Beloved, de Toni Morrison

Le Prix Nobel de Littérature de Toni Morrison est probablement le premier évènement littéraire qui a marqué ma vie de lecteur. D’elle, j’avais lu quelques romans, dont celui-ci, Beloved. Et lorsque, par un hasard total, j’ai entendu son nom à la radio lors de l’annonce du Prix (c’était en 1993, j’avais 19 ans), j’ai ressenti une réelle grande joie. Comme le sentiment que ce prix était totalement mérité, et qu’il me touchait, moi, comme lecteur. C’est étrange, mais je me souviens encore de ce jour-là, sans vraiment savoir pourquoi (j’aime beaucoup son oeuvre, mais sans me sentir le moins du monde totalement représentatif ou impliqué dans la reconnaissance de celle-ci).

Cela tient peut-être à la densité de l’écriture et du propos de Toni Morrison : la réalité d’un monde difficile, avec une narration magistrale et dense, et la mise en place incroyable d’une histoire dont tout lecteur ne peut que sortir différent.

Beloved, par exemple, est l’histoire de Sethe, une ancienne esclave, et sa fille Denver, tente de vivre libres, dans cette deuxième moitié du XIXe siècle. Un jour, une jeune fille se présente à la porte. Elle dit s’appeler Beloved. Mais Beloved, c’est le seul mot que Sethe avait inscrit sur la tombe du bébé qu’elle a tué des années auparavant, afin de lui éviter une vie d’esclavage…

Un chef d’oeuvre, qui fut, en son temps adapté au cinéma par Jonathan Demme, avec Oprah Winfrey et Danny Glover.