5 Sep 2016
« Le monde dans la Lune » de John Wilkins, un ouvrage de 1655 !
Cette semaine, Abraxas-Libris vous propose un voyage dans le temps et l’espace. Rendez-vous au XVIIe siècle, à l’époque où la Lune n’est guère plus qu’un disque qui brille dans la nuit. Vers 1650, « Le monde dans la Lune » pose une théorie « farfelue » : et si la Lune était une planète ? Un livre rare et riche de l’Histoire fascinante des sciences. En vieux françois bien évidemment !
Un trésor qui traverse les âges
Tenir un livre du milieu du XVIIe siècle n’est pas chose courante, et c’est toujours avec précaution et enchantement que l’on feuillette ses pages. Plus proche de la date d’invention de l’imprimerie que de celle la liseuse électronique, « Le monde dans la Lune » est le témoin palpable d’une époque révolue. Plus concrètement, il est en excellent état pour un livre de plus de 350 ans. D’après une note figurant au 1er contre-plat, l’ouvrage a été « lavé et relié [en] 1861 ». Sa couverture est en plein parchemin, probablement de récupération : des restes d’écriture manuscrite sont encore parfaitement visibles. Cette technique, assez usuelle aux XIXe et début du XXe siècle produit parfois des résultats imparfaits. Ici cependant, la reliure a été soigneusement réalisée et ne souffre d’aucun défaut.
Détail remarquable : le frontispice ornant le début de l’ouvrage. Y sont représentés des pontes de la science, i.e. Copernic, Galilée et Kepler. Des savants qui ont servi de référence à John Wilkins.
John Wilkins, homme de sciences et homme de foi
Né en 1614 en Angleterre, John Wilkins est élevé dans une famille aux valeurs puritaines. Il commence ses études supérieures à l’âge de 13 ans et obtient son Master of Arts degree en 1934. Parallèlement, il entre dans les ordres et endosse par la suite diverses fonctions ecclésiastiques. A l’âge de 24 ans, John Wilkins publie son premier ouvrage : « The Discovery of a World in the Moone », suivit deux ans plus tard par une version plus complète, celle retenue pour la traduction française de 1655. Fait intéressant, son essai est rédigé en anglais (et non en latin, langue de la science), preuve que l’auteur cherche à atteindre un large public.
En 1641, l’auteur publie anonymement un nouvel ouvrage, dans un tout autre domaine : la cryptographie. Son « Mercury, or The Secret and Swift Messenger » sera par la suite utilisé par les leaders de la Première Révolution anglaise. Pour ses 34 ans, Wilkins est nommé directeur du Wadham College d’Oxford, puis du Trinity College en 1659. A la suite de quoi il fonde la Royal Society, une institution historique dont le but est de promouvoir les sciences. Wilkins travaille également à la création d’une nouvelle écriture compréhensible internationalement et d’une unité de mesure universelle, qui donnera plus tard le mètre ! Suite à la Restauration anglaise de 1660, notre savant est congédié et décide alors de se consacrer plus pleinement à l’Église. Il finira évêque de Chester, une position élevée dans la hiérarchie catholique.
John Wilkins réussit à faire cohabiter ses deux « religions » : la science et sa foi chrétienne. Pour cela, il choisit d’intégrer la volonté de son Dieu à ses raisonnements scientifiques. Il garde cependant un esprit critique vis-à-vis des interprétations littérales de la Bible.
L’historie de Wilkins vous a plu ? Apprenez-en plus sur ses théories en lisant notre fiche produit. Encore une fois, ce livre de 1655 est très rare et en excellent état de conservation pour son âge ! En le prenant dans vos mains, vous sentirez l’odeur des siècles passés. Alors, êtes-vous prêt à remonter le temps ?
6 Mar 2022
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Folioscope
Le XIXème siècle n’est pas seulement un des grands moments de la littérature ou un siècle marqué par les turbulences historiques, ce sont aussi de grandes avancées en matière scientifique et technique, telle que la mise en mouvement de l’image et par extension la naissance du cinéma. Ces développements se retrouvent également dans les jouets pour enfants de cette époque, jouant sur la perception visuelle et les illusions optiques.
De nombreux objets ont ainsi été inventés pour l’émerveillement des plus jeunes et le divertissement des plus adultes. A ce titre, on peut citer le phénakistiscope, un disque sur lequel la séquence du mouvement est décomposée en plusieurs images fixes, et que l’action rotative de l’objet permet d’animer.
Le praxinoscope, une version améliorée du zootrope, reprend le principe d’une bande de douze dessins disposés en cercle, cette bande étant placée dans un tambour tournant autour d’un axe central. Le praxinoscope se différencie du zootrope par l’ajout de miroirs à l’intérieur du tambour, reflétant les dessins. Le jeu optique est obtenu par la rotation du tambour et l’effet réfléchissant des miroirs.
A ce titre, nous pouvons également citer le thaumatrope, un jouet optique basé sur le phénomène de la persistance rétinienne : une image rémanente sur la rétine. L’illusion d’optique est créée par un dispositif très simple : un disque maintenu par une ficelle qui, lorsqu’il est tourné de manière suffisamment rapide, permet de créer l’illusion par la superposition des images ou dessins figurant sur les deux faces du disque.
Enfin, nous ne pouvons pas parler de jouets optiques sans aborder le sujet du folioscope, autrement appelé flipbook. Il s’agit d’un petit cahier de dessins ou de photographies qui, feuilleté rapidement, crée l’illusion que le sujet représenté est en mouvement.
Apparu à la suite du mouvement des inventions de jouets optiques au XIXème siècle et de la naissance du précinéma, le folioscope n’est pas tombé en désuétude et continue d’être un médium investi, comme le montre la collection « 1868 – Le Folioscope » éditée par la maison Le pouce et l’index en 2003.
Le lot que vous pouvez voir sur la photo ci-dessous contient la quasi-intégralité de la collection, à l’exception du n°13 sur les Shadoks. Les 26 flipbooks disponibles chez Abraxas présentent un état neuf, puisqu’ils sont encore recouverts de leur blister d’origine. Cette collection rare et atypique porte sur plusieurs thématiques : on retrouve ainsi de grands moments de cinéma (la danse serpentine de Loie Fuller, Kirikou et la Sorcière, In the Mood for Love, les Vacances de Monsieur Hulot…), des références à l’histoire de l’art du XXème siècle (Henri Matisse, Salvador Dali…), des grands moments de l’histoire du siècle dernier (la chute du mur de Berlin, le premier Homme sur la Lune, Landru et son geôlier, Mai 1968…). Quoi de mieux qu’un jouet optique pour redécouvrir les moments marquants du siècle qui a vu se développer et se moderniser le cinéma ?