22 Jan 2016
L’Art d’avoir toujours raison, d’Arthur Schopenhauer
Avec son sourire au dessus du néant, Arthur Schopenhauer nous liste avec son « Art d’avoir toujours raison » , les manières, indépendante du Vrai, de l’emporter lors de toute confrontation verbale.
Son propos n’est pas de développer une sophistique formelle, mais de montrer, de démontrer, la matière même dont est faite la Vérité, à savoir : les mots et leur agencement. Son propos est de montrer combien tout texte philosophique, toute discussion philosophique, s’inscrit dans une forme matérielle, verbale, et que cette forme, en elle même, est l’ a-priori de toute vérité (ou de toute non vérité).
Avec sa pointe ironique habituelle, Arthur Schopenhauer ouvre alors le champ qui sera plus tard parcouru par de nombreux philosophes (je pense notamment au magnifique texte de Maurice Merleau-Ponty dans « Éloge de la philosophie et autres essais » intitulé « Sur la phénoménologie du langage » )
Une percée amusante dans la problématique philosophique du langage.
23 Jan 2016
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Pays de neige, de Kawabata Yasunari
« Un long tunnel entre les deux régions, et voici qu’on était dans le pays de neige ».
Ça fait du bien de relire des classiques, et ce « Pays de neige » de Kawabata Yasunari en est un, que j’aime à faire découvrir à nos clients de passage.
Roman déroutant de l’introspection, d’un éternel retour japonais sur fond de froid et de neige, ce texte fut très important dans mon histoire de lecteur, et j’espère, bientôt dans la vôtre.
Un riche héritier oisif, Shimamura, vient et revient, dans un dédale de flash-back et de scènes à la fois précises et troubles, dans une station thermale perdue au coeur des montagnes, pour retrouver Komako, une jeune geisha, et l’aimer. Mais quel est donc réellement ce pays de neige, dans lequel est arrivé le narrateur lors des premières lignes du récit ?…
Tout en violence retenue, en troubles, en chaleur et froideur mêlés, ce premier roman de son auteur fut un succès dès sa publication, et il reste l’un des plus grands romans de Kawabata Yasunari, qui obtiendra en 1968 le Prix Nobel de Littérature.