20 Mai 2014
Un curieux manuscrit du XVIII° siècle
Recueil manuscrit par un géomètre 1730 – 1753
Très intéressant manuscrit d’une écriture parfaitement lisible, divisé en 3 parties signées et datées. La première partie renferme une curieuse collection de remèdes et recettes pour le traitement des bois, la préparation des vernis et couleurs fines, l’imitation du marbre, de l’écaille, de l’exécution des enluminures de la dorure, une série de ‘secrets’ pour empêcher les fourmis de gâter les arbres, pour faire paraître le sang à un crucifix, pour faire mourir les punaises, pour rendre les femmes enceintes, etc .. et se termine par un mémoire sur l’or. La seconde partie renferme un traité de géométrie avec énoncés de théorèmes accompagnés de figures explicatives et de dessins à la plume reproduisant divers instruments nécessaires aux géomètres. L’art héraldique ou la manière d’apprendre facilement le blason fait l’objet de la troisième partie. Ce traité se signale par un important chapitre sur les significations mystiques des animaux, plantes et autres meubles qui existent dans la composition des armoiries. Ce manuscrit se termine par une étude sur les poids et données mathématiques en usage à l’époque. Pour en savoir plus c’est ICI.
6 Juin 2016
0 Comments
Pierre Louÿs et l’histoire littéraire, Lettres à Frédéric Lachèvre (1907-1921) avec supplément (1919-1921)
C’est un ouvrage d’exception que nous vous présentons cette semaine. Il s’agit de la correspondance entre l’écrivain Pierre Louÿs et le critique littéraire Frédéric Lachèvre. Outre sa rareté et sa beauté, cette édition originale de « Pierre Louÿs et l’histoire littéraire » (1925) comprend neuf lettres manuscrites signées Louÿs. Un livre précieux dans le monde de la bibliophilie !
Un ouvrage d’exception
Attardons-nous tout d’abord sur l’aspect et la composition du livre. La reliure (signée Blanchetière) est en plein maroquin grenat sous emboîtage. Elle est exceptionnelle, de par sa beauté et son état de conservation, parfaite. L’ouvrage a la particularité d’être entièrement monté sur onglet. Certaines lettres manuscrites retrouvées chez Pierre Louÿs ont été reliées dans cet exemplaire unique, selon la volonté de Lachèvre. On en compte 9 en tout, certaines inachevées, d’autres inédites. L’emblématique encre violette utilisée par l’auteur reste inaltérée. Le supplément concernant la correspondance de 1919 à 1921 est par ailleurs le numéro 1 !
Il existe seulement 75 exemplaires sur Arches de ce livre, pour le moins rare. Le nôtre, le n°57 était l’exemplaire personnel de Frédéric Lachèvre. C’est pourquoi il porte au contre-plat le prestigieux ex-libris de ce dernier, ainsi que son fer doré au 1er plat et sa signature sur le justificatif de tirage.
Justificatif de tirage et signature de Lachèvre
Une passion commune : les libertins du XVIe s.
Pierre Louÿs et Frédéric Lachèvre avaient plusieurs centres d’intérêt en commun. Tout d’abord, un amour de la littérature doublé d’une passion pour les livres rares et remarquables, ou bibliophilie pour les intimes. La bibliothèque de Louÿs aurait d’ailleurs compté près de 20 000 volumes ! C’est cependant un certain type de littérature qui intéresse au plus haut point les deux auteurs : le curiosa. Et plus particulièrement, le libertinage du début du XVIe siècle. Une passion qui a nourri leur inspiration et leur correspondance féconde. Outre l’écriture de plusieurs études et recueils sur le sujet, Lachèvre a également publié de nombreux auteurs emblématiques du genre (comme Théolphile Viau). Sa bibliothèque n’est d’ailleurs pas en reste.
La controverse Corneille / Molière
Ce tout autre sujet est également l’objet de plusieurs lettres entre nos deux littérateurs. Pierre Louÿs avance en effet une théorie remettant en cause la paternité des œuvres de Molière. Selon lui, ce dernier ne serait qu’un prête-nom pour Pierre Corneille. Il base sa réflexion sur la ressemblance lexicale entre les pièces de Molière et de Corneille. De plus, il s’agirait selon Louÿs d’une pratique courante à l’époque (mais qui ne le fut en réalité qu’à partir du XVIIe s.). Lui-même a « démontré » cette théorie en nous donnant un bel exemple de mystification littéraire : en 1894, il publie « Les chansons de Bilitis » qu’il fait passer pour une traduction de l’œuvre d’une poétesse grecque, contemporaine de Sappho.
L’exemplaire personnel de Lachèvre nous offre une plongée unique et authentique au coeur de « L’Histoire littéraire ». La facture de ce véritable objet de collection est encore une fois, exceptionnelle. Les lettres manuscrites de Louÿs nous permettent de toucher du doigt l’histoire de la bibliophilie !