Il n’a pas fallu attendre le XXI siècle pour qu’émerge la volonté d’attirer les enfants et les parents vers le livre en présentant des couvertures tape à l’oeil. Pour nos yeux d’aujourd’hui cette volonté de « vendre » a disparue et nous ne voyons plus dans cette démarche commerciale qu’une mise en valeur particulièrement réussie. Les cartonnages romantiques polychromes, les couvertures typographiées et gravées sont totalement et techniquement inscrits dans des périodes bien déterminées et cela fait à la fois leur charme et leur intérêt historique et bibliophilique.
Un dîner dans le monde chiens : Magnifique album de la collection du magasin des petits enfants publié par Hachette vers 1870, 8 pages, 4 planches hors-texte couleurs, et une double planche hors-texte couleurs (23 cm * 26 cm).
Les merveilles de la nature et de l’industrie humaine ou les chefs d’oeuvre de Dieu et de l’homme : Superbe cartonnage romantique de la librairie des bons livres imprimé en 1853, pleine toile de l’éditeur, grand in-8°, premier plat, quatrième plat et dos polychromes, tranches dorées, frontispice, faux-titre illustré, titre, 264 pages, 6 planches hors texte en noir et blanc sous serpente.
Giordano Bruno (1548-1600) frère dominicain et philosophe italien, défend à la suite de Copernic, la théorie de l’héliocentrisme et va encore plus loin en envisageant un univers infini, n’ayant ni centre, ni circonférence et contenant une multiplicité de mondes. Contre Aristote, il ouvre également la voie aux travaux de Galilée et à la conception de la relativité restreinte en prouvant que le mouvement d’un objet est relatif, qu’il ne peut être interprété hors de son système mécanique et ne peut servir à démontrer la fixité de la Terre.
(lire Le Banquet des cendres et L’Infini, l’Univers et les Mondes)
S’approchant presque d’une vision bouddhiste du monde, il décrira la réincarnation comme un système de récompenses et de punitions. Dans cette optique l’artiste et le héros, ayant progressé de corps en corps, parviennent jusqu’au Salut.
En partant du postulat que toute créature, tout être est d’essence divine, il questionne l’image de Dieu : « Aussi ce dieu, en tant qu’il est absolu, n’a-t-il pas de rapport à nous ; il n’en a que dans la mesure où il se communique aux effets de la nature, plus intimement que la nature elle-même. De sorte que s’il n’est pas la nature même, il est certainement la nature de la nature, et il est l’âme de l’âme du monde, s’il n’est pas l’âme elle-même.» (Expulsion de la bête triomphante).
Accusé d’hérésie par l’Inquisition pour ces motifs ainsi que pour son attrait pour l’occultisme et la magie, il est condamné à être brûlé vif après 8 années de procès.
Retrouvez notre sélection de textes de Giordano Bruno et d’ouvrages critiques sur son rapport à la nature : La Conception de la Nature chez Giordano Bruno par Hélène Védrine ou son rapport à l’art : Le Seuil de l’ombre : Littérature, philosophie et peinture chez Giordano Bruno par Ordine Nuccio.
Organisation ésotérique auréolée de mystère, la franc-maçonnerie perdure depuis des siècles et intrigue toujours plus les non-initiés. Abraxas-Libris a récemment fait l’acquisition de plusieurs dizaines d’ouvrages consacrés à ce sujet. Du simple historique, au « Guide à l’usage du Maître Secret » en passant par des raretés plus obscures, vous pourrez vous initier ou approfondir vos connaissances en la matière.
Des ouvrages sur l’histoire de la Franc-Maçonnerie
Plusieurs sources tendent à s’accorder sur les origines de la franc-maçonnerie. Elle aurait vu le jour en Grande-Bretagne (Ecosse puis Angleterre) au XVIIe siècle et tire alors de son environnement protestant, son enseignement moral inspiré de l’Ancien Testament, ainsi que sa vocation: l’édification d’un temple idéal (dont le modèle reste celui du roi Salomon). Cet « ordre initiatique » forgé autour de valeurs philosophiques et philanthropiques et à l’aide d’une symbolique propre, aspire au sacré sans pour autant se limiter aux carcans de la religion.
-« Recueil précieux de la maçonnerie adonhiramite » de Louis Guillemain de Saint-Victor (1786). Trois tomes sont contenus dans le volume, les deux premiers consacrés à la maçonnerie adonhiramite et le troisième « La vraie maçonnerie d’adoption » et suivi de cantiques maçonnique dédié aux dames.
« L’adjectif « adonhiramite » fait référence à Adonhiram, autre nom d’Hiram Abif l’architecte. « Adon » est un titre, qui signifie « Seigneur ». On ignore encore – malgré diverses hypothèses émises à ce sujet – dans quelles circonstances ce passage du nom Hiram au nom Adonhiram a eu lieu. Le Rite Adonhiramite, contemporain et proche du Rite Français, se distingue de divers autres rites pratiqués en France au XVIIIème siècle, par certaines interprétations symboliques qui lui sont propres, telles la signification de Jakin, ou la signification de Boaz, etc. »
« Ouvrage attribué à Jamblique par Proclos dont le sujet est « les mystères Egyptiens », ce texte a influencé profondément la tradition spirituelle néoplatonicienne et l’ésotérisme occidental, ainsi que la symbolique maçonnique. Beaucoup y ont trouvé la révélation de ce qui est habituellement caché aux hommes […] »
Pour une recherche plus personnalisée, nous vous invitons à entrer le mot-clef de votre choix afin de sélectionner parmi les 170 ouvrages concernant la franc-maçonnerie, ceux qui vous intéressent.
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La « Fête du Livre » de Bécherel approchant à grands pas (20-22 avril 2019), il incombait à la Librairie Abraxas-Libris de promouvoir le thème élu pour cette 31ème édition, lequel est… le Temps, vaste et mystérieux sujet s’il en est. Depuis l’aube de la civilisation, ce concept n’a cessé de fasciner l’inconscient collectif, comme le prouve ce passage extrait du Mahâbhârata, l’un des plus anciens textes de l’humanité (rédigé en Inde il y a environ 2500 ans) :
« Le Temps emporte tout : être, non-être, joie et douleur. Le Temps crée, le Temps détruit, le Temps est le feu et le Temps l’éteint. Le Temps est dieu du Bien et du Mal. Le Temps fait éclore et le Temps arrache. Le Temps veille quand toutes les créatures dorment. Le Temps contient tout. Qui peut le contenir ? » (Traduction de Serge Démétrian – Albin Michel)
A plus de deux millénaires d’intervalle (un court trajet sur l’immense autoroute du Temps !), l’écrivain Marcel Proust (1871-1922) a lui aussi abordé avec brio ce thème universel dans son œuvre maîtresse, justement nommée « A la recherche du temps perdu » (roman en 7 tomes), où l’incomparable fraîcheur de sa poésie n’a d’égal que l’éclat majestueux de son style :
« Tous ses souvenirs […] qu’il avait réussi jusqu’à ce jour à maintenir invisibles dans les profondeurs de son être, trompés par ce brusque rayon du temps d’amour qu’ils crurent revenu, s’étaient réveillés et, à tire d’aile, étaient remontés lui chanter éperdument, sans pitié pour son infortune présente, les refrains oubliés du bonheur. Au lieu des expressions abstraites « temps où j’étais heureux », « temps où j’étais aimé », qu’il avait souvent prononcées jusque-là et sans trop souffrir, […] il retrouva tout ce qui de ce bonheur perdu avait fixé à jamais la spécifique et volatile essence […]. » (Du côté de chez Swann)
L’œuvre de Proust pourrait certes, par son ampleur, intimider le lecteur néophyte et le faire peut-être hésiter devant les 7 volumes d’ « A la recherche du temps perdu »… Et pourtant, il n’est que d’ouvrir une page au hasard pour être aussitôt charmé et subjugué par l’élégance royale de sa prose – c’est là, du reste, la marque infaillible des grands auteurs.
Publication pionnière dans le domaine de la presse satirique, « L’Assiette au beurre » aura eu l’insigne mérite, durant une période de trente-cinq ans – 1901/1936, avec une interruption causée par la « Grande Guerre » –, de bousculer de manière tonique les conventions sociales et de susciter d’intéressantes polémiques dans le morne paysage de la Troisième République déclinante. Avec un ton plaisamment irrévérencieux et un art consommé des formules chocs (du reste, quoi de plus normal pour un journal anarchiste ?), « L’Assiette au beurre » a ainsi durablement marqué son époque : unique en son genre, témoin de toute une période de l’Histoire de France, cette publication a désormais autant une valeur mémorielle qu’artistique, avec ses désopilants dessins au style iconoclaste, tous imprégnés d’un humour irrésistible et remplis de personnages tout droit sortis d’un roman de Zola ou d’une toile de Botero.
On ne peut que sourire avec amusement devant telle ou telle parodie anticléricale (en pleine bataille pour la séparation de l’Église et de l’État), où la finesse du trait le dispute à l’intelligence du propos. Comme, par exemple, dans ce numéro du 25 février 1905 (soit neuf mois avant la fameuse ordonnance progressiste qui marqua durablement cette année mouvementée), où l’on voit une brave paroissienne discuter âprement du prix d’une messe avec un curé en surplis immaculé :
LE CURÉ : « Une messe de mariage pour cinquante francs… Et, à ce prix là, vous gagnez le paradis ! C’est pour rien, mon enfant… »
LA PAROISSIENNE : « Le Paradis pour cinquante francs ?… Non ! C’est rien cher… A l’Ambigu [célèbre bordel de l’époque], on y va pour dix ronds !… »
Tant les bonnes âmes bien-pensantes que les bigots ulcérés par les ligues anticléricales furent quelque peu étourdis par le numéro 141 (publié en décembre 1903) de « l’Assiette au beurre », qui marqua alors les esprits (dans tous les sens du terme) avec son dossier-choc sur les Messes Noires, enrobé d’un humour délicieusement blasphématoire et d’une raillerie jovialement satanique, avec en prime une couverture provocatrice figurant un diable barbu et cornu sur fond de pleine lune blafarde, suivie de ces vers incantatoires :
« Viens avec nous, Maître que nous aimons, nos lèvres te supplient et nos bras te provoquent. »
Hélas pour les dévots adorateurs du Malin, ce dernier ne condescendit pas à honorer de sa ténébreuse présence les offices célébrés en son nom dans les cercles ésotériques parisiens de l’époque, comme s’en gaussa allègrement le journaliste de « L’Assiette au Beurre » chargé d’enquêter sur ces singuliers cénacles :
« Mais l’Archange [Lucifer] est sans doute en train de visiter, bien d’autres fabuleux et tristes imbéciles ; il se refuse à fréquenter leur domicile et depuis plusieurs soirs les laisse poireauter. »
Les amateurs d’art connaissent à coup sûr cette maison d’édition incontournable dans le milieu de l’Histoire de l’Art. Iconographie abondante, recherches à haute tenue intellectuelle et présentation esthétique, chaque parution a la particularité de pouvoir plaire aux connaisseurs comme aux profanes. Une trentaine d’ouvrages est à retrouver aux Neiges d’Antan !
Le meilleur du livre d’art à la française
C’est en 1936 que les Éditions Mazenod voient le jour, avec pour singularité la publication de collections monographiques. Avec notamment « La Galerie des hommes célèbres » dirigée entre autres par Pierre Francastel et Bernard Dorival, « Les Œuvres célèbres » dirigée par Raymond Queneau, plus récemment « L’Art et les grandes cités » ou encore « Art et Nature ». La collection « L’Art et les Grandes Civilisations« , que nous mettons en avant aujourd’hui a été conçue en 1965 par André Leroi-Gourhan. En plus de 50 ans d’existence, ce sont près de 40 titres qui ont été publiés (sans compter les mises à jour régulières). Un nombre de titres qui peut surprendre, mais jusqu’en 1984 – année qui correspond au départ de Lucien Mazenod et à l’arrivée de Françoise de Waresquiel à la tête des Éditions (par la suite rebaptisées « Citadelles & Mazenod »), la société ne publiait qu’un seul et unique ouvrage par an – un cas unique dans l’édition française ! Et une longévité peu commune pour une collection.
Le secret de ce succès?
Une ligne éditoriale et une qualité d’impression ultra-exigeantes. En effet, les Éditions Mazenod font tout simplement appel aux meilleurs auteurs de leur spécialité en histoire de l’art (français comme étrangers). « Dès lors, l’entreprise a pu bénéficier d’une place originale au sein de l’édition d’art en France, garantie par la force unique de deux réseaux commerciaux parallèles et complémentaires, librairie et courtage, qui permettent des tirages sans commune mesure avec ceux de leurs confrères. » Ce qui leur permet également de rayonner dans le monde entier (Europe, États-Unis, Japon).
Les œuvres d’art nous arrachent à l’esclavage de la vie pratique et nous ouvrent le monde enchanté de la contemplation et du rêve. (…) L’art indique aux hommes leur raison d’être. Il leur révèle le sens de la vie, il les éclaire sur leur destinée et par conséquent les oriente dans l’existence. Auguste Rodin
Voici la liste des « Arts et Grandes Civilisations » disponibles aux Neiges d’Antan (quelques autres sont également trouvables chez Abraxas-Libris) :
L’Art de la Renaissance
L’Art de Byzance
L’Art Juif
L’Art Océanien
L’Art Roman
L’Art de l’Ancienne Egypte
L’Art Précolombien
L’Art de l’Asie du Sud-Est
La Préhistoire de l’Art Occidental
L’Art Gothique
Des Arts Barbares à l’An Mil
L’Art du Grand Nord
L’Art Italien (du IVe siècle à la Renaissance)
L’Art Italien (de la Renaissance à 1905)
L’Art Arménien
L’Art de l’Ancien Japon
L’Art de l’Ancienne Chine
L’Art de l’Asie Centrale
L’Art Antique du Proche-Orient
L’Art de l’Inde
L’Art Grec
L’Art des États-Unis
L’Art du XXe siècle
L’Art du XIXe siècle
L’Art Baroque
L’Islam et l’Art musulman
Soit une trentaine d’ouvrages en excellent état, avec leur jaquette et emboîtage et dont le prix se situe entre 40€ et 100€.
Chers amis bibliophiles amoureux de l’histoire du livre et de littérature, nous sommes heureux de vous présenter aujourd’hui le livre des livres dans sa troisième et rarissime édition : Les essais de Montaigne de 1587 !!!
C’est en 1572 que Montaigne commence la rédaction des essais, écriture qui le portera jusqu’à la mort en 1592. Du vivant de Montaigne auront été publié 4 éditions de son livre. 1580, 1582, 1587 et 1588. Il travaillait sur une nouvelle édition, celle-ci paraîtra sous l’égide de sa fille d’adoption, Marie de Gournay, en 1592 d’après les notes que Montaigne reportait sur son exemplaire de l’édition de 1588 (exemplaire que l’on appelle : l’exemplaire de Bordeaux car il était jusqu’au XIX° siècle, conservé dans l’anonymat et inconnu des éditeurs, à la bibliothèque de Bordeaux. Suivront de nombreuses éditions. Il faudra attendre la découverte de l’exemplaire de Bordeaux et le début du XX° siècle pour que l’importance des notes de Montaigne soit révélée aux lecteurs assidus des Essais.
L’édition de 1587 « corrige beaucoup de fautes présentes dans les deux premières impressions des Essais. C’est de loin l’édition la moins problématique puisqu’elle corrige la plupart des erreurs produites dans l’atelier de Simon Millanges » (Bibliotheca Desaniana Catalogue Montaigne paru aux Classiques Garnier en 2011, par Philippe Desan). Elle est très rare d’après Tchemerzine. Ici, en reliure d’époque, l’exemplaire est un parfait marqueur temporel de la vie de Montaigne et de son « Oeuvre ».
Marchant dans les traces des « Voyages extraordinaires » de Jules Verne, les « Voyages excentriques » de Paul d’Ivoi ont pourtant tout pour séduire un large public, encore à l’heure actuelle. En effet, bien loin d’être ennuyeuses ou monotones, les œuvres de d’Ivoi (en plus de rendre hommage aux classiques de Jules Verne) fleurent bon les récits d’aventures américains édités, au cours de la première moitié du XXème siècle, dans des magazines pulp tels que « Thrilling Adventures » , « Adventure Trails , « Argosy» et autres revues anciennes aux inoubliables couvertures bariolées.
En se plongeant dans ces « Voyages excentriques » aussi divertissants que dépaysants, où des Européens séjournant en Asie se retrouvent entraînés dans de dangereuses péripéties, on pense également à Indiana Jones, à certains récits de Robert E. Howard (notamment « La Main de la Déesse noire », disponible en un seul exemplaire à la pochothèque d’Abraxas ), ou encore au fameux « Fantôme du Bengale ». On décèle également quelques réminiscences manifestes de Tintin, en particulier du diptyque culte « Les cigares du pharaon »/ « Le Lotus bleu », tant le Maharadjah de Rawhajpoutalah semble avoir été inspiré par les monarques indiens hauts en couleur crées par Paul d’Ivoi.
Il se dégage ainsi de ces histoires une ambiance tropicale et exotique, à la fois délicieusement kitsch et baroque (comme en attestent les couvertures des superbes éditions proposées par Abraxas Libris), grâce à laquelle le lecteur a l’impression d’être immergé dans un film de Fritz Lang, tels que « Le Tombeau Hindou » ou « Le Tigre du Bengale ». Qu’on en juge par cette description bigarrée du monarque oriental du « Serment de Daalia » (p. 261) :
« On dirait une idole, avec sa taille svelte, son teint vert pâle, ses yeux noirs, hagards et immobiles. Sa coiffure est de soie noire striée d’or. Son justaucorps disparaît sous les dorures, sous les gemmes précieuses. Sa poitrine est couverte de décorations fantaisistes, véritables objets d’art (…). Scintillantes est sa longue jupe, scintillantes les pierreries semées dans ses cheveux, à ses oreilles, à ses mains, à ses pieds, scintillant son kriss au fourreau garni de brillants. Il semble que les feux réfléchis par toutes ces pierres d’un prix inestimable émanent de lui. Chacun de ses mouvements projette des rayons. »
La librairie Abraxas-Libris propose à la vente « Les Voyages excentriques » de Paul d’Ivoi dans de splendides éditions, en cartonnage d’éditeur polychrome, décorées par des plaques différentes pour chaque volume, nanties de fort belles couvertures en couleur, le tout agrémentés de plusieurs dizaines de gravures réparties dans le texte (en noir et blanc). Edités voici plus de cent ans, ces ouvrages sont ici vendus dans un remarquable état de conservation, ce qui ne manquera pas de ravir les collectionneurs avertis. Amateurs d’aventures trépidantes ou simples amoureux de la littérature française, découvrez ou redécouvrez les œuvres de Paul d’Ivoi dans des conditions optimales grâce à cette magnifique série de livres, qui sont autant d’invitations au voyage et au dépaysement !
Lorsqu’on prononce les mots « Tintin en noir et blanc », le grand public pense immanquablement à « Tintin au Pays des Soviets » paru en 1930. Et pourtant, entre 1931 et 1941, ce ne sont pas moins de huit albums de Tintin qu’Hergé a fait éditer en format noir et blanc : « Tintin au Congo » (1931), « Tintin en Amérique » (1932), « Les Cigares du Pharaon » (1934), « Le Lotus Bleu » (1936), « L’Oreille Cassée » (1937), « L’Ile Noire » (1938), « Le Sceptre d’Ottokar » (1939), et enfin « Le Crabe aux Pinces d’Or » (1941), épisode fameux entre tous, puisqu’il marque la première apparition du Capitaine Haddock dans l’univers de Tintin.
En dehors du cercle des collectionneurs chevronnés, d’aucuns pourraient se questionner quant à l’intérêt de ces albums (étant donné que ceux-ci ont depuis été réédités en couleur). Ce qui en constitue l’attrait principal, c’est que les dessins d’Hergé ne sont pas tout à fait les mêmes que dans les rééditions ultérieures. Ainsi, dans l’édition de 1938 de « L’Ile Noire », les inénarrables jumeaux policiers Dupond et Dupont arborent des visages aux expressions martiales, pour ne pas dire belliqueuses, beaucoup plus prononcées, ce qui agrémente le récit d’un suspense supplémentaire. De même, le noir et blanc ajoute à l’ensemble de l’histoire une indéniable tension dramatique, qui est plus atténuée dans l’édition en couleur.
En dehors même de la superbe patine des pages et de l’évidente beauté plastique de ces albums, la rareté extrême de ces éditions constitue à elle seule une qualité primordiale pour tout collectionneur de Tintin qui se respecte ! D’autant plus que chaque album est agrémenté de quatre pages en couleur, où figurent plusieurs scènes-clés du récit (par exemple, le périple en avion de Dupond et Dupont dans « L’Ile Noire »), isolées de manière splendide, ce qui renforce l’aspect « culte » de ces éditions.
La Librairie Abraxas-Libris propose, outre un triptyque « collector » en noir et blanc ( »Le Sceptre d’Ottokar/ »Tintin en Amérique »/ »Le Crabe aux Pinces d’Or »), un coffret regroupant en petit format l’intégralité des éditions originales de Tintin. Il s’agit là, à n’en pas douter, d’une pièce maîtresse dans l’édition des œuvres d’Hergé, qui ravira aussi bien les collectionneurs aguerris que les néophytes émerveillés (« Tintin au Congo » mis à part, pour des raisons évidentes – Hergé s’est heureusement rattrapé ensuite avec le discours humaniste de « Coke en Stock« ). Grâce à cette magnifique entreprise de réédition, la magie de Tintin traverse, intacte et sans cesse renouvelée, les décennies pour se décliner dans tous les formats (dont le plus récent est une adaptation filmique des plus soignées par le grand Spielberg).
A l’heure des #metoo et des combats pour l’égalité homme-femme, nous vous proposons aujourd’hui un ouvrage décrivant les mœurs d’un autre temps. Un « charmant » livre intitulé « Les muselières pour femmes et autres supplices » écrit par le sociologue Jean Finot au début du XXe siècle ; avec au programme un « ravissant » assortiment d’accessoires pour museler les femmes, accompagné de quelques exemples de tortures punitives. La lutte est toujours d’actualité et cet incroyable catalogue historique nous rappelle -malgré tout- le chemin heureusement parcouru!
Un ouvrage féministe rare écrit par un humaniste éclairé
Contrairement à ce que peut laisser penser le titre, l’auteur ne promeut pas l’utilisation de ces accessoires (de véritables tortures). Au contraire, Jean Finot réalise un travail d’historien et de sociologue critique en étudiant ces pratiques. L’auteur, issu d’une famille juive polonaise, est né à Varsovie à la fin du XIXe siècle. Il est surtout connu pour sa prise de position contre les théories racistes avec son ouvrage majeur « Le préjugé des races » (1905). A l’époque, rares sont les intellectuels qui émettent une opinion différente des théories « scientifiques » racistes ambiantes. Par ailleurs, Jean Finot s’engage dans la lutte et la prévention contre l’alcoolisme (« L’Alarme« ).
Outre son combat contre le racisme et l’alcoolisme, l’auteur cherche aussi à mettre les femmes sur un même pied d’égalité sociale que les hommes, on peut citer :
« La création monosexuelle fait ainsi faillite de nos jours dans la sphère morale et politique, de même qu’elle l’avait déjà fait dans un passé ténébreux, dans le domaine physiologique. »
« Le concours de l’homme et de la femme, indispensable pour la formation des êtres humains, est non moins nécessaire lorsqu’il s’agit d’engendrer une organisation sociale, paisible et stable. »
« Dans tous les pays du globe les revendications des femmes ont abouti ou sont en train de triompher. Et la souveraine de nos destinées de demain prendra sans doute quelque plaisir à constater le chemin qu’elle a parcouru depuis deux ou trois siècles! »
A travers l’ouvrage que nous vous présentons, l’auteur cherche à expliquer pourquoi les femmes sont méprisées depuis l’Antiquité et le Moyen-Âge. Il a écrit un autre ouvrage consacré au sujet du féminisme (même s’il n’en porte pas le nom) : « Préjugé et problèmes des sexes » (1912). Constatant que les mœurs ont évolué rapidement et dans le bon sens, il est convaincu que l’égalité homme-femme sera bientôt établie. Ces propos choisis font pourtant encore écho un siècle plus tard !
Petit musée des horreurs
« Très indulgent pour ses propres défauts, l’homme supportait et supporte difficilement ceux de la femme. Il lui a donc reproché de tout temps d’être bavarde, méchante et potinière. Et il a imaginé un remède devant non seulement la préserver de son pêché capital, mais encore l’empêcher d’une façon absolue de se livrer à un vice dont l’homme se réservait visiblement le monopole. »
Les muselières dont il est question dans cet ouvrage auraient été créées et principalement utilisées en Écosse et en Angleterre à partir des XVIe et XVIIe siècles. De nombreux modèles existent, en fonction de la sévérité de la punition allant d’une sensation désagréable à douloureuse voire insoutenable. Punition qui peut être infligée par le mari bien sûr, mais aussi par ordonnance d’un magistrat et appliquée par le geôlier local. Des modèles simples aux plus sophistiqués, le but est le même: empêcher la femme de parler, l’humilier voire la faire souffrir. Certains des ces dispositifs sont équipés d’une « languette » de métal écrasant la langue afin d’empêcher la parole. Parfois la languette est aiguisée, d’autres fois remplacée par des pointes, etc. pouvant causer des blessures importantes aux « mégères ». Certains modèles sont assortis d’une chaîne afin que le mari puisse exhiber et humilier sa femme plus facilement, ou l’attacher quelque part (place du Marché par exemple). D’autres sont garnis d’une clochette pour prévenir de sa présence, puisqu’elle ne peut émettre d’autres sons. Certaines muselières se contentent de couvrir la bouche et disposent même de trous pour boire, manger ou baver quand elle ne pouvait déglutir.
D’autres supplices plus « classiques » sont aussi décrits, je vous laisse le plaisir de les découvrir par vous-même. A noter que l’usage de ces muselières était aussi courant pour punir et contrôler les esclaves, qui cherchaient notamment à se suicider en ingérant toute substance provoquant la mort. Notons que l’utilisation des muselières en Grande-Bretagne perdura jusqu’en 1824.
Ce livre, d’une grande rareté est une curiosité du XXe siècle que nous vous invitons à découvrir aussi bien en boutique que sur notre site de vente en ligne.
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21 Nov 2019
0 Comments3 livres d’étrennes avant l’heure.
Il n’a pas fallu attendre le XXI siècle pour qu’émerge la volonté d’attirer les enfants et les parents vers le livre en présentant des couvertures tape à l’oeil. Pour nos yeux d’aujourd’hui cette volonté de « vendre » a disparue et nous ne voyons plus dans cette démarche commerciale qu’une mise en valeur particulièrement réussie. Les cartonnages romantiques polychromes, les couvertures typographiées et gravées sont totalement et techniquement inscrits dans des périodes bien déterminées et cela fait à la fois leur charme et leur intérêt historique et bibliophilique.
Un dîner dans le monde chiens : Magnifique album de la collection du magasin des petits enfants publié par Hachette vers 1870, 8 pages, 4 planches hors-texte couleurs, et une double planche hors-texte couleurs (23 cm * 26 cm).
Les merveilles de la nature et de l’industrie humaine ou les chefs d’oeuvre de Dieu et de l’homme : Superbe cartonnage romantique de la librairie des bons livres imprimé en 1853, pleine toile de l’éditeur, grand in-8°, premier plat, quatrième plat et dos polychromes, tranches dorées, frontispice, faux-titre illustré, titre, 264 pages, 6 planches hors texte en noir et blanc sous serpente.
Les aventures de Jean-Jean le conscrit par Haguental disposées en neuf tableaux de lecture illustrés pour instruire les enfants en s’amusant, précédés d’un alphabet des premières notions de lecture et de grammaire : Superbe album cartonné, plats décorés de papier lithographié de l’éditeur (Lithographie artistique de la Lorraine, Haguental, éditeur, à Pont-à-Mousson (Meurthe)) premier plat rehaussé en couleurs, 11 planches lithographiées sur le recto composent ce curieux récit d’une poésie picaresque (9 planches pour le récit, deux pour l’alphabet), que l’on pourrait juger de pacifiste tellement notre militaire (Jean-Jean) par ses aventures fait de la guerre un sujet de farce, sans date, 1855.