12 Juil 2016
La Nuit du Jabberwock, de Fredric Brown
Voici (re)venir un des Dieux de mon Panthéon : FRÉDRIC BROWN !
Frédric Brown était correcteur pour les pulps, ces petits magazines édités chaque mois sur papier de mauvaise qualité (d’où le nom de pulp, faisant référence au papier utilisé), et consacré aux littératures de genre (policier, science-fiction, etc.). Et c’est là, en se frottant au plus proche des textes et de leur facture, qu’il a pris le virus : il s’est mis à écrire.
Des romans policiers, beaucoup. Simplement deux romans de science-fiction (dont l’incroyable Martiens Go Home !, dont j’ai déjà parlé ici). Mais surtout des nouvelles, dans tous les genres, de toutes tailles (il maîtrise incroyablement les très (voire très très) courtes nouvelles, comme dans Fantômes et farfafouilles !)
L’une de ses très grandes réussites (je réalise que cette entame de phrase, je peux l’employer pour toutes ses oeuvres…), c’est un roman policier étrange et fascinant : La Nuit du Jabberwock. Doc Stoeger, directeur du journal local et grand amateur de whisky et de littérature (il voue un culte à Lewis Carroll) vient de boucler son édition. Il va, comme à son habitude, au bistrot de l’autre côté de la rue. En passant la porte, c’est comme s’il traversait le miroir… Il se retrouve dans le monde de son idole, avec des gangsters qui croisent des borogoves… Il tente d’éviter, comme il peut, les tueurs et les cadavres, mais surtout le Jabberwock, qui s’est lancé à ses trousses. En une seule nuit, tout se précipite. Est-ce que tout a basculé pour lui ? Est-il fou ou est-il réellement passé de l’autre côté du miroir ? Sinon : quoi d’autre ?
D’ailleurs, toi, le lecteur : est-ce que tu lis un roman policier ou un roman fantastique ?…
En tout cas, ce qui est certain, c’est que c’est un sacré bon roman ! À lire, sans hésitation !
19 Juil 2016
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Au Bonheur des ogres, de Daniel Pennac
Je me souviens de ma découverte de cette saga de Daniel Pennac. C’était en 1995, le quatrième volet, « Monsieur Malaussène » venait de sortir, en collection blanche chez Gallimard. J’avais vu une interview de l’auteur qui m’avait conquise : les précédents avaient été publiés en Série Noire (gérée au sous-sol de l’immeuble Gallimard, disait-il), là il montait d’un étage ! Et avec le sourire, il disait que peut-être, un jour, il serait édité encore à l’étage au dessus, dans La Pléiade…
C’est ce qui m’a convaincu d’aller me frotter avec sa plume : cet humour plein de désinvolture et de gentillesse.
L’idée de base, aussi : Benjamin Malaussène, le héros principal de la saga, a un travail pour le moins étrange : il est bouc-émissaire dans un grand magasin… Un client pas content se plaint à la direction ? Devant ce même client, la direction lui passe un savon, et le tour est joué ! Comme il avait l’art de toujours se trouver au mauvais endroit au mauvais moment, et de subir des récriminations injustes, il en a fait son métier…
Mais dans ce premier roman, Au bonheur des ogres, ce don étrange d’attirer les ennuis est quand même un sacré poids : après trois explosions de bombes sur son lieu de travail, tout porte à croire qu’il en est l’auteur !
Avec une brochette de personnages attachants etune écriture efficace, la lecture de ce roman (puis de « La Fée carabine« , de « La Petite Marchande de prose« , de « Monsieur Malaussène » et d’ « Aux fruits de la passion », plus la lecture de « Des chrétiens et des Maures« , longue nouvelle où la Saga Maulaussène croise le héros des romans de Jérôme Charyn) vous emmenera tout l’été en vagabondage, le sourire aux lèvres.