Oeuvres complètes de Rollin en 30 volumes

La collection des Œuvres complètes que nous vous présentons aujourd’hui se compose des trois ouvrages essentiels de Charles Rollin, figure importante de la fin du XVIIème siècle : le Traité des Études, l’Histoire ancienne et l’Histoire romaine, ainsi que d’un dernier volume regroupant le reste de l’activité éditoriale de l’auteur. Composée de 30 volumes, cette édition est augmentée de notes de François Guizot et imprimée chez Lequien en 1826. Cette anthologie présente une reliure Restauration à demi-veau (strictement d’époque) d’une remarquable qualité et d’excellente conservation.

 

 

Historien et professeur de français, Charles Rollin (1661-1741) est devenu la référence pédagogique par excellence du XVIIIème siècle. Actif à Paris, sa ville d’origine, Rollin commence sa carrière lorsqu’il est nommé professeur de rhétorique au collège du Plessis en 1687, puis professeur d’éloquence au Collège royal en 1688. Il devient recteur de l’université de Paris en 1694 puis directeur du collège de Beauvais en 1696, où il entreprend de nombreuses réformes. Il est exclu de son poste en raison de sa sympathie pour le jansénisme. Réélu recteur en 1720, il est destitué quelques jours plus tard par lettre de cachet. Écrivain prolifique, la plume de Charles Rollin se concentre principalement sur deux sujets : l’enseignement et l’histoire de l’Antiquité.

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De la manière d’enseigner et d’étudier les Belles-Lettres par rapport à l’esprit et au cœur, plus connu comme le Traité des Études, publié entre 1726 et 1728, retranscrit les différentes expériences pédagogiques de Rollin, notamment les changements opérés par ce dernier au collège de Beauvais. Destiné aux professionnels de l’enseignement, cet ouvrage connaît un fort succès, à un point tel que l’on compte pas moins de 21 éditions entre 1726 et 1845 ! De manière plus discutée, il aurait également influencé l’Émile de Rousseau. Le Traité des Études présente une image réflexive des méthodes d’éducation contemporaines de son auteur : le succès de l’essai réside dans la méthode novatrice de Rollin qui enseignait en français, et prône un usage plus large de la langue vulgaire en lieu et place du latin.

Rollin insiste également sur l’enseignement de l’histoire antique pour la formation morale des élèves.

C’est elle [l’histoire] « qui nous fait entrer en commerce avec tout ce qu’il y a eu de grands hommes dans l’Antiquité ; qui nous met sous les yeux toutes leurs actions, toutes leurs entreprises, toutes leurs vertus, tous leurs défauts : et qui par les sages réflexions qu’elle nous fournit, ou qu’elle nous donne lieu de faire, nous procure en peu de temps une prudence anticipée, fort supérieure aux leçons des plus habiles maîtres. » (III, 3).

Latiniste et helléniste, Rollin est également l’auteur d’une Histoire ancienne (Histoire ancienne des Égyptiens, des Carthaginois, des Assyriens, des Babyloniens, des Mèdes et des Perses, des Macédoniens, des Grecs…) parue une première fois entre 1730 et 1738 et qui a trait à l’histoire de différentes civilisations méditerranéennes et du Proche-Orient durant l’Antiquité. À la suite, il rédige une Histoire romaine depuis la fondation de Rome jusqu’à la bataille d’Actium, publiée à partir de 1738 et terminée par Crevier jusqu’en 1748, après la mort de Rollin. En complément du Traité des Études, ces ouvrages se présentent comme des recueils de vie exemplaires, destinés à inspirer « la bonne morale » et à participer à la construction philosophique et intellectuelle des élèves. D’Aguesseau écrivait très justement à l’auteur, le 16 octobre 1731 : « C’est moins une histoire qu’une leçon perpétuelle de vertu et de grandeur d’âme, d’amour de la patrie et de la religion »

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