Kornog-Occident. Revue illustrée des arts bretons. Dastumadenn skeudennek arzou breiz.

Chers amis bretons – de cœur ou d’adoption, nous souhaitons partager avec vous une trouvaille assez rare. Nous avions évoqué à travers ce blog, il y a quelques temps maintenant, le mouvement « Ar Seiz Breur« . Parmi les nombreuses réalisations de ce collectif, une revue bilingue français-breton nommée : Kornog – Occident. Revue illustrée des arts bretons. Dastumadenn skeudennek arzou kreiz. Notre série est exceptionnellement complète et en bon état, à feuilleter sans modération dans notre album !

Parus entre 1928 et 1930

Les Sept Frères

Le mouvement « Ar Seiz Breur » est né en 1923 suite à la rencontre de plusieurs artistes breton.ne.s partant d’un même constat : l’essoufflement du mouvement artistique breton. Ce dernier est alors figé depuis plusieurs siècles dans un art traditionnel éculé et se cantonne au pittoresque depuis l’arrivée du tourisme parisien en province. Ces différents artistes issus de tous les horizons possibles (arts plastiques, architecture, arts graphiques, arts décoratifs…), souhaitent alors insuffler un renouveau dans cet art issu de la riche tradition celtique.

Les figures de proue sont Jeanne Malivel, René-Yves et Suzanne Creston, Jakes Riou, Youenn Drezen, etc., mais en tout ce sont près de 60 artistes et intellectuels de tous bords qui gravitent pendant une vingtaine d’années autour des Seiz Breur. Pour l’anecdote, ce nom symbolique serait une référence à un conte gallo invoquant la protection des 7 saints fondateurs de la Bretagne.

Une Revue Éphémère

En 1928, les membres du Seiz Breur décident d’utiliser un nouveau médium pour propager leurs idéaux et réalisations : la revue Kornog. Plutôt que de paraphraser les intentions des fondateurs de la revue voici un extrait de leur profession de foi:

Kornog veut redonner à la Bretagne la phalange de peintres, de sculpteurs, de décorateurs, d’architectes, de tailleurs d’images, de musiciens, d’artisans qui lui manquent depuis bientôt 200 ans, et qui jadis firent sa grandeur.

Kornog veut, en les faisant connaître, en les protégeant, rappeler à la vie l’art paysan, l’art populaire, bases de tout art national.

Kornog veut, détruisant la muraille qui bouche la vue dehors et qui s’appelle Paris et son emprise intellectuelle, faire entrer directement les jeunes artistes bretons, comme ceux d’un peuple libre, dans le grand mouvement d’échanges d’idées internationales, et leur faire connaître, sans passer par le filtre édulcorant de Paris, l’art des autres peuples.

Kornog veut révéler au public breton l’art de la Bretagne future, le lui faire comprendre, aimer et soutenir. Les conceptions artistiques que défendra Kornog seront furieusement modernes, car tout art qui ne crée plus est un art mort!

Kornog fera connaître aux jeunes artistes et musiciens bretons l’héritage des arts anciens d’Irlande et de Bretagne. Il sera le lien artistique entre Celtes.

La revue paraît pendant 2 ans puis s’éteint. Un autre périodique prendra la relève: Keltia.

Pour relire ou en savoir plus sur le mouvement Seiz Breur, retrouvez notre article en cliquant ICI !

1ère année 1928 N°1
« de 20 »

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