Les statues magiques de Maria, une vision surréaliste

Les amateurs d’arts plastiques sont à l’honneur cette semaine avec Abraxas ! Gros plan sur une artiste peu connue en Europe mais qui a marqué l’histoire de l’art brésilien et américain : Maria Martins. Nous la découvrons à travers ses « Statues magiques » * un ouvrage rare, présenté par messieurs André Breton et Michel Tapié.

Couverture

Les statues magiques de Maria

Maria Carlos Martins Pereira de Souza, artiste avant-gardiste

De nationalité brésilienne, Maria de Lourdes Alves est née en 1894 à Capanha d’un père ministre et d’une mère pianiste. En 1926, elle prend le nom de son second mari et devient Maria Martins. En 1939, elle suit son époux ambassadeur aux États-Unis, à New York plus précisément. C’est dans cette ville que Maria Martins étudie les arts plastiques avec les sculpteurs Jacques Lipchitz et Stanley William Hayter. Deux ans plus tard, l’artiste expose pour la première fois son travail, sobrement intitulé « Maria », à la Galerie d’Art Corcoran de Washington. En 1943, la Galerie Valentine de New York, organise une double exposition, mettant en avant les travaux de Piet Mondrian et de Maria Martins. Cette dernière y fait d’ailleurs l’acquisition d’un des célèbres tableaux du peintre (« Broadway Boogie Woogie ») pour seulement 800$. Par la suite, elle fit don de l’œuvre au Musée d’Art Moderne.

Maria Martins a également eu une liaison avec le célèbre artiste Marcel Duchamp (inventeur du ready-made) ; elle dura de 1946 à 1954. En 2009, les membres de la famille de la sculptrice brésilienne publient la correspondance des deux amants qui confirme que Maria Martins a servi de modèle pour le dernier chef-d’œuvre de Duchamp, une installation « voyeuriste » intitulée « Étant donnés« . En 1951, Maria Martins retourne dans son Brésil natal où elle participe à la création de la toute première édition de la Biennale d’Art de Sao Paulo. Elle décède en mars 1973, à Rio de Janeiro et restera connue pour ses sculptures modernes.

Les statues magiques de Maria

Le point de vue de Breton et Tapié

Dons l’ouvrage, plusieurs textes « illustrent » les œuvres de Maria Martins. On trouve tour à tour des propos recueillis lors de l’exposition de l’artiste à la Julien Levy Gallery de New York en 1947, des analyses surréalistes et même l’intégralité du texte que Maria a gravé en français sur des plaques de cuivre, à l’occasion d’une exposition à New York en 1946. Le tout sous le prisme littéraire, artistique et surréaliste d’André Breton, de Michel Tapié et de l’artiste elle-même. Pour rappel, le premier était écrivain, poète et critique, un des pères du surréalisme. Le second était critique d’art et s’est également essayé aux arts visuels et à la musique. Deux figures françaises de l’art toutes désignées pour présenter l’œuvre de Maria Martins.

Encore une fois, cet ouvrage est d’une extrême rareté, son tirage étant limité à seulement 350 exemplaires, tous numérotés (ici le n°171). Nous vous laissons maintenant avec quelques extraits des « Statues magiques de Maria ».

Les statues magiques de Maria
« de 8 »

*A l’heure où nous publions cet article, « Les statues magiques de Maria » n’est malheureusement plus disponible à la vente.