19 Juil 2016
Au Bonheur des ogres, de Daniel Pennac
Je me souviens de ma découverte de cette saga de Daniel Pennac. C’était en 1995, le quatrième volet, « Monsieur Malaussène » venait de sortir, en collection blanche chez Gallimard. J’avais vu une interview de l’auteur qui m’avait conquise : les précédents avaient été publiés en Série Noire (gérée au sous-sol de l’immeuble Gallimard, disait-il), là il montait d’un étage ! Et avec le sourire, il disait que peut-être, un jour, il serait édité encore à l’étage au dessus, dans La Pléiade…
C’est ce qui m’a convaincu d’aller me frotter avec sa plume : cet humour plein de désinvolture et de gentillesse.
L’idée de base, aussi : Benjamin Malaussène, le héros principal de la saga, a un travail pour le moins étrange : il est bouc-émissaire dans un grand magasin… Un client pas content se plaint à la direction ? Devant ce même client, la direction lui passe un savon, et le tour est joué ! Comme il avait l’art de toujours se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et de subir des récriminations injustes, il en a fait son métier…
Mais dans ce premier roman, Au bonheur des ogres, ce don étrange d’attirer les ennuis est quand même un sacré poids : après trois explosions de bombes sur son lieu de travail, tout porte à croire qu’il en est l’auteur !
Avec une brochette de personnages attachants etune écriture efficace, la lecture de ce roman (puis de « La Fée carabine« , de « La Petite Marchande de prose« , de « Monsieur Malaussène » et d’ « Aux fruits de la passion », plus la lecture de « Des chrétiens et des Maures« , longue nouvelle où la Saga Maulaussène croise le héros des romans de Jérôme Charyn) vous emmenera tout l’été en vagabondage, le sourire aux lèvres.
12 Sep 2016
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Georges Simenon, l’auteur aux mille visages
Nous nous penchons cette semaine sur un auteur devenu incontournable dans la littérature populaire : Georges Simenon. Si les noms de Commissaire Maigret, Liège et G. Sim vous intriguent, nous vous en disons plus sur cet écrivain hors-du-commun.
Georges Simenon
L’enfance précoce de Georges Simenon
Cet écrivain belge voit le jour à Liège le 13 février 1903. Son père, Désiré Simenon est comptable et sa mère, Henriette Brüll est employée de magasin. A 3 ans, le petit Georges sait déjà lire et écrire et est un écolier exemplaire, toujours en tête de classe. A 12 ans, il sait qu’il veut devenir écrivain. En 1918, il abandonne ses études et enchaîne des boulots alimentaires. Un an plus tard, il devient reporter pour « La Gazette de Liège », Georges Simenon n’est alors âgé que de 16 ans. Cette expérience aura une incidence directe sur ses écrits futurs. En effet, le jeune Georges s’intéresse tout particulièrement aux enquêtes policières et à tout ce qui concerne la police scientifique. Il produira plus d’un millier d’articles pour le journal et commencera même à utiliser plusieurs des ses fameux pseudonymes, dont le célèbre « G. Sim« .
Georges Simenon, un auteur prolifique
C’est en 1919 que Georges Simenon écrit son premier roman. « Le Pont des Arches » sera publié deux ans plus tard sous son pseudonyme de journaliste. Il ne s’arrêtera plus. Durant sa vie d’auteur, il écrit 117 romans sous son vrai nom et près de 200 romans populaires signés de différents pseudonymes. Si vous êtes fan de Maigret, sachez que Simenon a écrit 103 épisodes autour des aventures du personnage (soit 75 romans et 28 nouvelles). Certains se sont amusés à répertorier le nombre de personnages auxquels Simenon a donné vie, soit environ 9000 évoluant dans 1800 lieux du monde entier ! L’oeuvre de Georges Simenon est devenue une source d’inspiration pour le 7e art, à ce jour près de 65 films français ont été adaptés de ses romans, sans compter tous les épisodes de Maigret adaptés pour la télévision. En tout, les œuvres de Simenon se seront vendues à 550 millions d’exemplaires à travers une cinquantaine de pays.
En robe de mariée, de « Georges Sim »
Les 27 pseudonymes de Georges Simenon
En fonction des types d’ouvrages qu’il rédigeait, Georges Simenon utilisait son vrai nom ou alors un ou plusieurs pseudonymes. Écrivant énormément pour les journaux humoristiques et les revues légères, les pseudos consacrés à cette littérature sont les plus nombreux. On retient par exemple, Aramis, Bobette, Miquette, Pan ou encore Le Vieux Suiveur. Le pseudo de Christian Brulls (du nom de jeune fille de sa mère) était utilisé pour des écrits haut-de-gamme, tout comme Georges Sim. Simenon a aussi écrit des oeuvres « galantes », pour lesquelles il réservait d’autres noms plus croustillants, tels que Poum et Zette, Kim, Tom Gut ou encore Plick et Plock. D’autres, comme Georges Georges-Martin (et ses variantes), Jean Dorsage ou Jean Du Perry étaient quant à eux des noms réservés à des productions plus « bas-de-gamme ».
Après avoir passé toute une vie à écrire, Georges Simenon s’éteint à Lausanne, en 1989, à l’âge de 86 ans. Outre ses innombrables romans, il laisse derrière lui des essais, conférences, nouvelles, contes galants et autres écrits qui ont inspiré et continuent d’inspirer des auteurs, des réalisateurs et autres metteurs en scène. Sans oublier les millions de lecteurs qu’il a gardé en haleine et fait voyager !