27 Mai 2011
Biblio-diversité De Dezallier d’Argenville à Bernard Heuvelmans.
La biodiversité a toujours eu ses défenseurs et ses observateurs. De Dezallier d’Argenville (dont nous présentons ici la magnifique 3° édition) à Bernard Heuvelmans il y a 200 ans (1757 pour l’édition de la Conchyliologie, 1955 pour l’édition de sur la piste des bêtes ignorées – Tome 1. Indo-Malaisie – Océanie – Tome 2 : Amérique – Sibérie – Afrique). Pendant cette longue période l’édition à vu passer les Buffon et autres Lacépède. Depuis de nouveaux encyclopédistes se sont emparés de ce travail de titan. Nous en parlions ICI. Aujourd’hui je souhaite attirer votre attention sur une collection courante dans laquelle on été publié les textes de Jacques Delamain sur les oiseaux : Les livres de nature chez Stock. C’est une édition dont les textes sont toujours écrits à la manière de nos grands auteurs naturalistes de Maurice Genevoix à Paul Géroudet. N’hésitez pas à nous les demander en librairie. Ce sont des petits livres dont vous deviendrez vite friand.
La Conchyliologie, ou Histoire naturelle des coquilles de mer, d’eau douce, terrestres et fossiles, avec un traité de la zoomorphose, ou représentation des animaux qui les habitent : Troisième édition augmentée (la plus rare) de ce texte devenu un classique depuis sa parution en 1742. Sa Conchyliologie a pour but de faciliter la détermination des coquillages, qu’ils soient marins, fluviaux ou terrestres, fossiles ou actuels. D’Argenville entame une troisième édition de cet ouvrage réédité en 1757 et souvent critiqué, mais sa mort la laisse inachevée. C’est le graveur et éditeur Jacques de Favanne (1716-1770) et le fils de celui-ci Jacques Guillaume de Favanne qui la fait paraître en 1780. Cet ouvrage, très populaire auprès des collectionneurs, est utilisé par Carl von Linné pour l’organisation de sa propre collection. Il y utilise en outre, dès 1742, une nomenclature binominale qui préfigure celle de Linné.
1 Nov 2016
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« La Nature », une revue de vulgarisation scientifique fondée en 1873
Nous souhaitons vous parler cette semaine d’un périodique mythique dans le monde des sciences : la revue « La Nature ». Créée par un amoureux des sciences naturelles et des techniques, « La Nature » avait pour but de mettre à la portée de tous les actualités scientifiques et autres inventions de l’époque. Découvrons ensemble les moments-clefs de son histoire et de celle de son fondateur.
Revue La Nature 1886
La petite histoire de « La Nature »
C’est au milieu de l’année 1873 que paraît le premier numéro de « La Nature », aux éditions G. Masson. Son fondateur se nomme Gaston Tissandier, qui est un chimiste et également pionnier de l’aérostation. Son objectif est simple, il souhaite partager avec le plus grand nombre son intérêt pour les sciences et les inventions. Un engouement assez caractéristique de cette époque, d’ailleurs bien illustrée par le gouvernement alors en place. En effet, le Ministère de l’Instruction publique reconnaît dans « La Nature » une publication de qualité et souscrit un abonnement pour les bibliothèques scolaires et populaires. La revue paraît au début de sa vie chaque semaine jusqu’en 1926. A partir du 1er janvier 1927, elle change de périodicité en devenant bimensuelle puis mensuelle en 1948. Suite au décès de Gaston Tissandier, plusieurs rédacteurs en chef se succèdent, de Henri de Parville à Louis de Launay, en passant par Paul Ostoya. La revue changera de titre 3 fois :
– « La Nature Science Progrès » (1961)
– « Science Progrès La Nature » (1963)
– « Science Progrès Découverte (1969)
En 1972, « La Nature » fusionne avec le mensuel scientifique « La Recherche ».
Revue « La Nature », année 1897
Gaston Tissandier, digne descendant des Lumières
Ce français naît en 1943 à Paris, 4 ans après son frère Albert. Très vite intéressé par les sciences, il décide d’étudier la chimie au Conservatoire des arts et métiers et se spécialise dans l’étude des gaz. Il poursuit ensuite une carrière d’enseignant-chercheur, au travers de diverses sociétés savantes (Société polymathique notamment). Curieux comme un enfant, il aime par-dessus tout partager ses connaissances, découvertes et observations avec les petits et les grands, ce qui le place dans la lignée humaniste des Lumières.
Gaston Tissandier a également une passion, en relation avec sa vocation scientifique : l’aéronautique. S’intéressant de près à la météorologie et aux phénomènes atmosphériques, il n’aura de cesse, à l’aide de son frère Albert, de repousser le progrès dans le domaine de l’aérostation. Lors du siège de Paris, ses récentes avancées permettront notamment l’observation des champs de bataille. Il accomplira par la suite d’autres exploits inédits dans le domaine de l’aérostation, en battant par exemple le record de durée de vol les 23 et 24 mars 1875 (22h40 à bord du ballon le Zénith).
1873, année de lancement de la revue « La Nature »
Outre ses épopées aéronautiques, Gaston Tissandier restera un grand aventurier des sciences et du progrès. Il n’aura de cesse d’écrire et de publier des ouvrages de vulgarisation scientifique, et se verra d’ailleurs décerner de nombreux prix, dont la Légion d’honneur. Humaniste avant tout, il aura su insuffler dans « La Nature », la joie du partage des connaissances et de l’éveil au savoir scientifique.