19 Juin 2016
Joseph Oberthür, un dessinateur animalier de génie
Nous vous présentons aujourd’hui la dernière acquisition de votre librairie préférée ! Il s’agit d’un ensemble d’ouvrages illustrés par un célèbre dessinateur animalier, j’ai nommé Joseph Oberthür. Chasse, faune sauvage et animaux migratoires, laissez-vous enchanter par les dessins de l’auteur !
Notre collection d’ouvrages
Comme vous l’avez compris, les thèmes de prédilection de Joseph Oberthür tournent autour de la nature. Les sujets traités restent divers et variés : Camargue, activité migratoire, chasse et pêche, gibiers et même grands fauves ! Sans oublier les récits autobiographiques, bien entendu illustrés d’authentiques dessins de l’auteur. Nous vous invitons à consulter notre collection d’ouvrages illustrés par Joseph Oberthür ICI.
Si le dessin et les animaux vous intéressent, nous vous invitons à découvrir d’autres dessinateurs animaliers. Il y a par exemple Les planches du règne animal de George Cuvier, mais aussi le magnifique travail sur gravure d’Edouard Travies (XIXe s.) ou encore l’œuvre de Roger Reboussin principalement consacrée aux oiseaux.
Docteur Joseph Marie Oberthür
Il est né à Rennes en avril 1972 et mort en 1956, dans la propriété familiale de la Broustière située à Cancale. Très tôt, Joseph Oberthür est attiré par les sciences et s’oriente vers des études de médecin, qu’il réussit avec brio. Cependant, c’est en tant que dessinateur que son nom restera dans les mémoires. Passionné par la nature, la chasse et la faune sauvage, J. Oberthur obtiendra une renommée mondiale grâce à ses travaux de naturaliste et son talent de dessinateur. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont « Gibiers de passage » ou encore « Les animaux primitifs ». Ses talents de conteur ne sont pas à négliger, mais ce sont l’exactitude et le charme de ses dessins qui lui valent le surnom de « Buffon du XXe siècle« .
Une saga familiale
Le nom d’Oberthur vous est familier ? Ce n’est guère étonnant ! La famille a marqué l’histoire de l’imprimerie et de sa ville d’adoption : Rennes. Le fondateur, François-Charles est le fils d’un imprimeur installé à Strasbourg, auprès duquel il découvre le travail d’Aloys Senefelder, l’inventeur de la lithographie ! Il part en apprentissage à Paris, puis à Rennes en 1838 chez Landais. Dix ans plus tard, il fonde l’imprimerie Oberthür, qui connaît un grand succès, notamment avec la création de l’almanach du facteur. Il est également entomologiste amateur, passion qu’il transmet à ses fils René et Charles (dont Joseph est le fils).
Vous êtes-vous déjà promené dans le parc Oberthür ? Il appartenait à la famille avant d’être cédé à la ville de Rennes en 1960. Joseph Oberthür nous raconte même les expéditions de chasse qu’il y menait étant enfant ! Aujourd’hui, l’empire Oberthur (qui perd son tréma en 1942 pour franciser le nom), est divisé en 3 activités : imprimerie et reliure (Ouest Impression Oberthur), imprimerie fiduciaire (François-Charles Oberthur Fiduciaire) et impression de calendriers et agendas (Editions Oberthur).
27 Juin 2016
0 Comments
L’Enfer de Dante, illustré par Gustave Doré (1891)
Munissez-vous d’une obole pour Charon et préparez-vous à embarquer sur le Styx, car nous vous conduisons en Enfer cette semaine ! Et pas n’importe lequel, celui de Dante Alighieri, illustré par Gustave Doré.
Un ouvrage devenu rare
C’est en 1861 que Doré commence à travailler sur l’illustration de « La Divine Comédie » de Dante (qui comprend « L’Enfer », « Le Purgatoire » et « Le Paradis »). Il mettra plus de 7 ans à terminer ce projet (qu’il ponctue par beaucoup d’autres). Doré utilise le format et la technique utilisés pour l’illustration du « Juif errant », de Pierre Dupont. Il abandonne donc la traditionnelle plaque de cuivre et opte pour le bois de teinte (dite gravure d’interprétation ou xylogravure), ce qui lui permet d’obtenir un rendu beaucoup plus subtile et riche grâce aux nuances et demi-teintes des lavis. Cependant, suite à la réticence des éditeurs qui jugent ces éditions in-folio trop luxueuses (et donc trop coûteuses), Doré prend sur lui d’auto-éditer ces oeuvres et publie la première partie de « La Divine Comédie » en 1861. Suite au succès critique et populaire, les éditeurs changent rapidement d’avis ! Cet exemplaire de « L’Enfer » est publié en 1891, chez la Librairie Hachette et Cie. Vous pouvez observer sur nos photographies la richesse des gravures de Doré, leur vivacité et l’adéquation du format in-folio qui permet d’observer chaque tableau dans les moindres détails. Le cartonnage en percaline rouge combiné à un titrage stylisé doré est des plus saisissants. Le tout est en très bon état.
Portrait de Dante en frontispice
Gustave Doré, artiste majeur du XIXe siècle
Le jeune Gustave Doré est né à Strasbourg en 1832 et a tout de l’enfant prodige. Très tôt, il manifeste un don précoce pour le dessin. Son esprit curieux est nourri par de nombreuses lectures et son sens de l’observation aigu lui permettent déjà de dessiner des croquis talentueux. A 10 ans, il dessine ses premiers albums, directement inspirés des Scènes de la vie privée et publique des animaux, de Grandville (aux éditions Hetzel). Son style vivace teinté d’humour s’affine vite et à 13 ans, Gustave Doré voit ses premières œuvres publiées, il s’agit de 3 lithographies.
S’ensuit le début d’une carrière riche, innovante et prolifique. Ainsi, Doré coiffera tour à tour les casquettes de caricaturiste, peintre, sculpteur, illustrateur, auteur de bandes-dessinées et graveur. Très vite, il devient incontournable dans le milieu et se fait connaître à Paris alors qu’il n’a que 15 ans. Un de ses grands projets consiste à illustrer les livres de sa bibliothèque idéale, constituée d’une trentaine de « chefs-d’oeuvre de la littérature ». Des Contes de Perrault à Shakespeare en passant par la Bible et Homère, tous auront droit à leur illustration par Doré, jusqu’à devenir indissociables pour certains. Celle du poème de Coleridge (The rime of the ancient mariner*) est considérée comme sa plus grande réalisation.
Après avoir fondé une école de gravure, s’être fait connaître dans toute l’Europe et ouvert la Doré Gallery à Londres, Gustave Doré meurt d’une crise cardiaque en 1883, à l’âge de 51 ans. Il laisse derrière lui plus de 10 000 dessins, illustrations et oeuvres en tous genres. Son héritage est aussi culturel, car Doré aura une influence considérable sur les générations futures d’illustrateurs.
Une des 75 gravures du livre
Un critique désormais anonyme : « L’auteur est écrasé par le dessinateur. Plus que Dante illustré par Doré, c’est Doré illustré par Dante. »
*La complainte du vieux marin
Si vous souhaitez recevoir nos newsletters thématiques (gravures, livres anciens, livres illustrés, etc.), il vous suffit de vous inscrire ICI.