The Redress of Poetry, de Seamus Heaney

Parmi les poètes qui ont compté dans mon histoire de lecteur, il y a Walt WhitmanR. M. RilkeJean Cocteau, Kenneth WhiteC. K. Williams

Et il y a Seamus Heaney.

De cet Irlandais, Prix Nobel en 1995, j’ai appris que la poésie s’épanouissait pleinement dans un hiatus. Tout à la fois mystérieux et accessibles, ses textes frappent et sonnent, par leur largeur poétique et historique et leur trivialité du quotidien. Pour lui, l’universel que cherche le poète n’est pas dans la Sphère des Idées, mais se situe dans le concret du monde.

Je me souviens, notamment, de ce beau poème écrit lors de la découverte dans une tourbière d’un corps momifié (« L’Homme de Grauballe », dans « North »). Tout y est. La tourbe sur les mains et l’histoire sous les yeux. Et c’est tout le sens également de ce recueil d’essais et d’interventions, rassemblés sous le nom « The Redress of Poetry ».

Les textes de Seamus Heaney sont comme ces mûres que l’on cueille, à la fin août

You ate that first one and its flesh was sweet
Like thickened wine: summer’s blood was in it
Leaving stains upon the tongue and lust for
Picking.