme le pendu de « Si c’est un homme » de Lévi. Percutant, fort, émouvant et ce court récit aborde avec poésie des questions qui sont actuellement mécanisées par la pensée spectaculaire de nos gouvernants !!!

Post rédigé en écoutant « Temple of the Golden Pavillon, like some enormous music » de Philip Glass