Traité de la Réforme de l’Entendement, de Spinoza

Spinoza est probablement le philosophe le plus fascinant de l’histoire de la philosophie occidentale. Un penseur à part, au rationalisme moniste et panthéiste, alors que le Grand Siècle dans lequel il écrit est tout à l’inverse : sous le regard d’un Dieu Tout-Puissant, et où un dualisme forcené imposait de lourds préceptes moraux (lire, par exemple, l’excellent article sur la différence entre la morale du cocher et l’Éthique, dans le dernier numéro hors série de Philosophie Magazine consacré à Spinoza).

Nietzsche voyait en lui une sorte précurseur de génie… Hegel expliquait de lui que la seule alternative pour tout philosophe, c’était de se frotter à l’oeuvre de Spinoza, ou de ne pas faire de philosophie du tout…

Dans mon histoire personnelle, Spinoza est le philosophe qui a marqué de la manière la plus profonde, ma pensée et ma vie (juste devant un Denis Diderot, qui est, d’ailleurs, l’un des plus spinozistes des philosophes français…)

Ce court traité, inachevé, le « De Intellectus Emendatione » (la tradition traduit le titre par « Traité de la Réforme de l’Entendement », mais les derniers traducteurs lui préfèrent « Traité de l’amendement de l’intellect », plus précis), est consacré à la connaissance. Comment connaissons-nous ? Comment atteindre la vérité ? Mais attention : nous ne sommes pas en présence d’un « Discours de la méthode » à la Descartes. Ce texte ne devait et ne doit pas servir d’introduction à l’ « Éthique ». Non : il s’agit plutôt d’un angle différent, d’une position autre du regard, d’une manière originale d’appréhender (et, pour le philosophe, d’exposer) les idées spinozistes de Vérité, de Dieu, de Liberté

Une lecture indispensable (comme toute l’oeuvre de Spinoza…), libératrice et porteuse de Lumière, en ces temps de retour de l’obscurantisme…